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 Un goût de liberté ► LIBRE

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ALL TOGETHER FOR HEAVEN

Ezechiel Lightwood
Ezechiel Lightwood
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MessageSujet: Un goût de liberté ► LIBRE   Un goût de liberté ► LIBRE EmptyJeu 18 Juil - 19:12

Je les connais toutes. Daisy, Lisbeth, Annaëlle et même David. Ce n’est pas des titres de romans, ce n’est pas la liste de mes conquêtes non plus – ceux qui me connaissent savent qu’il y avait aucun nom sur cette liste. Il s’agit des infirmières et infirmier qui me rendent visite plusieurs fois par jour. Daisy est une mère de famille. Elle exerce ce métier depuis trente ans et n’a jamais vu un « gars comme moi », d’après ce qu’elle dit. Elle élève seule ses enfants, ayant divorcé du père ivrogne de sa progéniture. Elle m’aime bien et me rapporte parfois des parts de gâteau ou des bonbons. Elle m’appelle même « mon fils » quand elle est de bonne humeur. Ca peut paraître bête mais c’est réconfortant d’être le fils de quelqu’un, même de cœur. Moi qui ne suis plus le fils d’une personne. Ensuite, il y a Lisbeth. La jolie infirmière. Blonde, yeux bleus, sourire éclatant. Je l’aime bien. Si elle n’avait pas douze ans de plus que moi et que je n’avais pas eu la mémoire qui flanche, j’aurais pu essayer quelque chose. Mais elle me voit plus comme son frangin. Le gars qu’elle chouchoute parce qu’il n’a pas eu une vie facile. Parfois, elle s’asseye et me raconte ses déboires amoureux. Ainsi, j’apprends tel jour qu’elle a rompu avec Erwan la veille parce qu’il avait regardé les fesses d’une autre femme un peu trop longtemps. Il lui arrive aussi de pleurer de ses déceptions amoureuses et moi, je la console. Elle me demande aussi des conseils sur les garçons, avant de se rappeler que je suis l’amnésique de service et que je ne suis jamais sorti assez longtemps pour vivre ne serait-ce qu’une toute petite histoire d’amour. Alors, la situation s’inverse. Je lui pose des questions sur « le monde extérieur ». Les rares sorties auxquelles j’ai le droit ne m’offrent pas une vraie vision de la vie. A l’hôpital, je suis protégé. Pas de problème d’argent, pas de problème de nourriture – à part si l’on prend en compte la bouffe de l’hôpital est immangeable, heureusement, il y a des distributeurs – pas de problème de logement. Mais j’ai envie de connaître tout ça et c’est ce que je fais, à travers Lisbeth.

Annaëlle. La douce Annaëlle, me direz-vous. En fait, pas du tout. Mais alors, du tout. Contrairement à ce que laisse penser les douces sonorités de son prénom, elle n’est pas douce et gentille. Non non. Elle est tout le contraire, et j’insiste sur le tout. Dans le genre brut, autoritaire et susceptible, on ne fait pas mieux. Si le matin, j’ai l’audace de dormir encore quand elle arrive pour changer les draps – à sept heures, elle ne connaît pas le plaisir d’une grasse matinée, visiblement – elle m’aboie dessus, ouvre les volets et attend que je sorte de mon lit pour lui donner les draps. Quand j’ose ne pas finir mon morceau de viande dont la texture s’apparente à celle d’un chewing-gum, elle me hurle dessus que des pauvres africains se battraient pour ce morceau – genre, qui voudrait manger un truc immangeable, je vous le demande ! En fait, cette femme, même si elle a la quarantaine, je l’imagine dans le rôle de ma grand-mère. Enfin, si j’avais une grand-mère, elle ressemblerait à Annaëlle. Et puis, il y a David. Un bon gars, ce David. Jamais il ne me fait chier. A part si vraiment je n’y mets pas du mien. Il est patient, attentif, amusant. Peut-être même que c’est un ange, lui aussi. En tout cas, je l’aime bien. Pendant ses pauses, il vient souvent jouer aux jeux vidéo avec moi. On mange des cacahuètes qu’il ramène et après, il repart travailler. Il a une copine en dehors du travail et ils vivent ensemble. Ils essayent même d’avoir un enfant. J’ai déjà vu sa petite-amie, une ou deux fois mais je serais incapable de vous en faire une description, je ne m’en souviens plus. Par contre, je me souviens de Daisy, Lisbeth, Annaëlle et David parce qu’ils font partis de ma vie quotidienne. Ils sont là, m’entourent – avec amour ou pas, selon les cas – et sont ma plus proche famille. En dehors d’eux, je n’ai qu’Ariel. Ariel qui meurt à petit feu d’un cancer. Si nous ne trouvons pas un moyen – si je ne trouve pas un moyen – de la ramener Là-Haut, elle mourra. Je ne me le pardonnerai pas.

« Salut Zeke, comment ça va aujourd’hui ? » Je lève la tête de mon carnet et le dépose avec le stylo sur le lit. Le sourire de David m’accueillit. Comme à chaque fois, il passait juste pour faire la conversation. Mon « cas » ne demandait pas de soins médicaux particuliers, juste de s’assurer que je n’étais pas dans un état proche de la panique à cause d’une perte de mémoire et s’assurer que je n’avais pas fugué. Je pousse un soupir en me disant que l’on me prenait pour un gamin irresponsable. A vingt et un ans, j’aurais espéré avoir mon propre appartement, peut-être même un boulot. Mais je n’ai rien de tout ça. « Ca va. Je peux sortir, aujourd’hui ou je suis assigné à ma chambre ? » « Je n’ai aucune consigne qui va à l’encontre. » Je souris. J’attends cette autorisation depuis la dernière fois – un mois et demi plus tôt, lors de la dernière réunion des ATH. C’est une éternité ! David sort un bracelet orange vif de la poche de sa blouse. Je le connais par cœur, ce bracelet. Vous voyez les colliers que l’on met autour du cou des animaux ? Hé bien, ce bracelet, c’est la même chose. Adresse, numéro de téléphone de l’hôpital et mon nom, sait-on jamais si la seule chose dont je me souviens m’échappe. Ce bracelet en plastique est le symbole de mon amnésie et de mon enfermement. C’est ma kryptonite. Evidemment, je me rends compte que même si je le déteste, je n’ai pas le choix. Il m’a déjà été d’un grand secours. Je le prends et le glisse à mon poignet.

« Tu vas aller où ? » Bonne question. Je hausse les épaules. Je ne connais pas assez Dublin pour avoir des endroits préférés. Quand je peux sortir, c’est pour me promener sans savoir où je vais. J’ai tout de même une petite préférence pour le vieux Dublin. Je me plonge alors dans un monde que je ne connaitrais jamais. Sauf que les sorties sont trop rares pour que je traîne dans les mêmes coins. J’attends que David sorte avant de l’imiter. Liberté. Voilà à quoi je pense. Je respire de nouveau, me disant qu’il ne fallait que ça pour donner une autre tournure à ma journée. Je passe à côté des femmes enceintes qui se trainent jusqu’à l’accueil, les gars en béquille, les gamins qui ont les yeux rougis. Ils vont tous dans l’autre sens. J’aurais presque envie de les narguer. Eux vont passer la journée à l’hôpital, pas moi. La situation s’inverse à mon avantage, pour une fois. J’atteins l’enceinte de l’hôpital sans avoir à me poser de questions. Aussitôt passée, mes pas me mènent jusqu’au bord de la ville, longeant la côte et me retrouvant rapidement sur le port de Dublin. Je m’approche du bord, humant l’air marin. Un jour, je déploierais mes ailes et je survolerais ces eaux, tel un oiseau. Fort de cette pensée, je me retourne et percute un corps. Merde ! Il ne peut pas faire attention ! Mais je ne le dis pas, j’ai déjà assez de problèmes pour ne pas en rajouter. « Désolé. » Je marmonne mes excuses. J’enfonce les mains dans mes poches et m’en vais. Mais j’entends la personne me parler. J’ai même pas entendu ce qu’elle m’a dit. « Comment ? »


n'oublie pas de préciser le nombre de mots à la fin de tes réponses ! Un goût de liberté ► LIBRE 1122333325 1309 mots, 50 points + 10 points ouverture de sujet
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Elehiel S. Adphaht
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MessageSujet: Re: Un goût de liberté ► LIBRE   Un goût de liberté ► LIBRE EmptyVen 19 Juil - 12:40


Il y avait des journées, comme ça, qui allaient relativement de travers... On entendait parler d'un ange ou du moins les rumeurs laissaient entendre un ange, on réussissait à trouver l'hopital dans lequel il était enfermé et c'était un hopital psychiatrique... Elehiel s'était arrêté devant l'enceinte, lisant et relisant la pancarte. Il n'y avait pas moyen qu'elle rentre là-dedans, elle avait écouté les bruits de couloir de l'ATH et le nom d'Ezekiel lui était remonté aux oreilles. Elle ne l'avait jamais vu et voulait connaître cet ange, pourquoi il était enfermé à l’hôpital. Elle le croyait gravement malade, une maladie incurable peut-être... Mais là, elle tombait des nues. Il était mentalement atteint... Quelque part, cela la rendit triste. Elle n'aimait pas savoir qu'un ange passait par le même parcours qu'elle. Son affliction mentale lui bouffait régulièrement la vie et c'était une vraie calamité. Elle avait l'impression d'avoir ramener un bout d'enfer avec elle. Son enfer personnel.
Elle était resté une bonne trentaine de minutes devant la pancarte, ne se souciant absolument pas des passants et des réflexions peu sympathique sur son sujet. Elle se demandait si cette histoire valait le coup. Après tout qu'arriverait-il si elle avait une crise soudaine ? Si elle s’effondrait en parlant à des tortionnaires invisible ? Pire encore, si elle attaquait quelqu'un... ? Elle déglutit, mal à l'aise à cette pensée. Elle serait enfermée aussi. Il était hors de question qu'elle soit enfermée, elle avait déjà perdu beaucoup trop de temps captive. Une infirmière aussi bien lunée qu'un démon, l'agressa sur sa présence prolongée devant l'hopital.

« -Depuis quand il est interdit de s'arrêter dans la rue.. ? », questionna Elehiel, relativement choquée de la réaction de l'infirmière qu'elle aurait volontiers appelé maratre.

« -Depuis que vous inquiétez les patients ! » eructa la dame en uniforme.

Elie cligna des yeux, elle n'y avait pas du tout penser. Mais alors... Vraiment pas. Elle s'était perdue dans ses pensées, comme ça lui arrivait souvent. Elle sourit à l'infirmière et remit en place l'une de ses mèches blondes.

« -Ah ! Oui ! C'est vrai ! Désolée, ça ne m'avait pas traversé l'esprit ! »

Elle s'éloigna rapidement, enfilant ses écouteurs pour s'isoler du monde. Entendre crier et se faire crier dessus était typiquement le genre de situations qui déclenchait un épisode. Elle y remédiait en écoutant de la musique et parfois en dansant. Elle avait marché deux bonnes heures sans trop savoir où elle allait, oubliant complètement Ezekiel et ce pourquoi elle s'était décidée à sortir de sa boutique. Elle se retrouva dans le vieux Dublin, surprise d'être arrivée là. Elehiel regarda autour d'elle, pour se repérer et aussi parce qu'elle commençait à avoir faim, l'air de rien.
Elle soupira en ne voyant rien d'autre qu'un Burger King et des fast food. Elle ne mangeait pas de ça,non pas qu'elle soit contre le grand capitale et toutes ces choses-là, absolument pas. Elle ne mangeait pas de ça parce qu'elle ne pouvait pas, plutôt au courant de sa condition, elle avait noté dans différents ouvrages traitant du sujet, qu'une alimentation spécifique permettait d'amoindrir la fréquence des crises. Ca ne les faisait pas disparaître et ça n'était pas non plus sur à cent pour cent mais il fallait au moins ça plus tout le reste pour qu'elle puisse avoir ses moments de lucidité et qu'ils soient les plus long possible.  Continuant d'écouter sa musique elle avança, le nez en l'air regardant les pancartes, cherchant des yeux un endroit où elle pourrait manger convenablement puis finalement heurta quelqu'un, faisant tombé son écouteur.

« -je.... »

Elle baissa les yeux vers le jeune homme, il ne devait pas avoir plus de 20ans et elle ne l'avait absolument pas vu. Elle le détailla un moment puis murmura en repérant le bracelet orange.

« -Un bracelet d’hôpital... »

Elehiel sourit un peu plus s'apprêtant à le suivre  lorsqu'il dit.

« Comment ? »

Elehiel se fige un peu et finalement le rejoint et dit.

« Tu as un bracelet d'hopital. Je me demandais... Tu viens de l'hopital pas loin du vieux Dublin ? Dis moi, tu connais pas un jeune homme, je crois qu'il doit avoir ton âge, il s'appelle Ezekiel. »

Elehiel était contente que, pour une fois, les choses ne soient pas trop compliquées et que la chance lui souriait. Elle souriait, rayonnante, solaire même. La musique dans ses écouteurs avait pris fin, de nouveau concentrée sur autre chose, elle n'en avait plus besoin et ne réalisait pas le monde grouillant autour d'elle et c'était tout aussi bien. Pour l'instant, elle espérait qu'il ai des réponses. En revanche, elle n'espérait pas que ça soit lui. Comment aurait-elle pu tombé dessus par pur hasard.. ? Elehiel se recula un peu, réalisant qu'elle s'était vraiment beaucoup approcher du jeune homme et sourit.

« -Désolée. Je m'appelle Elehiel. Navrée pour tout à l'heure, je suis assez dissipée. »

Il y avait quelque chose de noble chez Elehiel, quelque chose qui la mettait en décalage avec le reste du monde. Elle ne collait pas. Elle semblait parfaitement en marge et la chose la plus intéressante était qu'elle ne s'en rendait pas compte et pire encore il était difficile de lui faire admettre qu'elle différait des autres anges et même parfois des humains.

878 mots 25 points

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Ezechiel Lightwood
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MessageSujet: Re: Un goût de liberté ► LIBRE   Un goût de liberté ► LIBRE EmptyDim 21 Juil - 9:45

Des fois, je me demande à quoi pourrait ressembler ma vie s’il n’y avait pas eu cet accident, ces cicatrices dans mon dos. J’aurais sûrement encore mes parents. Il parait que ma mère était enceinte d’une petite fille quand elle est morte, j’aurais donc eu une soeur. Mon père aurait progressé dans son travail, il aurait eu des promotions jusqu’à nous permettre de vivre convenablement, sans avoir à compter notre argent avant et après chaque dépense. Ma mère aurait repris le travail après s’être occupée de ma petite sœur les trois premières années de sa vie parce que c’était son souhait et serait devenue un pilier dans son équipe. Elle aurait veillé à ce que ma frangine ait toujours son goûter et les cheveux bien coiffés, histoire que les autres mères ne la traitent pas de mauvaise maman rien que sur l’apparence de son enfant. Moi, j’aurais été un frère protecteur. J’aurais râlé quand ma sœur serait venue m’embêter pendant mes parties de jeux vidéo mais j’aurais adoré l’attraper et la porter jusqu’à sa chambre en lui disant que j’allais la dévorer tout cru. J’aurais été proche d’elle. Autant que je l’aurais pu, en tout cas. A vingt et un ans, j’aurais eu mon diplôme de sport, d’histoire, de français, de sciences. Je n’en sais rien. J’aurais eu un diplôme, une petite amie, une bande d’amis et sûrement un bel avenir. A la fin de mes études, j’aurais pris un sac de voyage et j’aurais parcouru la planète entière à la découverte des pays pauvres. Voyager, c’est quelque chose que j’aimerais faire, un jour. Quitter l’Ireland et m’envoler vers l’Afrique, l’Inde, le Brésil, le Mexique. Ailleurs qu’ici. Pour cela, il aurait encore fallu que je n’ai pas cet accident, ni ces problèmes.

L’enfermement me transforme en être associable. Je ne sais plus comment m’adresser aux gens, comment me comporter avec eux. Mais parfois, les réflexes reviennent. Je me lance dans une conversation passionnante avec des gens que je ne connais même pas. Avec les patients de l’hôpital, c’est tellement facile. On est tous là par obligation, certains de passage, certains de plus longue durée. Alors on se parle plus facilement. On a des sujets de conversation facilement trouvés : son cancer/ sa maladie, sa présence ici, sa vie à l’extérieur. Mais une fois que l’on passe la frontière de l’hôpital, tout change. On ne peut pas questionner les gens que l’on rencontre sur leur état de santé. Surtout, il y a le regard des passants. Si vous avez l’air bizarre, ils vous regarderont bizarrement. J’imagine clairement le regard qui certains peuvent avoir sur moi quand je suis en pleine crise d’amnésie et que je suis au milieu du trottoir, sans bouger. Alors je m’arrange pour me trouver ailleurs, dans un café, dans un magasin. Partout mais pas dans la rue. Je ne quitte pas ma montre, la regardant régulièrement pour savoir quand le « moment » arrivera. Aujourd’hui, je suis au port, un endroit où les gens sont plus occupés à regarder le paysage que les personnes qui les entourent, alors je ne risque rien. Sauf cette femme.  « Tu as un bracelet d'hôpital. Je me demandais... » Je baisse les yeux sur mon poignet, me battant contre l’envie de tirer sur ma manche afin de le cacher. En tout cas, elle a un bon sens de l’observation. Elle n’attend pas de réponse de ma part car elle recommence à parler et je relève le visage.

« Tu viens de l'hôpital pas loin du vieux Dublin ? Dis moi, tu connais pas un jeune homme, je crois qu'il doit avoir ton âge, il s'appelle Ezekiel. » Combien est-ce qu’il y avait de chances pour que je tombe sur une personne qui me connaissait, à l’extérieur de l’hôpital ? Une sur des milliers. Pourtant, voilà que cette femme qui me semble inconnue me cherche. Tout de suite, je me demande si nous ne nous serions pas rencontrés auparavant. Mais alors pourquoi jouer la comédie et me demander si je connais cette personne ? Je la dévisage. Ariel ne m’avait pas parlé de démons ou n’importe quelle créature qui pourrait en vouloir aux anges déchus. Et de toute manière, je ne suis qu’un amnésique parmi tant d’autres. Je n’ai rien de particulier. Je ne risque donc rien. Nous sommes soudainement à quelques millimètres l’un de l’autre, comme attirés. Je cligne des yeux pour me réveiller. Je n’ai jamais été aussi proche d’une inconnue qu’aujourd’hui. Maintenant que je me rends compte de notre proximité, je recule d’un pas. La jeune femme en fait autant. Je ne sais pas ce qu’il vient de se passer mais j’ai le sentiment d’avoir trompé Ariel. Le sourire de l’inconnue adoucit mes inquiétudes. Je lui rends son sourire. Les médecins me diraient de dédramatiser, après tout, il n’y a rien entre Ariel et moi. Discuter avec une femme bousculée au bord d’un port ne signifie rien. Je n’allais pas me marier avec elle dans l’heure qui suivait. Ce n’était rien qu’une conversation.

Elle ne semble pas s’apercevoir de ma gêne car elle reprend déjà la parole. « Désolée. Je m'appelle Elehiel. Navrée pour tout à l'heure, je suis assez dissipée. » Elehiel. Ezechiel. La bonne blague. Je lève un sourcil. On s’appelle presque pareil. D’après une amie, je porte le prénom d’un ange. Elehiel en est peut-être un également. Cela expliquerait pourquoi elle me connait. En tout cas, si ce n’est pas un coup de Dieu, c’est un bel hasard ! Ou alors, elle ne me cherche pas moi mais un autre et là, j’ai l’air bien idiot. Elle a encore ses écouteurs pendus aux oreilles mais plus aucune musique ne s’en échappe. Elle a l’air jeune, sans en avoir l’air. C’est le genre de beauté que Lisbeth qualifierait de sans âge. On ne peut pas définir ses années mais on ne peut que constater sa beauté, la douceur de ses traits. Je réfléchis quelques secondes avant de lui répondre. Il faut quand même que je ne me prenne pas la honte de ma vie et que je ne passe pas pour le prétentieux qui croit être le centre du monde. Ma mère, si jamais je me souvenais d’elle, m’aurait dit de ne pas parler aux inconnus et de ne pas les suivre. Ce dernier point impose parfois le mensonge ou en tout cas, l’omission. Donc en supposant que ma mère m’avait un jour conseillé d’agir ainsi et que je suis un enfant obéissant, même à vingt et un ans, je suis en droit d’omettre la vérité dans l’immédiat.

Je me complique la vie, j’en ai conscience. Mais je suis face à une jeune femme qui me cherche – ou pas, ça reste à prouver – j’ai de quoi m’inquiéter. Dès mon retour, il faudra que je pense à demander à mon psy si c’est normal que je devienne aussi parano. Peut-être qu’il faudra me placer en zone psychiatrique. Enfin, bref. Ça fait maintenant trop longtemps qu’Elehiel a arrêté de parler. Il est temps de prendre le relai. « Moi c’est Zeke. C’est possible que je connaisse ce gars. Pourquoi tu le cherches ? » C’est étrange de parler de moi comme si j’étais un inconnu. Une autre personne. Pendant quelques minutes, je serai un autre patient de l’hôpital. Je ne serai pas Ezechiel Lightwood, l’ange déchu, l’amnésique à l’avenir incertain. Je serai Zeke, la connaissance de cet Ezechiel amnésique. Là, je deviens schizophrène. Il faut que je me calme. J’adresse un sourire à la jeune femme, en espérant que ce n’est pas l’une de ces mutants qui peut lire les pensées des autres. Sinon, je suis dans la merde.

1270 mots ; attention, ce n'est pas à toi de mettre le nombre de points, seulement le nombre de mots ! ton post te rapporte 50 points.
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Elehiel S. Adphaht
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MessageSujet: Re: Un goût de liberté ► LIBRE   Un goût de liberté ► LIBRE EmptyMer 7 Aoû - 8:20


« Moi c’est Zeke. C’est possible que je connaisse ce gars. Pourquoi tu le cherches ? »

Elie plissa légèrement les yeux. Elle détaillait le jeune homme l’air un tout petit peu suspicieuse. Zeke connaissait peut-être « ce gars »… Elle sentait l’entourloupe sans franchement savoir pourquoi. Elle connaissait un Zeke mais elle était à peu près sûre qu’il avait été une hallucination, un soir de crise alors qu’elle avait passé la semaine à dévorer des Shaman King. Elle se fit la reflexion tout à fait étrange que si l’adolescent était Zeke LE Zeke de Shaman King, il avait du finir par comprendre que se balader en futal à chaines apportait pneumonie et rhume en plus de désagrément du à la pudeur des gens qui habitaient autour.
Elle renifla et rajusta son manteau , l’air de rien, son sac serré contre elle. Le fait qu’elle ne sache pas vraiment pourquoi quelque chose lui semblait bizarre l’énervait un peu. Ca n’était du niveau d’une tache récalcitrante mais plus comme une vague impression de se faire entuber quelque part et de ne pas trop savoir pourquoi et surtout pas comment. Elehiel était, pour autant que le monde sache, quelqu’un en contrôle. Non pas qu’elle soit toujours au fait des choses, bien au contraire. Elle avait une faculté d’observation supérieure à la normale qui lui permettait de mieux appréhender le monde et les personnes en général. Ca avait toujours été le cas. La maladie avait eu le mérite de ne pas changer ça.
Les crises rendaient cette faculté d’observation quasiment douloureuse : Chaque point de détails, chaque anicroches dans le décors faisaient alors partis d’un tout gigantesque et caché à la vue de tous. C’était totalement grand guignolesque et lorsqu’elle retrouvait sa lucidité et qu’elle voyait ce à quoi elle avait travaillé pendant les journées entières de crises, elle se trouvait bien bête et finissait invariablement par se demander comment on pouvait penser à des choses si capillotractées.
Elehiel soupira et haussa les épaules.

« Je… Oui. Hmm… C’est un peu délicat. »

Si ça n’était pas lui comme obtenir sa confiance. Elle sourit, c’était toujours ça de gagner. Elle ne savait pas trop quoi faire de ce Zeke, elle ne savait pas trop quoi faire tout court, à dire vrai. Elle inspira patiemment, fermant les yeux un instant. Ne pas se laisser submerger par un million d’émotions stupides alors qu’elle pouvait retrouver d’une minute à l’autre un de ses frères. Ses frères… C’est fou comme même maintenant, les plus jeunes d’entre eux lui semblaient être ses fils : Prenez Jophiel et Machiavel, par exemple. Elle passait son temps à leur expliquer pourquoi il ne fallait pas faire ci ou ça. Elle était une oreille attentive, tout autant que la main de fer qui pouvait leur décalquer une grosse tartine de temps à autres.
Quand son Père était partie du Paradis, les Seraphins avaient tout naturellement pris le relais. Inquiets, certes, mais ils n’avaient pas abandonné leur frères. Ils n’avaient pas été les Archanges, ça, c’était une évidence mais leur droit d’ainesse leur conférait la possibilité d’être écoutés, respectés et plus que tout, attentifs. Ils avaient toujours été là pour n’importe lequel de leur frères, eut-il été coupable ou non. Tout les Séraphins n’étaient pas forcément de cet avis : les méchants devaient être punis, après tout, c’était écrit. Elemiah et Elehiel ne voyaient pas les choses de cette manière. Ils se savaient enfants. Ils se savaient sans repère. La disparition de Père n’aidant pas, les anges avaient livrés maintes guerres inutiles, avaient agit de manière inconsidérés. Certains pouvaient être sauvés et malgré la gravité de leur faute, ils restaient ce qu’ils étaient : les enfants qui apprenaient.
Les autres… Ils étaient rares mais Elehiel ne mettrait plus jamais ses frères en danger comme elle l’avait fait avec Lucifer. Il fallait les contenir, les faire passer de lumière à ombre. Elle devait proteger ses frères tombés, les faire remonter, qu’importe le prix. Alors un calme serein envahit la jeune femme. Un sourire doux se peignit sur son visage tandis qu’elle expira calmement.
Elle savait quoi faire. Tout devenait limpide. Elle posa les yeux sur Zeke. Elle irradiait une puissance passive et profonde comme ces gens investis d’une mission dont ils savaient intrinsèquement la justesse. Elle reprit la parole beaucoup plus proche de son elle angélique qu’elle ne l’était quelques secondes auparavant. Elle aurait eu des ailes qu’elles auraient battues sereinement dans son dos, activant une brise légère et chaude.

« -Pour tout te dire, je fais partie de la même association que lui. Je suis nouvelle en ville. En quelques sortes. »

C’était assez drôle de dire qu’elle était nouvelle. Elle ne l’était pas vraiment, tout en l’étant, ce qui était tout à fait paradoxal. Elle reprit en remettant ses boucles blondes en place.

« -Du coup, vu que je voulais m’investir un peu plus dans l’association, je me suis dit que ça pouvait être intéressant de connaître un peu tout ses membres. Tu vois ? Histoire de mettre des visages sur des noms et créer du lien… »

Elle sourit d’autant plus que c’était la stricte vérité. Les relier étaient le meilleur moyen pour les unifier et, à terme, leur faire gagner leur rédemption. Elle sourit et rit un peu en voyant l’air suspicieux du jeune homme.

« -Ne t’en fais pas, je ne lui veux pas de mal, si c’est ce qui t’inquiète. Et puis très franchement, si j’avais voulu faire quoique ce soit : Est-ce que j’aurais interpellé quelqu’un dans la rue sur la seule supposition qu’il pourrait peut etre bien être une connaissance de Ezechiel parce qu’il porte un bracelet d’hopital ? Heureusement qu’il est pas tatoué, j’aurais jamais eu autant de chance si j’avais du demandé à chaque personne tatouée de l’endroit si elle le connaissait. »

Elle eut un nouveau rire tout à fait charmant et pour le moins sincère. Il fallait dire qu’elle aurait été capable de se farcir absolument tout les tatoueurs de la ville et de la région juste pour retrouver l’un des siens. Elle pencha la tête sur le coté, très légèrement.

« -Alors, dis moi. Tu pourrais m’aider et me présenter Ezechiel ? »

Elle n’allait pas le forcer si il décidait que non. En revanche, elle savait pertinemment que penetrer dans un hôpital serait plus que compliquer pour elle. Elle évinça tout les souvenirs d’odeurs médicales, les suppositions tordues que son cerveau dément commençait déjà à fomenter. Il fallait qu’elle reste calme : pour Ezechiel. Elle n’avait qu’une certitude sur cet ange, si s’en était un : il ne voulait pas être seul et isolé. C’était un début, ni bon, ni mauvais mais un début. Il n’était donc pas question de l’abandonner à son triste sort.

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MessageSujet: Re: Un goût de liberté ► LIBRE   Un goût de liberté ► LIBRE EmptyJeu 8 Aoû - 15:44

La méfiance est mère de la sûreté. Enfin, je crois que c’est ça. En tout cas, le médecin ne cessait de me le répéter quand il venait me voir et que je lui demandais si je pouvais sortir définitivement. En tout cas, cette phrase s’appliquait parfaitement bien à cette situation. Même si je n’avais aucune confirmation qu’Elehiel me cherchait moi et pas un autre, je me devais d’être méfiant. Elle allait peut-être essayer de me kidnapper. Le fait d’avoir un prénom bizarrement proche du mien était deux fois plus suspect. C’était pas un truc de kidnappeur, ça ? Paraître sympathique en se nommant quasiment pareil que son interlocuteur afin de mieux l’amadouer ? Je poserai la question à mon psy, tiens. Cela dit, si elle souhaitait vraiment me kidnapper, je ne savais pas comment elle pourrait s’y prendre. Elle n’avait pas un gramme de muscles et je l’imaginais mal me passer une cagoule sur le visage, me retenir de crier, éviter mes coups et me jeter dans une camionnette noire avant de sauter au volant. Notez que l’enfermement dans une chambre d’hôpital m’obligeait à regarder des films toute la journée et que cela n’arrangeait pas mon état de santé mentale. Même si je ne pratiquais pas de musculation, j’étais certain qu’elle ne me décollerait pas du sol. Cependant, je ne pouvais pas savoir si elle était seule ou non, la prudence était donc de mise. Lui demander ce qu’elle me voulait – enfin, ce qu’elle voulait à Ezechiel – créa une certaine gêne chez elle. La preuve qu’elle avait quelque chose à cacher. Ahah !

Bon, il fallait que je me calme. La prochaine fois que je verrai mon médecin, je lui demanderai des médicaments parce que là, ça n’allait plus. J’attendis la réponse de la demoiselle. Après tout, j’étais curieux. Qu’elle soit à ma recherche avait quelque chose de curieux. Je ne sortais quasiment jamais de l’enceinte de l’hôpital. Je me demandais bien comment elle avait pu me connaître ou même entendre parler de moi. Et si ce n’était pas moi, hé ben j’étais curieux ! Je souhaitais savoir pourquoi elle interrogeait les inconnus afin de retrouver cette personne. « Je… Oui. Hmm… C’est un peu délicat. » Quoi ? Elle était une escort-girl qui ne s’assumait pas et cherchait un Ezechiel pour l’occuper pendant son séjour à l’hôpital ? Ou elle était une fille amoureuse de lui au point d’en devenir folle et le gars tentait de lui échapper ? Ou elle le connaissait et cachait dans son sac à main un couteau afin de le tuer ? Si la raison n’était pas dans l’une de ces trois phrases, c’était qu’il n’y avait rien de délicat. Mais j’attendais, un peu sceptique. Franchement, on pouvait barrer la première possibilité. Elle était jolie mais je ne la voyais pas vendre son corps. Je ne la voyais pas non plus tuer quelqu’un, elle semblait trop… angélique. Quant à la folie… c’était la solution la plus probable, même si de premier abord, elle semblait saine d’esprit. Elle esquissa un sourire. Hein hein. Tentative de manipulation. Ca, plus le prénom commençaient à faire un peu trop.

Mais bon, qui j’étais pour juger ? J’étais le gars sans mémoire qui vivait dans un hôpital depuis ses huit ans. Si c’était fille était folle, je n’avais pas à critiquer. Je regardai ailleurs, me perdant dans la contemplation des bateaux de pêche. « Pour tout te dire, je fais partie de la même association que lui. Je suis nouvelle en ville. En quelques sortes. » Elle recentra mon attention sur elle. Bizarrement, elle avait quelque chose de changé. Elle était toujours semblable, pourtant, mais elle me semblait différente de la personne que j’avais eu devant moi la minute d’avant. Je mis ça sur le compte de ma propre folie ou d’une mini perte de mémoire. Elle faisait partie d’une association et ils ne s’étaient jamais rencontrés. Etrange. Okay, je faisais moi-même partie d’une association et je n’avais pas encore rencontré tous les membres de l’ATH, sauf que c’était à part. On était des anges, on avait un emploi du temps chargé ! Cela dit, peut-être qu’il s’agissait bien de moi. Peut-être que j’étais le Ezechiel qu’elle voulait rencontrer. En tout cas, les éléments portaient à croire que c’était le cas. « Du coup, vu que je voulais m’investir un peu plus dans l’association, je me suis dit que ça pouvait être intéressant de connaître un peu tout ses membres. Tu vois ? Histoire de mettre des visages sur des noms et créer du lien… » Elle esquissa un nouveau sourire. Celui-ci ne réveilla pas de soupçons, il semblait sincère.

Trop sincère peut-être ? Je n’en savais plus rien. J’enfonçai mes mains dans mes poches. Son initiative était plutôt sympa. Peu de gens iraient à la rencontre des autres afin de les connaître. Même moi je ne l’avais pas fait – à ma décharge, ça aurait été vain, j’aurais tout oublié au bout d’une demie heure.  « Ne t’en fais pas, je ne lui veux pas de mal, si c’est ce qui t’inquiète. Et puis très franchement, si j’avais voulu faire quoique ce soit : Est-ce que j’aurais interpellé quelqu’un dans la rue sur la seule supposition qu’il pourrait peut être bien être une connaissance de Ezechiel parce qu’il porte un bracelet d’hôpital ? Heureusement qu’il est pas tatoué, j’aurais jamais eu autant de chance si j’avais du demandé à chaque personne tatouée de l’endroit si elle le connaissait. » Bon sang, elle était bavarde ! Et peut-être aussi cinglée que moi. Bon, avec tout ça, je n’étais toujours pas certain qu’elle me cherchait bien moi. J’aurais l’air idiot si elle se mettait à parler de son association sur le tricot alors que je n’y connaissais rien. Je la dévisageai, étudiant ce visage angélique. Il y avait de l’ange dans ce corps, c’était certain. Ariel me dirait qu’elle en était un. Néanmoins, j’aurais voulu qu’elle soit là pour me le confirmer. Il fallait que je réveille mon instinct d’ange déchu. Un instinct qui me faisait défaut depuis… depuis toujours, en fait. C’était comme si l’ange qui avait atterri dans mon corps était mort. Il attendait peut-être que je trouve la route du Paradis tout seul pour se manifester. Fainéant !

Elehiel éclata de rire. J’eus un sourire. On ne froisse pas les fous, sinon, ils peuvent se retourner contre nous. Sauf qu’elle semblait équilibrée. Du moins, autant que l’on pouvait l’être. « Alors, dis moi. Tu pourrais m’aider et me présenter Ezechiel ? » Hein allez, Zeke, va lui présenter Ezechiel. Avoue lui que c’est toi, crétin ! J’étais mal. Au fait, ç faisait combien de temps qu’on discutait, déjà ? Cinq minutes ? Il fallait que je fasse quelque chose avant que je ne perde la mémoire et qu’elle soit obligée de recommencer son laïus. Je haussai les épaules. « C’est moi. Enfin, je crois. » Il fallait que je la mette en garde contre ma mémoire de poisson. Ca pouvait déstabiliser les gens quand je ne les reconnaissais plus d’une seconde à l’autre. Souvent, ils prenaient peur et s’en allaient. Ce n’était pas rare qu’ils me lancent un regard effrayé, genre « euuuh, j’ai rien dit. Je m’en vais. Salut ! » Franchement, je ne pouvais pas leur en vouloir. Cela dit, j’aurais juste aimé qu’ils soient meilleurs comédiens. Ils ne se rendaient pas compte qu’ils étaient vexants. Avant de le lui annoncer, il fallait que je vérifie un truc. « Tu es un… » Je jetai un coup d’œil alentour afin de m’assurer que personne n’était assez proche. Vu comment les mutants étaient persécutés, je n’imaginais même pas ce que pourraient vivre les anges. « ange ? » C’était toujours excitant de retrouver un « frère » ou une « sœur ». Ils connaissaient tous le Paradis. Ils y avaient vécu et ils en avaient encore des souvenirs. Alors j’essayai de glaner ici et là des informations sur ce qu’était la vie Là-Haut.


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Elehiel S. Adphaht
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MessageSujet: Re: Un goût de liberté ► LIBRE   Un goût de liberté ► LIBRE EmptyMar 20 Aoû - 13:14


« C’est moi. Enfin, je crois. »

Elie cligna des yeux et rit un peu. C’était donc ça ! Ah ! Elle était rassurée d’un coup. Elle le détailla et hocha la tête.

« D’accord. Tu préfères Zeke ou Ezechiel ? C’est comme tu veux, en fait. »

Elle lui trouverait de toute manière un surnom, comme elle le faisait avec tous. C’était une faculté innée chez elle : trouver des surnoms ridicules à tout le monde. Elle ne voulait pas les rendre ridicule, elle trouvait ça mignon. Elle avait une idée de la mignonnerie tout à fait singulière et personnelle. Elle devait faire partie des seules personnes au monde à pouvoir dire très sincèrement que Cerbère était mignon. Le fait était qu’elle trouvait toujours le petit truc sympathique chez quelqu’un. Etant un Seraphin, la jeune femme cherchait à exalter cet éclat. Ca l’avait souvent mis dans de beaux draps et elle ne comptait plus le nombre de fois où , au paradis, elle s’était fait disputer par Elemiah, Gabriel ou même Lucifer pour ça. Il fallait qu’elle se rende à l’évidence, elle vivait dans un monde de bisounours dans sa tête. Pour autant, elle avait pris tant et tant de fois la réalité en pleine tête qu’elle se méfiait et puis avoir côtoyer Lucifer… Forcément. Ca rendait plus réaliste.
Elle vit Ezechiel s’approcher un peu en vérifiant alentour. Elle suivit son regard, amusée.

« Tu es… »

Elie haussa les sourcils en hochant la tête, attendant la suite avec interet. Elle avait beaucoup trop parlé. Meubler l’espace, c’était... Stressant surtout quand on ne savait pas à qui on parlait en face.

« .. Un ange. »

Elie hocha la tête en souriant doucement.

« Oui. Bien sur que oui. Je suis un Seraphin. Pourquoi je ferais partie d’ATH sinon ? »

Elle soupira de soulagement, posant les mains sur les bras d’Ezechiel, elle avait les yeux brillants tant elle était contente de retrouver à nouveau un de ses frères.

« -Je suis tellement, tellement heureuse de te trouver. Tu n’imagines pas. »

Elle l’était vraiment, elle avait cette impression de chaleur comme lorsqu’on retrouve quelque chose de précieux perdu depuis si longtemps qu’on commençait à perdre la foi. Elle luttait pour ses frères depuis si longtemps qu’elle en venait à désespérer régulièrement. Elle commença à frissonner, il ne faisait pas particulièrement froid mais elle avait l’impression.

« -Dis-moi, si on allait se mettre au chaud ? »

Elle regardait autour d’elle sans rien ajouter. Elle avait laché Ezechiel et le detailla.

« -Qu’est-ce qui t’es arrivé ? Tu as chuté quand ? Sans doute bien après moi… »

Elle eut un léger rire. Ils étaient peu à avoir chuté avant elle. Il fallait dire que Lucifer avait été un pionnier en la matière, forcément, elle avait suivi. Elle alla gratter ses omoplates, comme à chaque fois qu’elle pensait à sa chute. Elle avait l’impression de les sentir bruler, encore et encore. Sans discontinuer. Elle se grattait tellement par instant qu’elle s’arrachait les chairs.

507mots

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