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 WORCHA •• oh i feel overjoyed.

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Wolf A. Bägel
Wolf A. Bägel
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DATE D'INSCRIPTION : 27/03/2013
EMPLOI : secrétaire de harry jefferson.
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hell calls hell
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MessageSujet: WORCHA •• oh i feel overjoyed.   WORCHA •• oh i feel overjoyed. EmptyJeu 4 Juil - 21:50

worcha


Le silence. Constamment, un calme presque dérangeant. Une absence de son, d'harmonie, de musique – et quand les gens parlent, quand leurs lèvres bougent, aucun bruit n'en sort. Les voitures et leurs moteurs qui ronronnent, les chats errants qui miaulent à s'en crever les cordes vocales, la pluie qui frappe le macadam, tout ça est silencieux. C'est comme tourner le volume au minimum, appuyer sur le bouton muet de la télécommande, et se laisser porter par une quiétude inhabituelle. Pour Wolf, ça n'a rien d'anormal, ni d'extraordinaire. Ça fait quelques années, déjà, et on peut dire qu'il s'y est accoutumé. Bien entendu, avoir vécu dix-sept ans avec une ouïe parfaitement correcte, pour ensuite se retrouver confronté au silence permanent, ça n'a pas été simple à accepter. Il aurait pu péter les plombs, et tout lâcher – c'est ce qu'il a fait, d'ailleurs. Il a lâché sa famille, ses anciennes fréquentations, et son mode de vie jusqu'alors dérangé. Et, dans un certain sens, son handicap est devenu une bénédiction, un miracle lui permettant de se sortir d'une existence qui, déjà, ne lui correspondait plus. Une enfance entière, éduqué à haïr, à frapper et à rejeter quiconque se montrait différent. Une adolescence pourrie par des principes néo-nazis racistes, inculqués par son paternel alors que sa mère, soumise, se pliait aux règles de la maison sans ne jamais rien dire. Cette vision du monde, Wolf l'avait embrassée un temps. Il était un fervent admirateur de son père, et cherchait à tout prix à le rendre fier, quitte à tabasser du pédé, du basané ou du surnaturel. Quitte à tirer du contentement des actes de merde qu'il faisait, des idéaux racistes qu'il trimballait.

Puis est arrivé l'accident, et ça, il ne l'avait vraiment pas vu venir. Un coup renvoyé, trop bien placé, et une chute violente sur le trottoir. Il a failli y passer, il paraît – mais les médecins l'ont sauvé. Ils l'ont juste pas restauré en entier, et ça, son père a eu du mal à le croire. Il a nié la perte d'ouïe de Wolf, il a nié la mutation latente qui commençait à émerger. Et le gamin n'était pas prêt pour une bataille contre les siens, contre ses proches, alors il s'est enfui. Il a trouvé un travail, a refait sa vie. Sourd, certes, mais pas démuni. Intelligent, passionné, dévoué, et mutant. Afin de pallier à la perte de son audition, il a développé le don de télépathie ; d'accord, il n'entend plus aucune parole, mais il voit les pensées, il les entend, les ressent. Tout au fond, dans sa tête, il a accès à ceux que peu de gens connaissent. La profonde vérité de l'esprit : les secrets de chacun, leurs cerveaux en ligne ouverte jusqu'au sien. Et s'il apprit à signer, enseignant à ceux qui le côtoient la différence et son acceptation, il n'en a pas toujours besoin. Il parle encore, très bien. Même si ne pas entendre sa propre voix, même pas en étouffé, c'est vraiment bizarre : il parle toujours, et il entend les pensées. Qui a besoin de l'ouïe, quand on a la télépathie ?

C'est dans l'habituel silence qu'il traverse les couloirs, et frappe à la porte d'un bureau où il ne vient que rarement. C'est une salle de conférence, à vrai dire, une pièce assez large où la table en son centre, est agrémentée de quelques fleurs un peu fanées. Autour, des sièges tout confort, une vingtaine. Et debout, près des vitres murales, le regard porté vers l'extérieur, Sorcha. Comme il ne l'entend pas, il fait attention au reste : son visage, sa démarche, ses manies. Parfois, quand quelque chose la travaille, elle ne s'en rend pas compte mais elle se gratte l'intérieur de la main, avec son ongle, comme si elle essayait d'écorcher ses problèmes, de les détruire. Mais ils ne sont pas dans sa paume, ses soucis. Ils sont dehors, au cœur même du conflit qui fait rage et que personne ne voit, ou que personne ne veut voir. « Tu as demandé à me voir ? » il fait, un peu trop fort. Même si ça fait des années qu'il est sourd, Wolf a toujours du mal à mesurer l'ampleur de sa voix. Il ne s'entend pas, après tout. Il ferme la porte derrière lui, et approche, sans la quitter des yeux ; il pourrait toujours lire sur ses lèvres, si elle ne savait plus comment signer. Elle semble soucieuse, et Wolf est touché de sa vulnérabilité. Ce n'est pas si souvent, que la demoiselle se dévoile, et sûrement pas auprès de n'importe qui ! Un autre gage de confiance qu'elle lui fait. Elle les multiplie, ces derniers temps, depuis ce soir-là où, coincés dans l'ascenseur, ils ont partagé une longue conversation avant qu'on vienne les en sortir. Ils se sont ouverts l'un à l'autre, plus sincèrement qu'ils ne l'avaient fait ces dernières années. Ça a dû changer leur perception de l'autre. Ils se sentent probablement moins isolés, désormais. Parce qu'à deux, on n'est déjà plus vraiment seul, ou bien on reste exilés mais à deux, et c'est toujours mieux qu'un exil solitaire. Presque machinalement, sans le vouloir vraiment, Wolf s'est projeté en avant, psychiquement parlant. Les pensées de Sorcha l'ont atteint avant qu'il ne le demande. « C'est à propos de la boîte de Pandore, c'est ça ? » Et immédiatement, il se mord la lèvre. Il ne devrait pas faire ça, entrer dans l'intimité des autres. C'est impoli. Seulement, personne ne réprimande jamais un sourd. Personne, sauf Sorcha.



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Sorcha A. Ó Dálaigh
Sorcha A. Ó Dálaigh
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MessageSujet: Re: WORCHA •• oh i feel overjoyed.   WORCHA •• oh i feel overjoyed. EmptyMar 16 Juil - 11:30

▪▪


Ca tourne dans son crâne comme une mélopée morbide. Quelques mots emplis d’un sens difficile à saisir, un nuage de légende sur un coulis de concrétisation dont émane une odeur de cramé. Toute cette histoire ne lui dit rien qui vaille et, pourtant, mettre les mains dans le cambouis va s’avérer nécessaire. Comprendre est un impératif. Comprendre avant les autres, un salut. Et cette course à l’énigme lui dévore son énergie à une vitesse folle. A croire que cette fameuse boîte est déjà ouverte et que son contenu grignote tout ce qu’il peut, chaque seconde. Bien que le cynisme de Sorcha se demande si elle a jamais été refermée depuis l’Antiquité.

A moins que ce nom de code n’annonce bien pire, une pluie de maux d’un autre acabit. Et Sorcha cogite, le nez collé à la fenêtre, le regard perdu sur la ville. Ne pas savoir est la pire des tortures. Pour la bonne et simple raison qu’on ne peut se prémunir de rien si l’ennemi reste invisible, sans incarnation définie. Se battre ne lui a jamais fait peur, qu’il s’agisse de débat d’idées ou de luttes de terrain. Mais se retrouver face à rien confère à la croisade un manteau d’imprévu déroutant. Agaçant. Qu’elle doit, à défaut de l’arracher, chercher à décrire, décortiquer avec patience et minutie. Jusqu’à frapper dans le mille.

Et plus la substance du problème lui échappe, plus son cerveau tourne à cent à l’heure. Elle veut. Elle aura. Sa volonté inébranlable est d’un grand secours dans cette course au mystère. Mais ses cogitations, Sorcha aime à les partager. Pas brutes, pas directes. Tester l’esprit en face d’elle et déterminer où il en est dans ses réflexions lui paraît en général une alternative judicieuse. La liste des personnes en qui elle a confiance étant courte, le choix fut rapidement tranché (entre trois pauvres noms, elle pourrait quasiment se contenter d’opérer une tournante). D’ailleurs, la porte s’ouvre déjà dans son dos et elle se retourne avec détachement. ▬ Tu as demandé à me voir ?J’attends quelqu’un pour du café et des biscuits et quelqu’un pour parler affaire. Qu’est-ce que tu choisis ?, décoche l’Irlandaise d’une articulation claire, ses lèvres plissées en une moue mutine. ▪▪ Entre la plaisanterie et le pince-sans-rire, la vice-présidente oscille, funambule de la discussion. Son expression efface quelques instants des traits de son visage l’inquiétude latente qui y dormait. ▬ C'est à propos de la boîte de Pandore, c'est ça ?Je te sais perspicace, entame-t-elle, mais en l’occurrence, je dirais plutôt de laisser mes pensées en paix. Elles s’entrechoquent suffisamment toutes seules, signe-t-elle, le sourire amical sur son visage contrebalançant le côté péremptoire du propos. Elle est un peu tatillonne, assez stricte pour se permettre ce genre de rappels. Elle ne mord pas pour autant, du moins si on les respecte.

Enfin, inutile de tergiverser, c’est bien de ça dont il est question. ▪▪ Sorcha n’aime pas les anguilles. Elles louvoient, évitent et serpentent, molles créatures qui n’affrontent que les courants pour mieux voguer dans leur sens. ▬ J’aimerais avoir un avis. Motivé et objectif, entame-t-elle. Pour une bonne confrontation d’idées, l’important est de ne pas influencer l’interlocuteur tant qu’il n’a pas pleinement exposé son point de vue. Pourquoi « Pandore » précisément ? Que t’évoque cette notion ? Pourquoi enterrer un corps si c’est pour laisser un mot et à l’intention de qui ? Ou comment oublier un mot si on veut vraiment se débarrasser d’un corps ? Et, surtout, qui est ce type ? ▪▪ Ca faisait peut-être beaucoup d’un coup. Mais vu l’agitation qui règne dans son crâne, il est manifeste qu’elle a conservé pour elle une autre salve d’interrogations. Le sphinx face à Œdipe était tout de même moins coriace à déjouer. Quoique, vu le nombre de victimes à son compteur … Sorcha espére sincèrement depuis le début de cette traque qu’elle ne serait pas qu’un trait parmi d’autres sur la longue liste d’âmes ayant servi de desserts à une quelconque force obscure.

Les bras croisés sur sa poitrine, elle s’éloigne de la fenêtre pour s’asseoir sur une des nombreuses tables de la salle de réunion. Elle laisse Wolf réfléchir et se force à ne rien rajouter pour ne pas donner une piste, une clef de compréhension qui ne viendrait pas de lui et ainsi polluer sa perception des choses. L’Irlandaise est persuadée que tout est plus complexe que cela en a l’air. Peut-être parce que les illusions, c’est son domaine. Et que c’est également cette clef-là qu’elle devra actionner pour dénouer le problème, au lieu de la conserver jalousement pour elle seule.

▪▪


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Wolf A. Bägel
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MessageSujet: Re: WORCHA •• oh i feel overjoyed.   WORCHA •• oh i feel overjoyed. EmptyLun 5 Aoû - 8:05

worcha


Wolf n'avait pas pour habitude de beaucoup signer. Il avait perdu l'usage de l'ouïe très tard, et sa surdité ne s'était donc pas accompagnée d'un mutisme presque inhérent aux sourds de naissance. De plus, il n'avait plus de famille, et ses amis trouvaient l'apprentissage trop fastidieux pour le prendre au sérieux. Il savait parler, il lisait sur les lèvres – au prix d'un effort et d'une concentration parfois désagréables – et entendant, voyait les pensées d'autrui. Les gens ne prenaient pas la peine de signer pour lui. Sorcha, elle, faisait des efforts. Wolf avait suivi des cours et s'entraînait seul, ou avec quelques connaissances elles-mêmes atteintes de surdité. Il ignorait pourquoi Sorcha signait, si elle avait commencé pour lui, pour lui faciliter la vie, ou bien si dans son passé, quelque sombre histoire l'avait poussée à apprendre ce langage si particulier. L'un ou l'autre, ce n'était pas tellement important : en sa présence, il n'avait plus tellement à faire d'effort, et c'était l'une des choses les plus relaxantes au monde.

« Je te sais perspicace, mais en l'occurrence, je dirais plutôt de laisser mes pensées en paix. Elles s'entrechoquent suffisamment toutes seules. » Elle signe sa gêne et Wolf le reçoit comme un ordre. Elle est sa supérieure, après tout – et il y a fort à parier qu'il serait à sa place, il réagirait de la même façon. Violer l'intimité des gens, leur esprit et leurs plus sombres pensées, avoir accès à tout leur inconscient, leur subconscient, c'est un pouvoir déstabilisant, et qui peut vraiment mettre dans l'inconfort les autres – à juste titre. Il s'excusa d'un signe de tête, l'habitude était plus forte que le reste. Toujours, lorsqu'il entrait dans une pièce, lorsqu'il rencontrait quelqu'un, sondait-il les pensées d'autrui afin de savoir à quoi s'attendre, c'était devenu un mécanisme de défense qu'il appréciait à perdurer, malgré qu'il soit en confiance avec Sorcha. « Enfin, inutile de tergiverser, c'est bien de ça dont il est question. » La sincérité de la vice-présidente le surprit. Bien sûr, ils avaient noué des liens et, sans aller jusqu'à se considérer comme amis, il aimait à penser qu'ils étaient respectueux l'un de l'autre, en confiance. Cependant, le sujet Pandore était plutôt tabou, à Infinitas. On n'en parlait pas comme on discute autour d'un café des derniers potins, de la soirée de la veille, qui a embrassé qui et lequel a vomi où. Ceci dit, Wolf n'était pas n'importe quel membre, il était le secrétaire de Jefferson, et avec ce titre venaient des privilèges et des informations qui n'étaient pas connues de tous. De la même manière, Sorcha était vice-présidente et en savait bien plus que la plupart de l'organisation. Aussi, cette conversation, leur rencontre, n'avait rien d'inhabituelle – entre eux, ils pouvaient discuter de faits d'état dont il devait taire le silence en dehors de ces murs. La base de leur relation se trouvait sûrement là. « J'aimerais avoir un avis. Motivé et objectif. » Wolf hoche la tête, et se concentre. Il focalise son regard sur les lèvres délicates de Sorcha, il attend qu'elle parle. Et cette fois, il ne veut rien rater. « Pourquoi Pandore précisément ? Que t'évoque cette notion ? Pourquoi enterrer un corps si c'est pour laisser un mot et à l'intention de qui ? Ou comment oublier un mot si on veut vraiment se débarrasser d'un corps ? Et surtout, qui est ce type ? » Ça faisait beaucoup de questions, pour un simple avis objectif. Wolf avance dans la pièce, pose ses mains sur le dossier d'une des chaises de conférence. Il soupire. « À vrai dire, Sorcha, je n'en sais rien. » Il avait beau se creuser la tête dans tous les sens, il ne trouvait pas de réponse logique à tous les événements récents. Le tout semblait décousu, un chaos orchestré par des puissances qui le dépassait totalement. « Pandore a relâché tous les maux, est-ce que c'est un message ? Un nom de code pour une nouvelle arme, une avancée militaire ou biochimique, pire que l'atomique ? Ça pourrait être aussi une organisation – encore une. Une secte, un message d'espoir. Comme au fond de la boîte, non ? » Il ne regarde pas Sorcha, il ne lui parle même plus vraiment. Il est perdu dans ses pensées et il a le regard vide, concentré. Wolf étudie toutes les possibilités, trace dans sa tête tableaux et comparatifs, retire toutes les informations dont il se souvient, qui ont un rapport, de près ou de loin, à Pandore. Sans qu'une solution ne s'impose d'elle-même pour autant. « Je penserais logiquement que le cadavre était un premier message, et le mot sur lui, un second. Mais à qui serait-il destiné ? Il y a beaucoup d'autres organisations, outre la nôtre. Et toutes doivent rechercher cette boîte de Pandore, qu'importe ce que cela veut réellement dire. Des particuliers, aussi, des excentriques, des millionnaires, des fous à lier. Tant de possibilités ... » Soudain, un sursaut. « Vous avez raison … qui est ce type ? Elle est peut-être là, la clé ! Trouver son identité nous permettrait de voir avec qui il était en contact, et de ce fait, établir une liste de suspects pour son meurtre. D'autres intéressés qui ont peut-être des informations inédites sur Pandore. Un tas de nouvelles possibilités ! » Il souriait niaisement à Sorcha, fier de lui. Comme si personne avant n'y avait pensé. Sourd et idiot.



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