Vouloir ou pouvoir, deux verbes tellement proches et tellement opposés, pour lui, ils veulent tout dire. L'envie et le désespoir. Le noir et la blanc. L'amour et la haine. La tristesse et la joie. Vouloir courir, pouvoir regarder les autres courir. Seul. Il voulait pouvoir hurler, crier, courir et ne jamais revenir, pour s'échapper de ce lieu étouffant, de cet espace exiguë. Trouver cet endroit, ce remède, faire de lui un être humain normal, un garçon pouvant faire toutes ses choses, et non plus juste espérer. Mais il reste là, assis à attendre que le temps passe, que le temps l'emporte et s'écoule loin de lui, termine sa course folle du haut d'une falaise, sautant comme un oiseau au dessus des marées. Riant des autres, morts en bas. Une autre vie, un autre cœur, un autre lui. Croulant sous la pitié, éclater, s'ouvrir, découvrir. Acharnement, désespoir. Sans savoir où il va, il continue d'espérer, de croire à tout ça, mais rien. Battement léger, battement sourd. La nuit continue d'avancer chaque jour vers lui. Ses bras se referment, l'étouffe pour doucement l'emporter loin de ceux qui lui sont chers. Les ténèbres arrivent, il doit se battre mais ne sait plus, n'en peut plus. Après tout, pourquoi ? Il est condamnée. Se battre est trop fatiguant. Il espère mais ne fait rien. Il court, vole, crie. Ses pensées sont confuses, noires, embrouillées. Il joue avec eux, ces petits garçons à qui tout sourit. Et lui, il joue et continue d'espérer qu'un jour il arrivera à courir réellement, à être avec eux et non plus à croire, à imaginer tout ce bonheur enflé dans son coeur trop petit, trop étroit. Son souffle lui manque, il doit s'arrêter. Il ne peut plus, faire marche arrière est trop tard. un corps s'écroule, une âme se fane. Encore. Douleur, pleurs, étouffement, doucement il se réveille dans une chambre blanche, une chambre qui se rapproche le plus de la mort. Est-il mort ? Tout est-il enfin fini ? Mais non, il respire, il sent la masse d'une tête sur ses genoux. Elle est là, les larmes dégoulinantes sur ses joues pâles, le suppliant de ne plus recommencer, d'être patient, d'être calme, d'être là pour eux. De ne pas être égoïste car c'est dure pour eux aussi. Il hurle intérieurement, se débattant comme un chat sauvage prit au piège. Il voudrait l'être, voudrait être égoïste au moins une fois dans sa vie, ne penser qu'à lui, qu'à son bonheur qui lui a été pris de force, sans qu'on lui demande son avis. Mais il sourit, il promet, une fois de plus. Une dernière fois et son cœur ne tiendra plus. Une dernière fois et il les quittera. Mais n'est-ce pas ce qu'il veut, tout compte fait ? Pouvoir vivre pleinement sa vie même si durant une période limité, échapper à son destin tragique, vivre pour lui seul ? Oui. Mais il ne le fera pas, pour elle, pour eux. Décision prise, il oubliera les joies d'un cœur qui bat follement, d'un cœur qui bat d'adrénaline. Il oubliera ses rêves pour vivre les leurs. Etre celui dont ils ont toujours rêvé. Être celui qu'il a toujours détesté. Un être faible, un être diminué. Mais rien n'a plus d'importance que leur bonheur. Debout, de retour chez lui, dans sa cage, il reprend ses habitudes, souriant d'un sourire mélancolique, mais vrai. D'un certain côté, il est heureux, il les a. Puis c'est le grand départ, on leur a dit qu'il existait un endroit où certains voeux se réalisaient. Une dernière chance, une dernière danse avant la fin. Son coeur bat doucement au rythme de cette machine de fer. Son premier voyage, son premier dépaysement. Et son dernier. Wellington. Treize ans après avoir vu le jour, le petit garçon a enfin la permission de fréquenter les établissements scolaires. A condition d'être calme. C'est ainsi qu'il grandit, devenant quelqu'un de posé, et de sincère. Peut-être un peu trop, peut-être beaucoup trop. Il y découvre celle qui lui rendra son existence plus vivante, plus réelle, moins contraignante. Croire ? Il a oublié comment faire. Il ne subit plus, il vit. Chaque jour son souffle se perd, chaque jour son souffle se fait plus court. Il aurait de la chance de passer la trentaine, c'est ce qu'on lui a dit. Il a sourit en apprenant cela. Il ne comptait pas dessus. Attraper des moments de vie au vol, des instants figés sur papier. La photographie est devenue pour lui source de remède, source de joie et de plaisir. Lui faisant découvrir une nouvelle facette du monde, une nouvelle facette de la vie. Cette vie qui lui est volé, il l'a rattrape pour la coller dans ses appareils numériques, photographies abstraites, noir et blanc sont ses meilleurs amis. Son domaine, ses passions, ses envies. Son tatouage est son signe de gloire, son instant de vie extrême, il le façonne et fait de lui un être à part. Il n'est plus que défini par sa maladie, on ne le prend plus que pour le jeune qui ne peut courir. Il en joue, il en aime. Et avec elle, son bonheur reprend doucement sa place, son bonheur à lui, celui qu'il avait oublié au profit des autres, celui qu'il avait laissé de côté. Aujourd'hui, il reprend goût à une vie trop vite oublié. En huit ans, des choses peuvent se passer. En huit ans, il peut rattraper se qu'il a laissé s'échapper. En huit ans, il peut choisir de guider son destin, de faire de son futur un goût meilleur. Ce qu'il doit rattraper avant tout ? Le plaisir de la chair opposé. Malheureusement, son coeur fragile ne lui permet pas d'aller plus loin que la barrière des lèvres douces et charnues. Mais même si ça doit être sa dernière action, il ira jusqu'au bout. Mourir lors d'un plaisir intense, que rêver de mieux ? Laisser une trace n'a que peu d'importance. Ses photographies témoigneront de son passage bref sur terre. Il lui a promis de vivre le plus longtemps possible. Mais pour une fois dans sa vie, il ne pourra tenir sa promesse.

pseudo; on m'appelle Suika sur la toile. âge et sexe; j'ai dix huit ans et je suis une femme, sisi. ce que vous pensez du forum; depuis plusieurs jours il me fait de l'oeil. Design et contexte sont juste parfaits. comment l'avez-vous découvert; Je pense mais je ne suis plus sûr, que c'est grâce à une publicité sur fb. code du forum; code validé par haziel. célébrité et copyright; Colton Haynes, le magnifique. Avatar de Eylika, et les images de la fiche, toutes de tumblr! un petit mot pour la fin;