nom; Sorcha - à prononcer « Sorca » - Aislin Ó Dálaigh. Ca fleure bon l'irlandais à dix kilomètres à la ronde, hein ?  surnom; Chimera dans le milieu mutant, essentiellement, non pas parce qu'elle est légendaire mais qu'elle est insaisissable. Dit-on. En réalité, il vient surtout de sa maîtrise des illusions. So pour les gens vraiment très proches. La Négociatrice dans le milieu de la politique compte tenu de son sens aigu de la diplomatie. âge; 33 ans date et lieu de naissance; le 1^er avril 1980, Luimneach {Limerick}, Irlande race; mutante particularité; illusion situation; hétérosexuelle & célibataire bien que mariée à son travail depuis qu'elle s'est lancée en politique. profession; Vice-présidente d'Infinitas  et politicienne, de manière générale. croyances; En l'Homme avec un grand H, englobant indistinctement les surnaturels et les gens ordinaires. Sinon, elle est plutôt agnostique, attendant qu'on lui démontre qu'il y a quelqu'un là-haut. Elle se la jouerait volontiers à la Winchester, décrétant qu'en fait Dieu s'est fait la malle il y a bien des années en laissant les autres gérer les soucis de type guerres civiles et autres joyeusetés. utopie; Un jour où il ne serait pas nécessaire d'apaiser cette boule au creux du ventre qui rappelle la menace d'un dérapage. D'une troisième guerre mondiale. D'une ère de feu et de sang. Et, surtout, un jour où elle n'aurait plus à canaliser ses mauvais penchants en s'investissant jusqu'à s'épuiser dans le combat qui est désormais le sien : conserver l'équilibre. groupe; Infinitas

que pensez-vous du conflit silencieux entre mortels et surnaturels, des mutants revendiquant des droits et des humains enclins à leur refuser ?
Qu'il doit se résoudre, vite. Sorcha n'a rien d'une pacifiste, elle s'écouterait vraiment qu'elle aurait déjà rallié la bannière de mouvements plus extrémistes. Mais elle se contrôle, la raison présidant ses actions. Elle est consciente que les deux factions n'ont pas autant besoin l'une de l'autre et que le rapport de force n'est pas équitable. Un vrai soulèvement des êtres surnaturels aboutirait à l'écrasement de l'humanité au sens strict avant d'avoir eu le temps de cligner des paupières. Si, parfois, l'intransigeance des homo sapiens l'exaspère au point qu'elle trouverait cette idée alléchante, elle reste sur la position qu'un tel carnage souillerait ad vitam aeternam l'histoire de la classe mutante qui n’aurait gagné son émancipation qu'au prix d'un génocide. Par exemple. La diplomatie est une nécessité et la négociation, une étape incontournable. Ce sont les mots, les compromis et la lucidité qui amèneront à une solution viable, pas la rage et l'hémoglobine.

pour quelle raison avez-vous choisi d'appartenir à INFINITAS ? si vous êtes neutre, pourquoi ?
Par égoïsme. Sorcha est l'antithèse de la sainte mais un concentré de repentir et, principalement, quelqu'un de lucide. Ses faiblesses, elle les connaît, toutes, sans exception. Dans un coin de son crâne, chacune d'elles est répertoriée avec minutie et les solutions possibles sont soulevées à leur suite. Tout. Est. Sous. Contrôle. Rien n'est laissé au hasard, rien n'a le droit de déraper. Alors, quand Sorcha a compris que son don la pousserait vers des rivages obscurs, mue qu'elle serait par d'éventuelles envies mégalomanes nourries par son orgueil indéniable, l'Irlandaise s'est elle-même coupée les ailes en consacrant son existence à la vie politique. Personnage public, des menottes en or pour un imaginaire un peu trop capricieux. Vouer son existence à la défense d'autrui afin d'arrêter de contempler son nombril et de rendre réel ce que son imagination lui susurrait s'est révélé son unique planche de salut pour ne pas sombrer corps et âme. Car sa cervelle est le théâtre de créations infinies que sa mutation exporte dans le réel. Cadeau précieux ou arme à double tranchants ? So a fait son choix. A tout cadenassé et a tourné la clef une fois de plus pour être sûre sûre en signant pour le défi Infinitas. C'est moins l'équilibre de la planète que sa propre stabilité que Sorcha défend avec ferveur dans les rangs du mouvement mais elle le fait bien. Avec conviction. Avec foi. Avec vigueur. En effet, depuis le temps, elle est tellement rodée dans le jeu des masques que celui qu'elle porte en siégeant dans le comité est devenu une seconde peau.

avez-vous déjà fait preuve de violence envers un surnaturel ou un humain sans pouvoir ? dans quel contexte ?
Il s’appelait Ciarán, il lui courait un peu trop après et elle lui avait pourtant fermement fait comprendre qu’elle n’était pas intéressée. Elle s’était emportée, son impavidité s’était craquelée au fil des assauts du jeune homme et il y avait eu la parole de trop qui l’avait fait basculer de l’autre côté. Ce côté sombre et crasseux qui vous colle aux semelles à la première seconde. Même si vous retournez en face, il restera définitivement sur vos chaussures un dépôt grumeleux qui s’accroche, quoi que vous fassiez, servant de rappel permanent de votre incartade. Sorcha a eu beau changer de chaussures, maintes fois, elle retrouve systématiquement un petit truc sur son talon qui lui rappelle qu’elle a dépassé les bornes en se perdant elle-même. Parce qu’elle avait puisé dans son imagination et dans le crâne de son indésirable soupirant pour lui faire payer cash ses excès de zèle. A la boutique Ó Dálaigh, les additions ne sont pas juste salées mais astronomiques, l’esprit revanchard et intraitable de la jeune femme faisant grimper les prix. Et, là, Ciarán avait plusieurs points faibles comme l’arachnophobie, une honte cuisante durant ses études, une légère faiblesse au genou droit, une déception amoureuse déchirante qui avait érigé en cauchemar le visage de l’ancienne aimée, une aversion profonde envers les brocolis et une certaine fragilité au cœur. Au lieu de la rue baignée par la lumière des réverbères, le garçon n’avait plus vu que son ancienne dulcinée promenant deux araignées géantes en laisse dans une salle fermée en apparence. Sorcha s’était amusée à le faire tourner en bourrique jusqu’à ce qu’il n’en puisse plus. Quand, dans son regard, elle avait cru lire qu’il criait grâce, elle avait mis fin au manège avant de l’abandonner sans un regard. Le lendemain, les journaux locaux titraient qu’un jeune avait été retrouvé dans les rues de Limerick, mort d’une crise cardiaque attribuée à la drogue ou à l’alcool. Il avait 19 ans, Sorcha 17. Et sa vie n’a plus jamais été la même depuis.

que savez-vous sur la boîte de pandore ? la recherchez-vous ? pourquoi ?

Avant le 5 juillet, ça n’était rien de plus qu’une fable qu’on trouve dans les livres de mythologie les plus complets, bref, la source de nombreuses métaphores idéologiques matraquées en cas de besoin dans ses discours politiques. En un mot comme en cent, il s’agissait avant tout d’une expression passée dans le langage courant pour mettre en garde le quidam au sujet d’une erreur qu’il allait commettre. Car « ce serait ouvrir la boîte de Pandore » que de poser tel ou tel geste, autrement dit, c’était la porte ouverte au chaos et à un résultat bien plus catastrophique que l’effet escompté à l’origine.

Après le 5 juillet, c’est une mention sur un bout de papier retrouvé sur un cadavre lui-même enterré en pleine forêt, information qui a fait fourmiller le QG secret d’Infinitas et n’a sans doute pas fini de l’ébranler.

Une existence ordinaire où tout est bien propre et lisse. Rien ne dépasse de la pile. Aucun pas de travers. Aucune défaillance. Une vie de châtelaine où rien ne manque. Des parents excessivement présents, des domestiques à la pelle, la profusion en absolument tout ... Une famille soudée et aimante, une fratrie énorme où tous s’entendent à merveille. Un ciel bleu en permanence, la vie en rose à la Piaf, bref, en un mot comme en cent, le bonheur. Parfait. Sans rature. Une poésie à l’état pure …

Eh bien, son quotidien … c’est tout le contraire de ça.

Sorcha, c’est la fille d’un homme à l’emploi du temps de Ministre et d’une femme à l’orgueil de starlette. Le premier se noie dans le travail et la seconde s’est noyée dans un fleuve. Accident de parcours contre accident de la route, qui gagne ? ▬ Bägel, vous avez cinq minutes – et pas une nanoseconde supplémentaire – pour m’expliquer ce que vous faites ici, en Irlande, au lieu de remplir votre mission en Cornouailles ? Vous seriez-vous perdu ? De son géniteur, elle a hérité d’un petit côté austère, cette rigueur apprêtée sous des sourires parfaitement dosés. C’est un brillant avocat avec lequel elle partage peu de souvenirs mais toujours plus qu’avec sa mère, tragiquement décédée quand l’Irlandaise apprenait à peine à marcher. ▬ Je ne dévore personne, du moins pas arbitrairement alors ouvrez la bouche et actionnez vos cordes vocales. De sa génitrice, Sorcha a hérité l’élégance et cette assurance qui la rend parfois tranchante. Pas trop éclatante mais trop perçante, vous dévisageant sans scrupule lorsqu’elle cherche à vous sonder. Sa droiture est légendaire en négociations, sa fermeté l’est également auprès de ceux qu’elle dirige.

Sévère mais juste, elle est dotée d’une mémoire d’éléphant qui la rend peu encline au pardon et très tatillonne sur les détails. Mais elle n’hésitera jamais à défendre ses hommes lorsque son équipe est dans une mauvaise passe. Un beau geste vu ainsi, certes, Sorcha est une meneuse exemplaire, seulement, si on y réfléchit bien, peut-être agit-elle avant tout pour le maintien de sa propre bonne réputation, pas en faveur de l’intégrité de ses recrues. ▬ Une information importante nous est parvenue, Mademoiselle Ó Dálaigh, je … j’ai fait au plus vite pour vous la rapporter de vive voix, ce qui impliquait de postposer mon départ. Vous avez toute mon attention. Enfin, on ne la surnomme pas « la Négociatrice » pour rien. Elle est toujours maîtresse d’elle-même depuis son grand écart qui lui laisse dans la bouche un goût terreux inaltérable. Rester sur les rails, bien dans sa case, en gérant ses affaires d’une main de maître sont, à ses yeux, son unique moyen d’absolution. La politique n’était pas apparue comme sa vocation, de prime abord. Elle se voyait professeur de littérature ou grand cuisinier, à moins que ça ne soit astronome, botaniste ou pharmacienne. Ses plans de carrière n’étaient sortis du brouillard que lorsqu’il lui était apparu très nettement qu’elle s’aventurait sur une pente atrocement glissante où donner corps à tous ses rêves les plus extravagants mèneraient en contrepartie nombre de gens au cauchemar. C’était plus que ce que pouvait supporter sa conscience. Travailler pour préserver l’intérêt d’autrui était alors devenu le moyen de se lier pieds et poings à ces autres dont elle menaçait la santé mentale par ses propres caprices.

Petit à petit, elle avait creusé son trou avant de s’ériger en figure emblématique du paysage politique irlandais. Une femme franche mais droite aux talents d’oratrice souvent soulignés, tout comme son tact et son sens du compromis. ▬ Selon nos sources, un corps a été retrouvé dans la forêt de Phœnix avec un document mentionnant la « boîte de Pandore ». La jeune femme ne montre que les facettes les plus luisantes de sa personnalité. Toujours. Comme en s’engageant dans Infinitas jusqu’à atteindre le haut du panier « par idéal ». Ou simplement parce qu’un tel mouvement défend un équilibre que Sorcha peine parfois à atteindre dans sa vie personnelle. Faire cause commune lui donne ainsi meilleure conscience tout en offrant en prime une planche de salut confortable pour voguer sur les flots de l’avenir. ▬ Quand ? Il y a quelques jours à peine, nous n’avons pas les détails exacts. Le Président m’a prié de vous en informer au plus vite. La mutante est telle une forteresse. Inébranlable. Inexpugnable. Elle s’est enfermée dans le moule d’une femme de poigne sachant ménager les intérêts pour obtenir le meilleur d’elle-même et des autres. Elle œuvre pour ce qu’elle juge être une bonne cause. Elle a fini par croire en ce qu’elle faisait comme s’il s’agissait d’une vraie conviction profonde. Et les gens autour d’elle gobent tout - la ligne, l’hameçon et le bouchon - : Mademoiselle Ó Dálaigh est un pilier qui ne vacille jamais. ▬ Je veux les rapports des gens dépêchés sur les lieux demain matin. Au plus tard. Bien, Mademoiselle. Peut-être que la plus parfaite illusion que Sorcha a façonnée de toute son existence, c’est elle-même, ce que l’Irlandaise ne doit même pas à son don.

Un don jalousement gardé secret, d’ailleurs, comme le plus précieux des trésors. Rares sont ceux, même au sein d’Infinitas, qui peuvent prétendre mettre une étiquette sur sa capacité. Sorcha vit de mystères au point qu’on la surnomme la Chimera. Sans doute lui prête-t-on une persuasion accrue ou un charisme indéniable, bien que ni l’un ni l’autre n’atteignent le stade du on ne peut lutter contre ça, signe clair qu’il s’agirait là d’une mutation plus ou moins bien exploitée. Œuvrer en politique pour l’humain lambda l’a poussée à reléguer sa condition de mutant au second plan, sans quoi l’Irlandaise se serait probablement laissé aller à des dérives peu avouables, orgueil chatouilleux oblige. Le souvenir de Ciarán est sa kryptonite, son ancrage dans le réel. Peut-être même son filet de sécurité. Et quand Sorcha se regarde dans le miroir et que les images de ce soir-là lui reviennent, elle est certaine d’être devenue quelqu’un d’autre que cette gamine capricieuse qui jouait avec les apparences pour aller où elle voulait. ▬ Vous pouvez disposer. Enfin … normalement.

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