C’est une soirée chic qui se tenait cette nuit-là dans l’un des restaurants les plus classieux de Wellington. L’heure est déjà bien avancée, et les convives qui ne sont pas trop enivré par le vin de qualité dansent ou conversent joyeusement sur fond de musique entrainante aux faux airs de vieux jazz.
Dans un coin de la grande salle, assis à une table, un homme et une femme bavardent tranquillement. Lui a l’air ravi de la compagnie de la jeune dame dont les lèvres sont étirées en un sourire aimable et charmant. Un fumeur asiatique repose entre ses doigts fins, le jade et la nacre contrastant avec le noir profond de sa robe de soirée, décolletée juste assez pour laisser voir une jolie partie de sa poitrine sans que cela ne tombe dans le vulgaire. Ses lourds et longs cheveux bruns ondulés sont élégamment ramenés sur son épaule, dégageant en partie son visage fin. Elle belle, c’est le moins qu’on puisse dire, et ceux qui prennent le temps de l’observer réalisent qu’elle sait parfaitement en jouer. Mais pour l’heure, son interlocuteur a autre chose en tête que de se demander si elle se moque de lui ou non. Il la regarde en souriant.

- Et donc, mademoiselle ...
- Atkins. Theodora Atkins. Mais appelez-moi Theo.
- Bien sûr, répond l’homme en souriant davantage. Alors, vous ne m’avez toujours pas dit ce qui nous vaut le plaisir de votre présence ici ce soir.

La jeune femme sourit un peu plus, accoudée à la table et le menton doucement posé dans le creux de sa main.

- Le plaisir de danser un peu dans un endroit sympathique.

L’homme hoche la tête.

- Je peux vous comprendre. Dites-moi, depuis le début de notre conversation, je ne peux m’empêcher de remarquer votre accent – très joli, ne vous méprenez pas, c’est juste que je n’ai plus entendu d’anglais prononcé ainsi depuis longtemps. Vous venez d’Europe ?
- De Londres, si vous voulez des précisions.
- Oh, c’est surprenant. Vous n’êtes pas la seule britannique avec qui j’ai eu la chance de converser ce soir.

Theo sourit, un peu malicieuse.

- Vraiment ?

Elle tire délicatement une bouffée sur son fumeur, exhalant un nuage de fumée blanche qui remonte le long des contours de son visage. Son regard bleu n’a pas quitté son vis-à-vis qui déglutit discrètement et ne peut s’empêcher un pas très subtil coup d’œil au décolleté de la demoiselle.

- Oui ... je pense que vous vous croiserez plus tard.

Je n’en doute pas une seconde, pense-t-elle, amusée de la situation. Elle ne prend pas la peine de répondre, se contentant d’un sourire, comme toujours. L’homme face à elle se racle la gorge et, se remettant les idées en place, la regarde finalement dans les yeux et sourit.

- C’est un sacré voyage pour venir de Londres jusqu’à Wellington. Qu’est-ce qui vous amène dans notre belle capitale ?
- Un certain nombre de choses à vrai dire, mais disons que je suis là aussi bien pour l’agrément que pour les affaires, répond Theo en tirant une nouvelle bouffée sur son fumeur.

Et je n’ai pas spécialement eu le choix, se dit-elle, se demandant encore si elle regrette d’être venue ou non. Certains jours, la grisaille londonienne lui manquait ; il lui avait fallu quelques temps pour totalement s’habituer à ce pays ô combien plus vert et ensoleillé que la vieille île qui l’avait vue naître, mais finalement, tout allait bien. Ou du moins, rien n’allait pire que prévu.

- Les affaires ? Est-ce indiscret de ma part de vous demander ce que vous faites, Theo ?

Le sourire de la jeune femme s’accentue.

Est-ce que je te choque ou pas, mon grand ? Est-ce que je te raconte que pour vivre, j’apporte à des types riches, bedonnants et vieillissants comme toi la satisfaction que leurs femmes ne leur donnent pas au lit ? Je suis certaine que tu serais assez traumatisé en voyant mes revenus, mais que tu te demanderais si tu ne m’aiderais pas à arrondir ma fin de mois en payant pour une nuit.

Theo exhale doucement un nuage de fumée blanche.

- C’est un sujet un peu délicat à détailler, malheureusement.
- Oh, je vois. Est-ce que je peux au moins demander dans quelle branche vous vous êtes spécialisée ?

La demoiselle sourit encore plus, révélant ses dents blanches.

- Ressources humaines.
- Ah, une activité passionnante ! Vous avez dû en rencontrer, du monde !
- Vous n’avez pas idée.

L’homme se recale dans sa chaise, l’air satisfait de la réponse qui lui a été fournie ; Theo, elle, repense rapidement au pourquoi du comment elle en est venue à exercer cette profession-là, si stigmatisée et jugée comme honteusement dégradante. Oh, dégradée et humiliée, elle l’a été une paire de fois, mais, fière comme un paon, elle s’était toujours redressée et avait continué sa route comme si de rien n’était. Elle se demande pendant une seconde ce que penserait sa si merveilleuse famille, qui l’avait traitée comme une moins que rien, s’ils voyaient ce qu’elle était devenue aujourd’hui. Une moue méprisante passe furtivement sur son beau visage avant que son expression calme et posée ne revienne. Elle n’avait plus de nouvelle de personne depuis plus de dix ans, et elle n’allait certainement pas s’en plaindre. Les choses étaient mieux ainsi.
La jeune femme s’étire un peu, discrètement. Ces soirées l’ennuient, peut-être même plus encore qu’elles ennuient celui qui l’a amenée ici. Mais il a besoin de se montrer et de prendre des contacts. Business is business, et son business à lui demande à ce qu’il sorte de temps à autres.
Tournant la tête, son regard bleu croise celui de quelqu’un d’autre. Elle a un court moment d’absence.

Quand on parle du loup ...

Elle se demande depuis combien de temps il est là à la fixer, et espère que ça ne fait pas longtemps du tout. En général, elle paye cher ces petits moments où elle ne réagit pas assez vite à son goût. Se levant de sa chaise, elle dit en souriant à l’homme face à elle :

- Je suis navrée de vous faire faux-bond, mais j’ai bien l’impression qu’on m’attend. Ce fut un plaisir de discuter avec vous.
- Le plaisir était pour moi, répond-il en lui serrant la main qu’elle lui tend.

Eteignant son fumeur qu’elle range dans un pli de sa robe prévu pour servir de petite poche de secours, elle tourne les talons et va rejoindre la personne qui l’attend en plein milieu de la foule. Lui qu’elle connaissait depuis trois ans maintenant, et qui l’avait entrainée dans une vie bien étrange et assez mouvementée dont elle n’aurait jamais voulu, si entre temps elle n’était pas tombée amoureuse, à tel point que la peur et la rancœur ne suffisaient plus à l’empêcher de faire tout et n’importe quoi pour lui plaire. Elle se sent parfois extrêmement stupide de réagir comme ça, à obéir sagement, d’autant qu’elle sait pertinemment qu’elle court après quelque chose qu’elle n’aura jamais, qu’elle lui est complètement insignifiante et que son temps est compté ; mais malgré tout, elle reste. Et elle restera jusqu’au bout, quoi qu’il lui en coûte.
Lorsqu’elle l’a rejoint, Theo se met à jouer le rôle qu’il lui a assigné. C’est tellement plus facile d’appâter d’éventuels clients si on a quelque chose de beau à leur montrer. Loin d’être stupide et de trop en faire, elle joue le jeu à la perfection, juste assez pour attirer les autres dans la toile que lui a tissée.

Let’s dance, boys.

pseudo; Eugénie, a.k.a En-Zakel. âge et sexe; 19 ans, toutes mes dents, et à ce qu’on raconte, je serai une fille, mais des fois, j’en doute. ce que vous pensez du forum; Pour un forum qui vient tout juste d’ouvrir, il a l’air plutôt bien, voire même carrément bien pensé, même s’il mériterait peut-être une petite intrigue générale pour guider les premier RPs =D. comment l'avez-vous découvert; Via partenariat. code du forum; code validé par haziel célébrité et copyright; La belle Eva Green, dont je trouve les images sur Tumblr et que je modifie souvent sous ‘toshop. un petit mot pour la fin;*sautille partout* J’ai hâte de jouer ! Je finis ma fiche d'ici peu de temps