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| Le petit scarabée et le grâcieux papillon | |
| Auteur | Message |
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MESSAGES : 157 DATE D'INSCRIPTION : 19/06/2013 LOCALISATION : Cherche, petit, cherche. EMPLOI : Chef de Laboratoire CAMP : Drop Out
| Sujet: Le petit scarabée et le grâcieux papillon Mar 25 Juin - 19:39 | |
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Pimpante, Octavie avait quitté l'appartement pile quand Alec était rentré. Ce timing calculé l'avait contrainte à jouer la potiche à la fenêtre le temps nécessaire, gaspillant ainsi de précieuses minutes et irritant ses pieds enfoncés dans ses chaussures à talons. Non, elle n'avait pas l'habitude de jouer à la dame, le pratique primant sur l'esthétique. Seulement, il y avait des exceptions à tout et notamment à ça, endurer les soirées où l'autre pignouf ramenait une morue à l'appartement devenant au-dessus de ses forces. Et ce uniquement parce que ses journées en tant que chef de laboratoire étaient plus éreintantes qu'en tant que simple laborantine.Uniquement.
Sortant princièrement de l'appartement, elle n'avait pas fait trois pas qu'elle se tordait déjà une cheville et qu'elle pestait allègrement, jurant ses grands dieux qu'elle n'enfilerait plus jamais ses choses. Et oubliant accessoirement qu'Alec devait entendre toute sa diatribe. Ca commençait mal, une fine bruine s'ajoutant même au tableau, tant et si bien qu'Octavie, désormais dans la rue, songea fugacement à faire demi-tour et balancer le premier truc qui passerait à portée de sa main si son coloc formulait la plus minuscule remarque. Mais ... non. Elle tint bon jusqu'à l'Imaginarium, boîte qu'elle avait fréquentée un peu par hasard, à l'origine, dans l'espoir très vain de ramener elle aussi du monde au "Convoité". Vraiment très vain. A côté de ses conversations à la « Star Wars ou Star Trek, que choisir ? » et son humour se résumant à des feintes comme « comment appelle-t-on un chien qui n’a pas de pattes ? », le charisme de certaines demoiselles du coin faisait des ravages.
Comme celui de Miss Atkins, envoûtante femme dont les bras étaient généralement délicatement enroulés autour de la taille d’un charmant jeune homme et pas misérablement accrochés à un énième verre de Guinness. La mutante l’avait observée plusieurs soirs, changeant même d’établissement les fois où elle ne la croisait pas dans l’espoir de l’apercevoir. « Pour prendre des leçons », même de loin. Seulement, quand on faisait un quart de moins que son âge et 1,55 m contre un bon 1,70 m, à vue de nez, et ce sans compter les talons, il devenait subitement difficile de se projeter dans la peau d’une tombeuse au regard de braise. Comment vouliez-vous remporter une bonne partie de poker avec une main plus moisie que le gars d’en face, hein ? Inenvisageable. Au point qu’Octavie avait conclu au bout du compte que l’unique solution était d’entrer dans le concret à pieds joints en demandant des conseils. C’était ainsi que, ce soir, elle rejoignait timidement une femme fatale pour écouter sagement sa leçon. L’Anglaise avait beau être chef de labo, ouvrière pointilleuse et docile dont on avait reconnu les capacités, elle n’en menait vraiment pas large, triturant nerveusement une mèche de cheveux tandis qu’elle s’approchait de Theodora, fraîchement repérée dans la foule.
•• Heu … salut, bonsoir, ça va ? • Bafouille encore un peu plus et rougis, Octavie, et tu auras décroché le jackpot, abrutie. •• Hm, vous allez bien ? Ca va, ça ?, débita la mutante. • Tout en posant sa question, elle avait effectué un petit tour sur elle-même afin de montrer sa tenue choisie pour l’occasion, ne manquant pas de se tordre à nouveau le pied dans une grimace illustrant toute l’ampleur de son agacement.
••◦◦ 549 mots ; 25 points + 10 points d'ouverture du sujet. |
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MESSAGES : 359 DATE D'INSCRIPTION : 27/02/2013 LOCALISATION : Dublin EMPLOI : Escort-girl de luxe CAMP : Neutre
| Sujet: Re: Le petit scarabée et le grâcieux papillon Mer 26 Juin - 12:00 | |
| C’était l’un de ces soirs où Theo ne travaillait pas. Aucun client ne l’avait appelée, Jim n’avait pas donné signe de vie, et bien que ce dernier point la soulagea autant qu’il l’inquiéta légèrement, cela lui laissait la nuit de libre. Elle en avait donc profité pour donner rendez-vous à Octavie à l’Imaginarium pour mettre en pratique les conseils qu’elle lui avait prodigués lors de leur première rencontre. Rencontre qui avait été pour le moins inattendue. D’ordinaire, peu de femmes venaient s’adresser à elle, et généralement pas de la façon la plus agréable qui soit. Alors, voir arriver cette jeune demoiselle qui, l’air gênée, lui avait posé des questions sur comment bien s’y prendre pour séduire l’avait laissée sans voix pendant un instant ; elle s’était même demandé s’il s’agissait d’une mauvaise blague. Mais devant la mine déterminée de la jeune femme, elle avait bien dû se rendre à l’évidence qu’elle était tout à fait sérieuse. Ce fut donc avec perplexité tout d’abord et malice ensuite que l’escort-girl s’était lancée dans sa leçon. Elles avaient parlé longtemps, sans s’occuper des heures égrenées par l’horloge accrochée à l’un des murs du bar, et avaient convenu de se revoir pour continuer leur conversation et permettre à Octavie de tester son tout nouveau savoir.
La jeune femme s’était joliment maquillée, comme toujours, ourlant ses yeux bleus de noir et couvrant ses lèvres d’un rouge légèrement sombre fort bien assorti avec le haut qu’elle s’était choisi. Une jupe noire descendait jusqu’à ses genoux, révélant des jambes fines et d’élégantes chaussures à talons. Rien d’ostentatoire ni de provoquant dans sa tenue : Theo ne donnait jamais dans la vulgarité. Quel en aurait été l’intérêt ? Il y avait bien d’autres moyens de savoir se faire voir et vouloir. Une fois satisfaite de son allure, elle les quelques affaires dont elle avait besoin et referma la porte de son appartement derrière elle. Un taxi et quelques minutes de marche plus tard, elle était à l’Imaginarium. La musique était audible de l’extérieur, s’échappant du bâtiment et faisant vibrer l’air tiède de cette nuit d’été. Se faufilant entre les fêtards et les danseurs, elle se fraya un chemin jusqu’au bar et s’assit tranquillement, pas trop loin de la foule mais juste assez en retrait pour pouvoir rester tranquille si elle le voulait. Elle resta là quelques minutes, détaillant minutieusement son environnement comme à chaque fois. Elle observait les comportements, les habits, les visages ... Elle notait les moindres détails, attentive ; cette simple observation lui permettait d’ébaucher une conduite adaptée au lieu et aux personnes qui s’y trouvaient en même temps qu’elle. L’expérience lui avait révélé que se préoccuper du terrain avant de s’y jeter tête baissée était le meilleur moyen d’éviter les ennuis et de rester en contrôle de la situation. Une fois cela fait, l’escort-girl décida de se mêler aux autres, de se faire voir juste assez pour montrer qu’elle était là. Ensuite, elle attendrait de voir ce qui se passerait. Pour le moment, elle allait de ci de là, échangeant sourires, regards et parfois même quelques courtes phrases.
Ce fut alors qu’une tête connue lui apparu non loin de là. Souriant toujours, elle se tourna vers Octavie qui avait l’air tout sauf à l’aise. Triturant une mèche de ses longs cheveux bruns, elle semblait nettement moins assurée que la dernière fois où elles s’étaient vues.
« Heu … salut, bonsoir, ça va ? Hm, vous allez bien ? Ca va, ça ? »
La jeune femme effectua un tour sur elle-même, permettant à Theo d’observer et juger la tenue qu’elle portait – tenue très jolie au demeurant, il fallait bien le lui accorder. Miss Atkins ne manqua pas non plus de remarquer la moue agacée et contrite qui passa sur le visage de son « élève ». Elle sourit davantage et fit mine d’ajuster les courtes manches de la robe d’Octavie.
« Ne stresse pas comme ça, il n’y a aucune raison de t’inquiéter et les hommes ont tendance à préférer les femmes sûres d’elles – surtout quand elles sont aussi jolies que toi. Et je vais bien, merci. »
Glissant son bras sous celui d’Octavie, elle la guida à travers la foule et les fit s’asseoir au bar. Elle commanda à boire et se tourna vers la demoiselle.
« Alors, est-ce que tu te souviens de ce dont on avait parlé la dernière fois ou est-ce que tu préfères qu’on revoit ça avant que tu passes à la partie pratique ? »
746 mots ; 25 points. |
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MESSAGES : 157 DATE D'INSCRIPTION : 19/06/2013 LOCALISATION : Cherche, petit, cherche. EMPLOI : Chef de Laboratoire CAMP : Drop Out
| Sujet: Re: Le petit scarabée et le grâcieux papillon Mer 26 Juin - 13:29 | |
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Inspirer. Expirer. Le plus dur était de plonger, les réflexes de la nage viendraient naturellement ensuite, non ? Octavie se sentait un peu idiote de se lancer dans pareille entreprise parce qu’elle ne parvenait pas à répondre à la question du « pourquoi ? » elle désirait le faire. Puis la vision de Theodora l’avait extirpée de ses cogitations à deux sous et elle s’était jetée dans l’arène, encore un peu gauche le temps des premiers pas. L’amorce était maladroite, à croire qu’Octavie avait eu besoin d’une bonne dose de frustration pour oser alpaguer la jeune femme sans gêne ni complexe la dernière fois. Effectuant un tour sur elle-même, la mutante exposa ainsi sa tenue à la critique de son nouveau mentor. •• Ne stresse pas comme ça, il n’y a aucune raison de t’inquiéter et les hommes ont tendance à préférer les femmes sûres d’elles – surtout quand elles sont aussi jolies que toi. Et je vais bien, merci. ••• C’est gentil, remercia Octavie, songeant en son for que Theodora incarnait à merveille cette assurance impeccable qui tombait sur les épaules comme la plus raffinée des étoffes. Je crois que c’est la peur de voir la main trembler au moment d’harponner le poisson qui me rend un peu nerveuse. Enfin, si j’ose la métaphore, quoi. • Parce que l’aspect « chasse » n’était peut-être pas l’angle de vue le plus pertinent pour se mettre adéquatement en condition. Ou parce que le côté « pêche » rappelait qu’Alec la traitait parfois ouvertement de thon.
S’agrippant au bras de Theodora, la jeune femme la suivit docilement jusqu’au bar, s’installant sur un des hauts tabourets avec toute la grâce que lui permettait ses talons. Commandant pour sa part un Strawberry daiquiri, Octavie se permit un sourire au serveur afin de se mettre en jambes, tant qu’à faire. •• Alors, est-ce que tu te souviens de ce dont on avait parlé la dernière fois ou est-ce que tu préfères qu’on revoit ça avant que tu passes à la partie pratique ? ••• Alors, hm, commença-t-elle, se tapotant la lèvre inférieure de l’index le temps de rassembler ses souvenirs, Règle numéro 1, garder à l’esprit l’importance de l’image qu’on renvoie. Elle prenait des airs d’élève appliquée qui avait gentiment potassé ses leçons avant d’aller dormir. Le théorique l’effrayait moins que le pratique dans ce permis séduire, réellement. Rester naturelle ou, du moins, en donner la parfaite impression, être élégante, avenante et se fondre dans l’environnement ?, exposa-t-elle, guettant une confirmation. • Son verre débarqua sous son nez et la demoiselle s’en saisit pour se rincer le gosier et se réchauffer les entrailles. Cheers ?, fit Octavie, brandissant son cocktail devant elle. • Au moins, même si elle se viandait royalement dans ses tentatives de charmer le sexe opposé, elle passerait une soirée en agréable compagnie malgré tout.
Portant le breuvage à ses lèvres, l’Anglaise en ingurgita quelques gorgées, dégustant le goût de la fraise presque davantage que celui du rhum. •• Il y a un type de boissons qui effraie les hommes ou pas du tout ? Je pourrais récupérer des Guinness en douce en trafiquant les étiquettes, en fait, émit pensivement Octavie à l’attention de Theodora. • Oui, prendre Alec pour une pomme était un jeu comme un autre et lui faucher ses Guinness aussi. Voilà, on ne pouvait nier que la demoiselle était une étudiante avide d’apprendre et d’une bonne volonté non feinte mais, parce qu’il y en avait un, elle était une disciple singulière aux questions saugrenues, parfois, et aux réflexions atypiques. Sans compter que ses motivations profondes n’étaient pas « séduire pour ne pas être seule » mais « ne pas être seule pour clouer le bec d’Alec », rimes en prime, je vous prie, la séduction s’avérant davantage un accessoire. Enfin, la fierté personnelle pouvait s’avérer un bon moteur de réussite, non ?
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MESSAGES : 359 DATE D'INSCRIPTION : 27/02/2013 LOCALISATION : Dublin EMPLOI : Escort-girl de luxe CAMP : Neutre
| Sujet: Re: Le petit scarabée et le grâcieux papillon Mar 2 Juil - 14:52 | |
| Tranquillement assise sur son tabouret surélevé, les jambes croisées et son verre tournant doucement entre ses doigts, Theo regardait Octavie et, surtout, l’écoutait. Elle essayait de cerner la jeune fille, de comprendre un peu mieux ce qu’elle avait derrière la tête ; peut-être n’y avait-il rien de particulier derrière sa demande, mais l’escort-girl se demandait s’il n’y avait pas quelque chose en plus. Se retenant de siroter un peu de son cocktail du bout des lèvres, elle restait attentive à ce que lui disait son « élève ».
« Alors, hm. Règle numéro 1, garder à l’esprit l’importance de l’image qu’on renvoie »
Theo hocha doucement la tête, un léger sourire aux lèvres. Elle trouvait cela presque touchant, et également assez fascinant quelque part, de voir Octavie énoncer des règles qu’elle connaissait par cœur. La séduction faisait partie intégrante de sa vie depuis une douzaine d’années maintenant, et tout ce qu’elle savait à ce sujet elle l’avait appris en observant et en faisant des erreurs – beaucoup d’erreurs à vrai dire. Ses débuts en tant qu’escort-girl avaient été difficiles et assez violents, la laissant meurtrie et humiliée plus souvent qu’elle ne voudra jamais l’avouer à qui que ce soit, mais le temps avait fini par effacer les fines cicatrices qui lui restaient de cette époque révolue depuis longtemps maintenant. Tout en faisant doucement tourner sa boisson dans son verre, elle reporta son attention sur la demoiselle à ses côtés.
« Rester naturelle ou, du moins, en donner la parfaite impression, être élégante, avenante et se fondre dans l’environnement ? »
La jeune femme sembla sourire davantage et hocha la tête une fois encore.
« Surtout, montre de l’assurance. Si la personne que tu cherches à charmer te sent hésitante ou mal à l’aise, il risque de perdre l’intérêt qu’il a pour toi ou d’utiliser ça à son avantage. Si tu sens que tu perds la main et que tu n’arrives pas à la reprendre, éclipse-toi. »
La commande d’Octavie fut déposée devant elle. L’escort-girl regarda le barman sourire à sa cliente et repartir, non sans jeter un coup d’œil par-dessus son épaule pour observer le duo plus ou moins discrètement avant de retourner à son service.
« Cheers ? »
Theo l’imita et leva son verre.
« Cheers. »
Elle bu une gorgée de son cocktail et observa Octavie en faire de même ; elle avait l’air pensive, et la mutante se demanda ce qu’elle allait lui poser comme question maintenant.
« Il y a un type de boissons qui effraie les hommes ou pas du tout ? Je pourrais récupérer des Guinness en douce en trafiquant les étiquettes, en fait. »
Theo sourit et rit un peu, remettant ses cheveux en place d’un mouvement de tête. Elle fit courir ses doigts sur la surface et les rebords du verre dont elle tenait le pied dans une main.
« Tout dépend que l’homme sur lequel tu jettes ton dévolu. Offrir une Guinness à un homme en costume et tiré à quatre épingles est un pari un peu risqué ; en proposer une à quelqu’un en jean et chemise a déjà plus de chances de marcher. »
Se tournant vers la jeune femme, elle lui adressa un sourire encourageant et presque enthousiaste. Parler théorie était important, certes, mais maintenant, il allait falloir tester les connaissances acquises.
« Eh bien, tu es prête à te lancer, maintenant ? Je t’observerai d’ici, et si tu sens que tu ne t’en sors pas du tout, reviens ici et nous établirons une autre stratégie toutes les deux. »
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MESSAGES : 157 DATE D'INSCRIPTION : 19/06/2013 LOCALISATION : Cherche, petit, cherche. EMPLOI : Chef de Laboratoire CAMP : Drop Out
| Sujet: Re: Le petit scarabée et le grâcieux papillon Lun 29 Juil - 13:05 | |
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Les hochements de tête approbateurs de Theodora l’encouragèrent à poursuivre son énumération des règles de la parfaite demoiselle prête à tomber quelques mâles. Une mise-en-bouche de choix pour un gourmet en devenir, Octavie ayant assurément besoin de se remettre en mémoire des préceptes qu’elle n’appliquait que rarement, pour ainsi dire jamais. Elle était habituée au jet de pantoufles, chaussons et autres objets au potentiel de frappe acceptable, pas à l’étalage de classe et encore moins au savant maniement des cils, sourires ou autres armes de séduction massive. •• Surtout, montre de l’assurance. Si la personne que tu cherches à charmer te sent hésitante ou mal à l’aise, il risque de perdre l’intérêt qu’il a pour toi ou d’utiliser ça à son avantage. Si tu sens que tu perds la main et que tu n’arrives pas à la reprendre, éclipse-toi. ••• Ne jamais prendre de risque, toujours rester maître de soi et de la situation, renchérit la jeune fille, appuyant sa tirade d’un coup de menton. • La tâche s’avérait ardue. Très. Qu’est-ce qu’il ne fallait pas faire pour préserver son égo et égratigner sagement celui de quelqu’un d’autre ? Et encore, c’était à se demander s’il y avait quelqu’un derrière l’armure ou, à tout le moins, un quelqu’un qui n’était pas monté de toutes pièces, mû par une poignée de réactions préprogrammées.
Amère, elle ? Mais pas du tout. Cinq ans qu’elle organisait sa vie comme elle l’entendait en s’accommodant de l’autre mufle qui s’y était infiltré, il y avait aucune raison que ça s’arrête après ça. Ni qu’elle ait envie de déterminer qui elle connaissait vraiment des deux masques qu’il affichait. Pas. La. Peine. Chacun sa route, ses affaires et ses problèmes, point à la ligne. Mademoiselle Orchard mènerait encore et toujours son petit monde selon son bon plaisir … et arrêterait de passer pour la rejetée en chef en revenant seule en permanence. •• Cheers. • Elle adressa un large sourire à Theodora tout en levant son verre. ••• A cette soirée !, enchaîna-t-elle tout naturellement. • L’Anglaise était bien mieux ici qu’à compter les secondes – oui, « minutes » aurait été trop présomptueux – avant une explosion dans les règles à l’appartement, couplée d’une énième coupure de courant.
Se perdant dans ses pensées, Octavie émit à voix haute une question à deux sous sur le rapport entre les styles d’hommes et la boisson qu’ils prenaient. Sait-on jamais que cela puisse être utile, dans ses opérations ou pour son propre gosier. •• Tout dépend que l’homme sur lequel tu jettes ton dévolu. Offrir une Guinness à un homme en costume et tiré à quatre épingles est un pari un peu risqué ; en proposer une à quelqu’un en jean et chemise a déjà plus de chances de marcher. ••• Je note, c’est vrai que la bière, c’est plus décontracté, confirma-t-elle, bien qu’un autre aspect du problème vienne la turlupiner. Et quand quelqu’un met autant de jean-chemise que de costume trois pièces ? Qu’est-ce qu’il faut en conclure ? Qu’il est schizophrène ou qu’il a une personnalité sacrément riche ? • Hein ? « C’est du vécu » ? Mais paaas du tout.
Lorsqu’elle reposa une nouvelle fois son verre, celui-ci était définitivement vide. D’un petit geste, Octavie héla le serveur pour réclamer la même chose ; on ne change pas une équipe qui gagne. •• Eh bien, tu es prête à te lancer, maintenant ? Je t’observerai d’ici, et si tu sens que tu ne t’en sors pas du tout, reviens ici et nous établirons une autre stratégie toutes les deux. ••• Je sens que ça va être mémorable, répliqua Octavie, lucide face à ses capacités. Dommage que le serveur ait probablement tout entendu, ça aurait été plus près, souffla-t-elle à l’oreille de Theodora tandis qu’elle quittait son tabouret avec toute la grâce que lui permettaient ses talons.
Cherchant du regard quelqu’un sur qui tester ses nouveaux enseignements, la mutante arrêta son choix sur un jeune homme accoudé au bar, contre le mur, et par conséquent suffisamment loin pour ne pas avoir entendu le plan d’attaque de l’équipe de choc. Un esprit avisé ou, à tout le moins, une demoiselle rôdée en la matière aurait probablement eu la présence d’esprit de vérifier que la cible en question n’était pas accompagnée. Et pas seulement en constatant que « tiens, il est seul devant son verre », non. Une copine, ça peut partir danser sur la piste, ça n’est pas inconcevable, même si, soi-même, on y met rarement les pieds. •• Salut, c’est un fond de Snakebite, dans ton verre ? Bon choix !, entama la demoiselle avec aplomb, décochant le premier nom de cocktail qui lui passa par la tête. Je peux t’en payer un autre ? • Hm ? Si c’était ça, pour elle « être naturelle » ? Oui, bon, sans doute qu’elle forçait un peu le trait, l’efficacité passant avant la dentelle et les fioritures. Non parce que si c’était vraiment ça, son naturel, ça expliquerait peut-être beaucoup de choses.
••◦◦ 819 mots 25 points |
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| Sujet: Re: Le petit scarabée et le grâcieux papillon | |
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