MESSAGES : 175 DATE D'INSCRIPTION : 01/08/2012
| Sujet: contexte ; premier chapitre Dim 9 Juin - 18:25 | |
| can nobody hear me ? vendredi 13 juillet 2001 - washington, usa « Excusez-moi, monsieur le président ? » L'homme posa son cigarillo sur le bord du cendrier, et quitta des yeux le journal. Il n'y avait rien d'intéressant à lire, de toute manière – toujours les mêmes histoires, toutes relativement liées au conflit nouvellement émergé, à cette troisième guerre mondiale en devenir comme la surnommaient les journalistes. Un tas d'idioties, selon lui. Il n'y avait pas de quoi s'inquiéter. « Que se passe-t-il, Jimmy ? » Le jeune assistant rougit. Il n'était pas encore très à l'aise, en tant que secrétaire du président, et sa timidité l'empêchait d'expliquer la situation à son patron. « Eh bien, dites-moi ! » insista le président, les sourcils froncés, le regard sévère. « Une nouvelle ville a été recensée, à un pic plus élevé que la moyenne, monsieur. il s'agit de Dublin, en Irlande, monsieur. » Le jeune assistant se tenait droit, à l'encadrement de la porte, et tourna les talons quand son supérieur le lui ordonna. Celui-ci réfléchissait. La situation prenait une toute nouvelle tournure. Avec Dublin, treize villes avaient déjà été recensées, comme épicentres surnaturels, et à coup sûr, rien n'irait en s'arrangeant. C'étaient quelques mois plus tôt, que toute cette histoire avait commencé. Le président s'en souvenait très bien – il était devant les informations, avec sa femme. Le reportage montrait le sauvetage d'un groupe d'enfants piégés dans un bus scolaire dont le chauffeur avait perdu le contrôle, par un homme, seul, immobile sur la chaussée. Cet inconnu fixait le bus, avec une telle intensité. Lorsqu'il avait levé le bras en direction du véhicule, celui-ci s'était arrêté. De la pure magie. Le phénomène avait rapidement pris de l'ampleur, et d'autres mutants s'étaient décidés à sortir au grand jour. Certains restaient cachés, le président le savait. Il y avait bien pires monstres tapis dans l'obscurité, des êtres divins et démoniaques, des déchus et des repentis qui n'avaient pas leur place sur terre. Plusieurs anges, trop capricieux pour appartenir encore au paradis, et d'autres démons, que le remord et la culpabilité éloignaient de l'enfer. Leur existence à eux n'était pas connue de tous, le grand public avait déjà beaucoup de difficultés à accueillir les mutants. Ces derniers étaient vus comme des héros, au début – et puis certains d'entre eux avaient usé de leurs dons pour le mal, et l'engrenage fut lancé. La chasse à l'homme, la riposte, la guerre. Le président avait déjà vu ce schéma se produire, lorsqu'il était encore militaire. Désormais, les champs de bataille lui étaient lointains, et il se contentait de diriger les opérations, tapi dans son bureau. Ce changement de statut, il le devait à la création d'une compagnie internationale, financée par les gouvernements de nombreux pays, et implantée dans tous les États. Tous. C'était devenu une nécessité, il fallait surveiller le phénomène mutants. C'était là le rôle du président – gérer les crises. Il faisait ce qu'il y avait à faire, en restant diplomate pour contenir une guerre ouverte. Actuellement discret et officieux, le conflit n'était retraçable qu'à travers les actes terroristes d'un groupuscule composé en majorité de mutants, louant leur supériorité, et à travers des actes isolés entre hommes et non-hommes. Il n'y avait, pour le moment, rien à craindre. Et pour s'en assurer, le président irait à Dublin dès ce soir.
ͼҨͽ
mardi 25 mars 2008 - dublin, ireland Delilah avait entendu parler de cette école, cet institut à Dublin. Il aurait été fondé dans cette ville à cause de sa forte concentration surnaturelle. Elle descendit de l'avion alors que le vent était tombé, il faisait chaud et l'effervescence de l'arrivée la laissait seule au milieu d'une foule de passagers pressés. Elle ne savait pas quoi faire, maintenant. Quitter sa famille, ses amis, sa vie entière pour prendre le large et apprendre à contrôler ce don qui, jusqu'alors, s'était révélé être un poison qu'elle avait du cacher pendant si longtemps, c'était l'objectif. Une fois atteint, elle n'avait aucune idée d'où chercher le fameux institut qui l'attirait tant. Elle erra, dans les couloirs de l'aéroport, dans le hall et les boutiques, avant de se décider à sortir ; Dublin ne pouvait pas être si grand que ça. Hors de question de demander son chemin, si les gens apprenaient qui elle était, et ce dont elle était capable, ils pouvaient tout aussi bien l'aider que la lapider. En ces temps conflictuels, on n'était jamais sûr de rien. Delilah le savait : son meilleur ami était mort. Il avait un pouvoir, lui aussi, et bien qu'on ait parlé d'un accident, la jeune fille savait qu'il avait été assassiné. À cause de ce qu'il était – il lui avait parlé de l'institut dans la cafétéria de leur lycée, leur conversation à la merci d'oreilles indiscrètes, et deux jours après, il gisait sans vie sur le parquet de sa chambre. Le monde n'avait plus rien de sûr, probablement parce que le monde n'était plus celui qu'on connaissait, il ne répondait plus aux mêmes lois, à la même logique. Désormais, des gens pouvaient voler, lire vos pensées ou apprendre un ouvrage par cœur en le feuilletant une seule fois. Plus rien n'avait de sens, et Delilah voulait connaître les nouvelles règles de ce monde, pour pouvoir jouer, elle aussi. La solution était l'institut, mené par des mutants, rempli seulement de mutants, et d'autres entités dont elle ne savait rien. Il était sa terre promise, et si elle ne le trouvait pas, il viendrait à elle, car c'était ainsi avec l'institut. Il était l'endroit salvateur pour tous les mutants, les marginaux, les outsiders – les gens différents.ͼҨͽdimanche 22 janvier 2012 - paris, france« L'avez-vous trouvée ? » L'homme réfréna un gloussement nerveux tandis que ses doigts se resserraient autour de son dossier couleur cyan. Le patron n'était pas le genre d'homme que l'on contrarie impunément. Pas le genre d'homme que l'on contrarie du tout, à dire vrai. « N-non monsieur. » Les doigts du patron pianotèrent sur l'accoudoir de sa chaise. Ses lèvres pincées en un trait fin, avalées ses lèvres, plissé son front, froncés ses sourcils : tout en li indiquait le mécontentement. « Vous m'êtes donc inutile. » Un coup de feu plus tard, l'homme avec son dossier s'affaissait, répandant ses feuilles ça et là. Dessus, des dessins, des mots, des liens, des définitions, des lieux, des témoignages. Désormais tâchées de sang, cela n'avait plus aucun sens. Le patron soupira en apposant ses doigts sur ses tempes, les massant concentriquement pour stimuler sa réflexion. Il la lui fallait. Il la lui fallait à tout prix et aucun de ces incapables était foutu de la lui procurer ! « Dépêchez quelqu'un d'autre et que ces mots soient répétés : une récompense de cent mille euros pour qui la trouvera et me la ramènera ! » Il entendit des pas précipités, des messes basses, quelqu'un qui enlevait le corps de l'homme au dossier. « Laissez le. Le dossier. » Il s'en contrefichait, de l'homme. Il s'en contrefichait, de tout. Seule comptait... seule comptait la boîte. D'une main fébrile, il attrapa le dossier à l'horrible couleur cyan et en parcourut les pages. A mesure que les mots défilaient sous ses yeux, son envie augmentait ; à mesure que les photos lui attiraient l’œil, son agacement de ne pas la posséder grandissait. Il la voulait. A tout prix. Maintenant. Et il n'était pas le seul. PLAGIER C'EST VOLER ET VOLER C'EST ILLÉGAL.
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