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| CONNOR&EPHRAÏM •• this is a fight to the death, our holy war. | |
| Auteur | Message |
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MESSAGES : 635 DATE D'INSCRIPTION : 06/08/2012 EMPLOI : fondateur de drop out. CAMP : le mauvais.
| Sujet: CONNOR&EPHRAÏM •• this is a fight to the death, our holy war. Mar 25 Juin - 12:03 | |
| connor&ephraïm
Elle était morte. Depuis neuf jours, quatre heures et autant de minutes. Elle était morte et son corps gisait maintenant six pieds sous terre, bientôt victime de putains d'insectes qui viendront la bouffer de l'intérieur. Désarticulée, elle avait le visage déformé par la douleur. Ils avaient bien arrangé les choses. Ses plaies étaient recousues, recouvertes d'un vêtement habilement dressé sur son corps glacial. Elle semblait en paix – Connor ne l'était pas. Il ne le serait jamais plus. Comment les choses avaient-elles pu se casser la gueule à une telle vitesse ? Il connaissait la réponse. Tout le monde la connaissait, la famille de Grace la lui avait jeté au visage, et ses anciens amis, tout le monde. Sauf Ephraïm, parce qu'il était trop bon, parce qu'ils étaient frères et ils partageaient le même fardeau. Ils étaient des mutants. Le problème était là ; leur différence avait jeté un voile de haine sur la raison des autres, sur leur lucidité. Grace avait été assassinée par des gens dérangés mais non, la seule faute était celle de Connor, parce que c'est à cause de son don, qu'ils avaient tous les deux été attaqués par des anti-mutants néo-nazis alors qu'ils sortaient du cinéma. Parce qu'il avait parlé de son pouvoir en public. Parce qu'il était là, tout simplement, au même endroit qu'elle, qu'ils étaient fiancés et que, lorsqu'ils ont sorti un couteau, la lame n'a jamais pu traverser le corps de Connor. Celui de Grace, en revanche, n'avait pas cette résistance. Il s'est affaissé comme une masse déjà morte, teintant d'un rouge trop épais les pavés du macadam. Elle voulait parler, mais déjà aucun son, sinon un gargouillis étrange et désagréable avant qu'un peu de sang ne coule sur son menton. Puis elle était crevée, là, sous les yeux effarés d'un Connor qui n'y croyait pas. Connor qui hurlait son prénom, la secouait, la serrait. Comme si le monde venait juste de s'arrêter.
Un cauchemar. Encore. Connor ouvrit les yeux brusquement, alerte, et regarda alentours au rythme de sa respiration saccadée, avide d'air frais. Il comprit rapidement que ce n'était pas réel – que ça ne l'était plus. Neuf jours, cinq heures et vingt minutes. Il chercha quand même sa présence à côté de lui, mais le grand lit était vide. Et trempé de sueur. Autant se lever. Connor quitta sa chambre dans le noir, évoluant avec aise ; cet environnement, il le connaissait par cœur. Il vivait ici avec Grace et Ephraïm depuis quelques mois maintenant. La demoiselle avait trouvé étrange, lorsqu'il avait proposé d'emménager ensemble, qu'il amène son petit frère comme une clause évidente du contrat. Il lui avait expliqué, combien Ephraïm était sa seule famille, à quel point ils étaient complices. Qu'il n'était pas négociable de le laisser derrière. Ce n'était pas l'intention de Grace, elle s'entendait bien avec le cadet Newton, elle appréciait sa vision plus naïve et optimiste du monde, une version plus positive de Connor. Aussi, les trois avaient commencé à vivre ensemble, malgré les commérages et mauvaises rumeurs qui circulaient, sur un quelconque ménage à trois, sur des frères incestueux. Ils étaient mutants, après tout, pourquoi ne seraient-ils pas aussi dérangés dans leurs mœurs ? Grace n'avaient pas peur d'eux. Elle était une pionnière, en quelque sorte, une des premières à aimer un mutant, à vouloir vivre avec lui malgré sa différence, et elle se battait pour leurs droits. Elle avait même perdu contact avec sa famille à cause de ça : c'était une femme avec de beaux idéaux, auxquels elle s'accrochait si fort qu'ils avaient fini par faire partie d'elle. Connor l'admire. L'admirait.
La cuisine était vide. En même temps, il devait être quatre, cinq heures du matin à tout casser. Ephraïm était probablement endormi, ou encore de sortie – et Connor avait soif. Deux verres de whisky plus tard, la douleur s'atténuait à grand peine. Au contraire, il avait plus envie de péter ce verre, détruire cette cuisine, retrouver ces fils de pute et leur faire bouffer leurs testicules, plutôt que retourner se coucher, plutôt que fermer les yeux à nouveau, assister encore et toujours à la scène la plus atroce de sa vie ; la mort de Grace. Un dernier verre, après tout, ne tuera personne. Le liquide est amer. Un peu trop chaud, et puis épais en bouche. Ça te crame le gosier, ça donne envie de gerber. En fait, ce sont les souvenirs qui filent la gerbe, les saloperies de souvenirs trop durs à encaisser. Connor s'y perd jusqu'à entendre les bruits de pas. Il relève la tête, convaincu de voir Grace entrer, les lèvres pincées, le front plissé, inquiète qu'il ne soit plus dans le lit avec elle. Au lieu de ça, c'est Ephraïm qui passe l'encadrement, qui le regarde et semble inquiet. Connor se sent soudainement con. Tu parles d'un modèle, sa gérance du deuil n'a rien à envier à celle de son frère. Voilà un petit gars qui a bien grandi. Toujours aussi naïf, mais plus mature. Un vrai grand gaillard. « Ephi, je t'ai réveillé ? » Il a du mal à parler, ses mots s'écrasent contre ses dents, luttent avec sa langue, et sortent amochés. Toujours ce mal à l'intérieur, et cette folle envie de vomir. Mais il lutte, Connor, il ne fait que ça depuis sa naissance, de toute manière. « J'avais juste besoin de … d'un exutoire. » fait-il en levant son verre, et avalant la dernière rasade d'une traite. Il le sait bien, qu'il fait peine à voir. Qu'importe, tant que Grace n'assiste pas à ce spectacle. Elle n'y assistera plus jamais, de toute façon.
934 mots ; 25 points + 10 points d'ouverture du sujet.
Dernière édition par Connor H. Newton le Mar 25 Juin - 17:11, édité 2 fois |
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MESSAGES : 284 DATE D'INSCRIPTION : 15/08/2012 LOCALISATION : institut newton pour mutants et êtres surnaturels. EMPLOI : directeur de l'institut. CAMP : celui de l'harmonie.
| Sujet: Re: CONNOR&EPHRAÏM •• this is a fight to the death, our holy war. Mar 25 Juin - 15:08 | |
| i'm sorry brother i'm sorry i let you down but these days you're fine - no these days you tend to lie ▽ Son frère dépérissait. Chaque jour, Ephraïm avait peur de rentrer au manoir et de le retrouver pendu ou les veines coupées. Ou en proie à un coma éthylique. Ou pire. Il avait cherché à lui faire communiquer sa présence, son soutien, comme toujours. Mais rien n'y faisait, son frère était hanté par le souvenir de Grace et sans mal, le cadet comprenait pourquoi. Ils s'aimaient à la folie, ces deux-là. Elle était tout ce dont il avait besoin et lui était tout ce qu'elle aimait. Ils formaient un ménage heureux et parfait, aux yeux émerveillés d'Ephraïm, qui n'arrêtait pas d'embêter l'un comme l'autre à propos d'un futur mariage. La perspective l’excitait, le rendait tout content et secrètement un peu jaloux. De toutes manières, il l'avait toujours été de son frère, un peu, pas beaucoup mais un peu quand même. Connor était tout ce qu'Ephraïm avait toujours aspiré à être. Il était grand, beau, intelligent et charmant, avec un charisme énorme, magnétique. Et tellement talentueux... Sa mutation était un réel plaisir pour Ephraïm qui avait, à de nombreuses reprises, fait des prélèvements et tout étudié avec une excitation évidente. Son frère était géniale. C'était d'ailleurs sa mutation qui lui avait sauvé la vie, instinctivement, machinalement. Ephraïm se demandait parfois si la mutation était une capacité ou un don ; si une pensée de Connor l'avait activée ou si c'était son métabolisme qui l'avait enclenchée en sentant un danger, un changement d'environnement. Mais malheureusement, le darwinisme de Connor n'avait pas protégé Grace avec lui. Il chassa ces idées de sa tête. C'était horrible, de penser à l'aspect scientifique d'un tel acte, alors que son pauvre frère souffrait le martyr... Il accéléra sensiblement en voyant l'heure avancée de la nuit, baillant même un peu au volant tandis que ses phares scrutaient la campagne. Il était revenu il y avait un peu plus d'une semaine, enfin, au manoir après un interminable semestre à Oxford et la campagne irlandaise lui avait énormément manqué. Dès qu'il avait appris le drame de son frère, il avait couru à l'aéroport de Londres et avait sauté dans le premier avion pour Dublin. Puis il avait pris la voiture la plus rapide qu'on vous offrait en location avant d'appuyer sur le champignon jusqu'au poste de police où son frère, écroulé, devait servir de témoin à ces foutus flics. Ephraïm l'avait ramené au manoir sans lui demander son avis et depuis neuf jours, c'était là leur quotidien. Ils s'efforçaient de ne pas parler d'elle mais son prénom flottait encore dans l'air ; Connor restait dans son coin, à gérer sa tristesse et son malheur en silence alors que Ephraïm s'occupait du manoir et de tout, tout, pour effacer l'empreinte de Grace dans la maison. Connor s'était toujours occupé de son cadet mais, en cette période malheureuse et troublée, c'était l'inverse qui devait s'enclencher. Son aîné avait besoin de lui, comme lui avait eu besoin de Connor à de nombreuses reprises, et il devait pourvoir à tous ses besoins. Il se gare en silence dans le garage, qui a pour l'instant des dimensions modestes, et verrouille la voiture consciencieusement – bien que personne n'irait jamais venir les chercher jusqu'ici – avant d'entrer dans le manoir et de foncer dans sa chambre. Le sommeil ne prend pas. Ephraïm multiplie les rendez-vous avec l'assurance, les flics, les journalistes depuis le drame et il est fatigué mais non, le sommeil ne prend pas. Tout son être n'est concentré que sur une seule chose, son frère. Il espère, un peu naïvement, que celui-ci sourira un jour, en le voyant faire tant d'efforts. Ou bien lui dira de se tenir plus droit. Comme toujours, pour toujours. Il entendit les craquements caractéristiques du plancher vieux et miteux, quelque part au milieu du manoir silencieux, et se pétrifia dans son lit. Non. Ce n'était que son frère. Non pas un assassin venu finir sa besogne, ici, au milieu de nulle part, juste son frère, qui descend certainement à la cuisine boire un verre d'eau. Il voit ça comme une sorte de signal et, dans un soupir, songe que le sommeil ne viendra pas le tirailler ce soir. Il somnolera dans une salle d'attente, durant la journée, ici ou là-bas. Il lance ses jambes sur le côté de son lit et s'y assied, se passant les mains sur le visage et dans les cheveux pour les décoiffer. Il n'est pas encore le directeur d'un Institut, est bien loin de l'homme qu'il sera dans dix ans. Pour l'instant, ce n'est qu'un jeune homme de vingt-et-un ans, avec les cheveux en pétard, avec une jolie houppette bouclée, des joues mangées de barbe et un regard allumé de l'étincelle de l'ambition. Ils veulent lancer l'Institut, oui, déjà – mais Connor aura les rênes, comme toujours, car c'est mieux. Tout le monde y sera accueilli, avec toutes leurs mutations, tout. Ce sera parfait. Ephraïm le sait au plus profond de lui. Il faut juste... il faut juste que son frère se ressaisisse. Il passe dans le salle de bains se rincer le visage et l'essuyer avant de descendre, pieds nus, hésitant, jusque dans la cuisine. Ses orteils se rétractent aux contact froid et désagréable du carrelage et il cherche le regard bleu bleu bleu de son aîné. Mais rien. Juste un gris vaseux, comme l'océan quand le ciel est couvert. Ephraïm n'aime pas le voir boire. Il se souvient que, les rares fois où ils voyaient leurs pères, celui-ci buvait un peu. Et leur mère, qu'en dire ? Elle prenait son barda de pilules avec des énormes verres de whisky. Le même que boit en cet instant Connor. « Ephi, je t'ai réveillé ? » « Non, ne t'inquiète pas. » le rassure-t-il d'une voix douce, mentant impunément pour le rassurer. Il le regarde longuement, toujours dans l'encadrement de la porte, triste de le voir dans cet état. Son modèle, son héros, plus bas que terre... ça a de quoi lui briser le cœur. « J'avais juste besoin de … d'un exutoire. » Il aurait aimé lui dire qu'il comprend. Qu'il sait. Que lui aussi a vécu ça. Mais c'est faux. Un gros crack, juste pour le faire se sentir mieux. Ephraïm ignore tout de ce que traverse Connor. Il ne l'a jamais vécu. Il a vu la mort de sa mère, malgré son bas-âge, comme une sorte de libération, un moyen de retrouver des ailes cachées depuis longtemps. Il ne comprend pas pourquoi son frère se met dans cet état pour... une femme, un être humain, une mortelle. Il ne comprend pas. Il le regarde finir cul-sec son whisky et se rapproche, tendant la main vers le verre. « T'en as bu assez, je pense. Allez viens, on va se mater Titanic pour s'endormir et passer la nuit. Ca ira mieux demain. » Il lui dit ça chaque jour. Et chaque jour, ça ne va pas mieux. « Allez, mon frère. Ca te ressemble pas. » Mais si Ephraïm. Voilà ce qu'est devenu Connor. Je ne tomberai jamais amoureux pense-t-il presque amèrement. 1169 mots ; 50 points.
Dernière édition par Ephraïm K. Newton le Jeu 1 Aoû - 14:06, édité 3 fois |
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| Sujet: Re: CONNOR&EPHRAÏM •• this is a fight to the death, our holy war. Mer 26 Juin - 0:41 | |
| connor&ephraïm
Leur mère buvait. Pas juste un petit verre de vin pendant un repas, ou un whisky quand la journée avait été dure, non, elle buvait tout le temps. Pour un tas de raisons propres à elle, le verre toujours sorti, toujours rempli. Elle n'arrêtait pas, elle disait que ça la calmait, ça et les médicaments. Il y avait des anxiolytiques, des corticoïdes et opioïdes dont Connor ne savait alors rien. Il voyait juste de petits cachets, qu'elle avalait sans sourciller et faisaient passer avec une bonne gorgée de tequila. Comment faisait-elle ? Alors petit, il avait déjà essayé de boire un peu de vin, dans le verre de sa mère laissé sur le comptoir de leur cuisine, mais le goût âpre, et la chaleur dans sa gorge, son ventre, l'avaient dégoûté. Elle s'enfilait les bouteilles sans problème, et lui ne comprenait pas. Ce qu'il savait, en revanche, c'est combien les effets de l'alcool pouvaient être dangereux. Les crises de larmes, de colère, de rire qu'il pouvait déclencher, sans que le buveur en question n'y puisse rien. Sans qu'il n'ait le contrôle. Dans ces situations là, Connor protégeait Ephraïm. Il le protégeait toujours. Assis dans la même cuisine, des années plus tard, il en était où l'aîné des Newton, hein ? Il ne protégeait plus personne. Pas même lui, puisqu'il virait comme sa mère autrefois. Connor ne buvait pas, d'habitude, ou très peu. C'était toujours le pire moyen de se noyer dans les douloureux souvenirs de leur enfance, à Ephi et lui. Il évitait. En plus, il était rapidement saoul, il lui suffisait de peu. Perdre le contrôle, ce n'était pas son genre – ça ne l'avait jamais été. Aussi, lorsque Ephraïm s'approcha de Connor, alors accoudé sur la table, un verre vide à la main, ce dernier eut un mouvement de recul. « T'en as bu assez, je pense. Allez viens, on va se mater Titanic pour s'endormir et passer la nuit. Ça ira mieux demain. » Connor le fixait, sans comprendre un mot. Il voulait toujours tout casser dans la baraque, toujours laisser sortir la rage qu'il contenait depuis neuf jours, cinq heures et quarante minutes. Foutue haine. « Lâche-moi ! » bredouilla-t-il, les mots s'emmêlant à mesure que l'alcool dans son sang grimpait en flèche. Il prit la bouteille à une main, et dans un regard plein de défi pour un cadet exténué, il remplit le récipient, laissant s'échapper un peu de whisky sur la table tant il tremblait. « Oups ! » fit-il en ricanant. Ephraïm soupira – grand bien lui fasse. « Allez, mon frère. Ça te ressemble pas. » Ta gueule. Ta gueule, ta gueule, dis plus rien. Connor n'avait pas besoin de cette remarque ; il assistait, impuissant, à sa propre descente aux enfers, et se laissait mourir à petit feu comme si plus rien n'avait d'importance. L'Institut, son propre frère. Sans Grace, où était le plaisir, où était le but ?
Il se leva d'un bond, verre toujours englué au creux de sa main, et s'approcha de son cadet. Son haleine devait empester, mais il lui attrapa l'épaule quand même, et approcha son visage si proche, que dans un autre contexte, le tableau aurait pu paraître totalement déplacé. En réalité, c'était juste assez pathétique. « Tu n'as rien à me dire. » Il rit un peu, le genre de rire idiot qui te sort lorsque tu as trop bu, et il quitte la cuisine d'un pas lent. « C'est moi, l'aîné ! » lâche-t-il avant de se prendre l'armoire qui, dans le noir, ressemblait vraiment à l'encadrement d'une porte. « Où est ce foutu living-room ! » Et sa voix monte. La colère troue ses pores, se fait un chemin vers l'extérieur. Il suffirait de peu pour qu'ils pètent les plombs maintenant, dans le noir du manoir, sous les yeux pitoyables et impuissants d'Ephraïm. Une petite remarque, un simple geste, et c'est la tête qu'il perdrait. Il pleurerait aussi, sûrement. De grosses gouttes, comme autant de croix, tout un ciel en deuil. Dans ses yeux, il revoit les images, il revoit son visage, alors il n'essaie même pas de se lever. Il s'allonge sur le sol et les sanglots le secouent, le transpercent chaque fois que son corps soubresaute. Il n'y a plus la lumière de la cuisine, seules les ombres jouent sur son visage, le déforment et l'attristent. On dirait un monstre de foire, une créature égarée, et Connor chiale à s'en faire tomber les yeux.
744 mots ; 25 points. |
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| Sujet: Re: CONNOR&EPHRAÏM •• this is a fight to the death, our holy war. Dim 30 Juin - 21:23 | |
| i'm sorry brother i'm sorry i let you down but these days you're fine - no these days you tend to lie ▽ Connor et Ephraïm avaient été proches. Ils l'avaient toujours été, l'étaient, et le seraient sans doute toujours. Ils étaient les deux faces d'une même pièce, une pièce pour l'instant équilibrée et juste, qui tombait toujours sur une rainure d'harmonie et d'égalité. Pour le moment. Ephraïm a envie de s'arracher les cheveux en sentant cet équilibre, construit avec lenteur, ardeur et détermination, s'effilocher sous ses yeux. Ce n'est qu'une impression, juste l'image que lui renvoie son instinct, ses entrailles. Mais avec le temps, le jeune homme a appris à faire confiance à ses tripes et il sait, il sait que quelque chose ne va vraiment pas et va mal tourner. Il a envie que tout rentre à la normale, que Connor lui offre un sourire en lui disant de l'aider à marcher jusqu'à sa chambre. Et demain, ils iront courir autour de la propriété en discutant musique et fille comme il y a une éternité de cela. Et ils rentreront, et Grace leur aura préparé quelque chose à grignoter – mais non. Grace est morte. « Lâche-moi ! » lâche son aîné, son frère, son modèle, son dieu sur terre lorsqu'il se rapproche. Ephraïm a envie d'utiliser sa mutation pour faire venir le verre jusqu'à lui mais non, il n'a pas envie d'infliger ça à Connor, il serait capable de s'en vexer. Celui-ci le regarde d'un air provocateur, plein d'une certaine arrogance et d'un égoïsme que Ephraïm lui connait peu, et se remplit un nouveau verre d'alcool en le regardant dans les yeux, semblant lui crier empêche-moi si t'es capable ! Il en fout à côté, Ephraïm soupire, fatigué de se battre. « Oups ! » Il est pitoyable, songe tout d'un coup son cadet. Pi-to-yable. Connor était auréolé dans la vision de son frère, il était aussi brillant que le soleil, il avait un sourire bright, une fiancée géniale, un charisme énorme, des capacités plus que incroyables et il était, somme toute, tout. Il était la face tout et Ephraïm, constamment dans son ombre, était la face rien. Mais étrangement, ça lui allait. Il ne souhaitait reconnaissance, il ne voulait pas que les gens connaissent son nom, il ne voulait pas... il ne voulait pas sortir du cinéma pour se faire attaquer. Egoïste. Mauvais frère, mauvais confrère, mauvais homme, mauvais tout. Et c'était pour toutes ces horreurs, qu'il était, que Connor était un parfait leader. Connor se redressa subitement et s'approcha de lui, qui recula machinalement d'un pas. Un peu effrayé. Il avait, une fois, subi les colères alcooliques de sa mère, le passage brûlant de sa main sur sa joue gravé dans son esprit. Toutefois, il n'eut pas le courage de rejeter Connor violemment en lui montrant sa soudaine peur de lui. Non, à la place, il se figea et se laissa faire quand, d'une main, l'aîné l'attrapa et l'approcha de lui. Ephraïm ne fronça pas du nez ou ne bougea pas plus d'un iota, immobilisé. Ou plutôt : pétrifié. « Tu n'as rien à me dire. » commença-t-il sous le regard effaré de son frère. Il éclate d'un rire dément et se détache enfin du jeune homme, qui se force à respirer calmement pour calmer les battements effrénés de son cœur dans sa poitrine. « C'est moi, l'aîné ! » Connor n'a jamais eu besoin de le dire, d'assumer sa supériorité par l'âge et le sang. Et pourtant, en cet instant, l'interrogation se pose. Qui est l'aîné ? Le plus mature ? Le plus à même d'aider l'autre ? Un énorme bruit, Ephraïm s'approche d'un pas puis deux, de l'endroit où il entend la respiration de Connor. « Où est ce foutu living-room ! » Ephraïm soupire à nouveau. Il est triste, il est fatigué, il est choqué. Son héros de frère rendu à... à rien. Il entend un sanglot, puis deux, puis trois, et ça lui noue la gorge mais il ne dit rien. A la place, il lève la main et cherche, mentalement, l’interrupteur. Il connaît l'endroit par cœur, là, à droite de la porte, oui, c'est ça. Un doigt invisible appuie dessus et la lumière se fait dans la cuisine. Ephraïm a appris ce tour il y a peu, grâce à Connor. Maintenant, il arrive à actionner certains objets, ceux qu'il connaît – et seulement ceux-là – plutôt que de les faire seulement léviter. Il en est très fier mais plutôt que de la fierté, non, c'est une lassitude intense qui le prend. Il regarde le corps larmoyant, pris de convulsions, de son frère et soupire à nouveau en tendant la main vers lui, jusqu'à ce que le verre s'arrache de ses doigts et aille s'éclater sur le mur à l'opposé. « Viens, fait-il sur un ton intransigeant qui ne lui va pas. On va se coucher. » finit-par lâcher, maussade. Il est tenté de le soulever de terre par la pensée et de l'envoyer directement bouler dans son lit, à l'étage, mais il se dit que ça ne fera qu'empirer les choses. Il s'approche à nouveau et lui tend une main secourable pour l'aider à se relever. « Je suis désolé, mec, tellement désolé. » Il lâche, au-dessus de son frère – pour une fois –, l'air déchiré. Il est tellement désolé, oui, tellement désolé de ne pas le comprendre, de lui être inférieur, de ne pas pouvoir l'aider. « Il y a un temps pour tout, un temps pour toute chose sous les cieux : un temps pour naître, et un temps pour mourir ; un temps pour planter et un temps pour arracher ce qui a été planté ; un temps pour tuer et un temps pour guérir ; un temps pour abattre, et un temps pour bâtir ; un temps pour pleurer et un temps pour rire ; un temps pour se lamenter et un temps pour danser... mais, mon frère, il y a surtout un temps pour se battre pour ce en quoi on croit. Et j'ai besoin de toi. J'ai besoin de toi pour me battre. » Ephraïm cite un texte religieux, qu'il a entendu quelque part – et auquel il adhère un tout petit peu déjà. Il ne connait pas encore les anges et les démons, les affres complexes de la science, thèses non encore soumises et validées. Grace est au ciel, elle est parmi dieu et ses anges qui chantent des chansons d'amour pour elle tous les jours, toutes les nuits. Grace n'attend que Connor – mais Ephraïm n'est pas encore prêt à le laisser partir. Pas maintenant, pas comme ça. Jamais. 1085 mots.; 50 points- Spoiler:
non je ne suis pas fan de vikings, non, pas du tout.
Dernière édition par Ephraïm K. Newton le Jeu 18 Juil - 11:00, édité 1 fois |
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| Sujet: Re: CONNOR&EPHRAÏM •• this is a fight to the death, our holy war. Dim 14 Juil - 13:29 | |
| connor&ephraïm
Connor était l'aîné, Ephraïm le cadet. Une équation simple, une observation évidente, et un fait immuable. Rien ne changerait jamais cet état de cause : Connor, né le premier, était forcément plus âgé que le second. Et par cette naissance, sur laquelle il n'avait aucun pouvoir, quelques années plus tôt que son frère, il se retrouve être son protecteur. Le plus grand, celui qui veille et surveille, qui soigne et conseille, le guide du cadet. Sans le vouloir vraiment, sans même le demander, il a endossé ce rôle. Enfilé son armure, attrapé son épée, et combattu les obstacles sur leur route. Comme s'il n'y avait qu'eux deux, et personne d'autre. Leur père avait déserté le champ de bataille, leur mère était déjà blessée, dans un fossé, lassée de se battre, et son agonie trouait le cœur de ces deux gamins. Mais Connor avançait, en tête, et derrière lui Ephraïm. Apeuré, le cadet gagnait en droiture, en maturité, à chaque pas. Il relevait les épaules, lâchait la main de son frère. Il en vînt même à se saisir d'une arme. Jamais ils ne marchèrent côte à côte, parce qu'ils n'étaient pas égaux, ils n'avaient pas le même statut, le même rang hiérarchique. Ephraïm était quelques pas derrière, plus grand et plus fort qu'il ne l'avait jamais été, paré au combat. C'est ce moment-là que choisit Connor, celui qui l'avait protégé toute sa vie, celui qui l'avait traîné hors des souillons ensanglantés de leur mère, avait abattu murs et ennemis, avait tué les féroces dragons et franchi les canyons insurmontables – c'est ce moment qu'il choisit pour se retourner, et transpercer son propre frère avec son épée. Une trahison. Un sacrilège. Une faille, quelque part, dans le grand dessein d'Abel et Caïn.
« Viens, on va se coucher. » Il enleva le verre de la main de l'aîné, le jetant contre le mur dans un élan de désespoir. Le bruit fit sursauter Connor, qui avait les yeux rougis, les joues ravagées par les larmes. Il ne voulait pas se coucher. Il voulait partir, il voulait buter ces humains, ces gens qui n'étaient pas foutus d'accepter sa différence. Il voulait leur cracher sa haine et les démembrer, leur faire bouffer leurs yeux, les émasculer, les voir souffrir, hurler, mourir. Et toutes ces images, dans sa tête, l'empêcheraient pour sûr de dormir. « Vas-y, toi. Moi, je m'en vais. » Il essaya de se lever, manqua de tomber à nouveau, mais s'accrocha à la bibliothèque du salon pour se stabiliser. Ephraïm le regardait, de ses grands yeux tristes, un peu torturés, et il avait l'air si vieux maintenant, si fatigué. « Je suis désolé, mec, tellement désolé. » Connor sourit. C'était idiot, mais il ne pouvait s'empêcher de trouver la situation vraiment très, très drôle. Il n'y avait pas de quoi être désolé, pas de quoi être triste. Il n'y avait que la colère, la rage. La joie du sadisme dans sa tête. Il imaginait les tortures qu'il pourrait infliger à tout ceux qui seraient en désaccord avec lui, avec ce qu'il était. Et la perspective l'enchantait. Bien entendu, l'alcool devait aider – il n'était pas vicieux de nature, ou cette caractéristique était restée en sommeil pendant longtemps. Cependant, ça lui faisait du bien, de lâcher prise, d'abandonner la gentillesse et la bienséance qui, jusqu'alors, faisaient parties d'un self-contrôle qui l'épuisait. « Il y a un temps pour tout, un temps pour toute chose sous les cieux : un temps pour naître, et un temps pour mourir ; un temps pour planter et un temps pour arracher ce qui a été planté ; un temps pour tuer et un temps pour guérir ; un temps pour abattre, et un temps pour bâtir ; un temps pour pleurer et un temps pour rire ; un temps pour se lamenter et un temps pour danser... mais, mon frère, il y a surtout un temps pour se battre pour ce en quoi on croit. Et j'ai besoin de toi. J'ai besoin de toi pour me battre. » Connor fixa un moment Ephraïm, pesant ses mots. Il avait toujours été le magicien des mots, dans leur duo. Le cadet et ses qualités oratrices. Connor avait le charisme, il avait l'assurance, mais Ephraïm avait la naïveté, les rêves et le pouvoir de toucher les âmes. À bien y réfléchir, Connor en avait toujours été un peu jaloux. Et actuellement bouillant de rage, il ne voyait pas d'autre réaction, pas d'autre solution. Il s'approcha du cadet, et lui souffla, sans méchanceté mais avec fermeté, « Je n'ai pas besoin de tes sermons. Je te laisse le manoir, je te laisse notre jolie utopie d'enfant, et je m'en vais. Grace est morte, il n'y a plus rien qui me retient ici. » C'était facile, plus qu'il ne l'aurait pensé. Les mots dégoulinaient d'eux-mêmes, venaient intoxiquer son cœur, empoisonner son âme, et Connor ponctua sa phrase par un rictus supérieur, un sourire de gros connard. Il était fier. Il venait de rompre la connexion qu'il avait depuis toujours avec son frère, et il était content. Il le repoussa, et marcha d'un pas rapide vers l'étage. Derrière lui, les talons de son frère claquaient le sol. Arrivé dans sa chambre, Connor sortit un sac, un gros sac, le genre qu'on utilise quand on part en voyage. Il commença à y empiler quelques vêtements, une photo de Grace, des plans et des dessins ainsi que son journal. Il partait, le con. Il partait comme ça, whisky dans le sang, et deuil dans les artères. Il partait, et il s'en foutait de tout, il n'était que fureur, et le monde brûlera sous la colère de ce veuf éploré.
943 mots ; 25 points. |
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MESSAGES : 284 DATE D'INSCRIPTION : 15/08/2012 LOCALISATION : institut newton pour mutants et êtres surnaturels. EMPLOI : directeur de l'institut. CAMP : celui de l'harmonie.
| Sujet: Re: CONNOR&EPHRAÏM •• this is a fight to the death, our holy war. Dim 28 Juil - 10:00 | |
| i'm sorry brother i'm sorry i let you down but these days you're fine - no these days you tend to lie ▽ « Vas-y, toi. Moi, je m'en vais. » Mais non, Connor n'est pas sérieux. Il ne va nulle part, c'est l'alcool dans ses veines qui parlent, la fatigue, la peine, le deuil. Pourquoi partirait-il ? Ils ont tant à accomplir ici. Ils ont le hangar à réparer, la Ford Anglia a amener au garagiste, toute la paperasse administrative à faire. Ils ont trois milliards de choses à faire et Connor la tête pensante, Connor le héros, n'a pas le droit de partir. Pas maintenant ni jamais. Ephraïm voyait un sourire sur la face de son frère mais pas le sourire qui plissait ses jolis yeux bleus ou bien qui lui donnait un air tout à fait charmant, qui faisait se redresser les filles et se renfrogner les garçons. Non, c'était un sale sourire de la pire catégorie, un sourire nerveux et presque sardonique, qui foutu une chair de poule désagréable à son benjamin. Finalement, Connor s'approcha de lui et Ephraïm ne put s'empêcher d'avoir un mouvement en arrière, instinctif. Car Connor était impressionnant. En plus de faire une tête de plus que son frère, il a un regard glacial, où brillent mille feux qui ne plaisent pas le moins du monde à Ephraïm. De la rage. De la peine. De la vengeance. « Je n'ai pas besoin de tes sermons. Je te laisse le manoir, je te laisse notre jolie utopie d'enfant, et je m'en vais. Grace est morte, il n'y a plus rien qui me retient ici. » Ephraïm accusa le choc en silence, le dévisageant comme si il le voyait pour la première fois. « Co-Connor ? » balbutia-t-il mais ce dernier le bouscula pour passer, l'envoyant deux pas en arrière. Hébété, Ephraïm le suivit longuement du regard jusqu'à ce qu'il disparaisse. Et une fois l'obscurité derrière la porte l'ayant avalé, il s’élança à sa suite, monta les escaliers pour le rattraper, jusqu'à sa chambre. Il se tint dans l'encadrement de la porte, le regardant sans y croire enfoncer pêle-mêle dans son sac des vêtements, des trucs, des machins qui lui sortaient par les yeux, lui donnaient envie de vomir. « Et moi, Connor ? Je te retiens pas ici ? Connor. CONNOR, REGARDE MOI. » finit par hurler de désespoir Ephraïm, sentant déjà des larmes brûlantes lui monter aux yeux. Son poing s'écrasa sur l'encadrement de la porte dans un craquement d'os menaçant et, enfin, il sentit les yeux glace de Connor se vriller sur lui. « Comment tu peux dire ça ? Connor, je t'en prie, réfléchis. Tu ne sais pas ce que tu dis, bon sang, tu as trop bu. Lâche ce sac. LÂCHE CE SAC ! » Ephraïm n'était ni un sanguin, ni un violent de nature. Mais cette fois, cette nuit qui va changer sa vie, il sent une rage lui mordiller le ventre, un trop plein d'énergie le vriller de part en part. Il tend la main sans réfléchit, doigts presque repliés sur sa paume et son don transcende l'air, s'aggripe au sac et l'envoie bouler sur le mur à l'opposé de Connor. « Tu ne vas nulle part ! » hurle-t-il à s'en déchirer la gorge, sentant une larme, puis deux, rouler sur ses joues. 534 mots.; 25 points- Spoiler:
désolée, je suis affreusement en retard, c'est affreusement court et nul, pardonne moi nounours.
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| Sujet: Re: CONNOR&EPHRAÏM •• this is a fight to the death, our holy war. | |
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| | | | CONNOR&EPHRAÏM •• this is a fight to the death, our holy war. | |
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