Green, Arnolde Suzan; Elle a un nom d'homme. Honte sur ses Louboutins. Sue; Et c'est fortement conseillé de l'utiliser. 28 ans; Jamais elle n'atteindra la trentaine. 13 février, Londres; Elle a encore du mal à se faire à l'accent d'ici. Repentant démon; Tu le vois, en fait, à son regard et à la courbe de ses lèvres, les choses qu'elle a fait... La jalousie; Elle te la pètera en plein publique, sa crise. Célibataire; Il y a une très forte corrélation entre le niveau de la bouteille de champagne, le nombre de cigarettes dans son paquet et celui de ses standards. Personnalité mondaine; La classe, ça ne sait pait pas tout seul. Superstitieuse; Si sa clope est finie avant que la grande aiguille soit sur le 2... Pas religieuse, mais elle cherche des signes un peu partout; Neutre; Trop occupée.

D'abord, elle avait besoin de quelque chose pour occuper ses mains. En permanence, elles vagabondaient sur son corps; sa tête, elle ne pouvait s'empêcher de la tâter, de noter l'absence de cette excroissance qui avait toujours fait partie d'elle, de passer ses doigts à travers ses fins cheveux, abruptement coupés courts, de ronger ses ongles, de mordre la peau à l'intérieur de son poignet. Ses tics étaient disgracieux; elle voyait le dégoût dans les yeux des autres et ça l'énervait, elle devait être élégante, parfaite, elle devait marcher droite la tête haute parce qu'elle était tellement supérieure, tellement mieux que toute cette masse et il était impératif que ça paraisse. Si seulement elle aurait pu les couper... Non, non non non, ça n'allait pas du tout, qu'est-ce qu'elle ferait sans mains? Elle se retrouverait là, comme une vulgaire clocharde, comme ces gueux qui hantaient les coins sombres, même ici-haut, elle aurait passé à travers tout ça pour rien? Pas question, il existait une meilleure solution, voyons, cela allait de soi.

Elle tira un long coup de la brindille serrée entre son index et son majeur, frissonnant en expirant, le visage tourné vers le ciel. Sa jambe droite, croisée par-dessus la gauche tremblait nerveusement, d’un geste saccadé, agacé. Elle était dehors, à la belle étoile, sur une terrasse où elle s’était rendue en passant par de magnifiques portes vitrées; de l’autre côté trépidait une foule élégamment vêtue. Des hommes et des femmes portant de chics smokings noirs zigzaguaient entre eux avec des plateaux débordant de champagne et autres délicatesses. Elle avait le dos tourné à la scène. Une brise passa sur elle, soulevant la soie noire qui composait sa robe et emportant la fumée avec elle. C’était sa dernière nuit à Londres et cette foule hypocrite composait sa fête d’adieu. Quelqu’un lui en avait organisé une. Elle n’avait pas retenu à qui elle avait offert son meilleur faux sourire, mais elle savait que cette personne ne l’appréciait pas, parce que son entourage complet était conscient du fait qu’elle détestait cet endroit. Autant les marques les plus chères débordaient de sa garde robe, autant elle détestait les salles de bal. Les foules l’énervaient, la stressait et si sa démarche respirait la grâce et le contrôle de soi, sa valse n’était toujours pas à point. Elle préférait les soirées intimes, parfaitement organisées, où chaque invité se connaissait et les nouveaux venus était méticuleusement choisit, les plats préparés au goût personnel des invités. Celle-ci était techniquement la sienne, mais elle n’avait aucun contrôle sur le déroulement des évènements, c’est pourquoi elle avait déjà fumé l’entièreté des cigarettes prévues pour la longue nuit. Et l’intérieur était non-fumeur, donc les serveurs n’avaient rien pour la satisfaire, tout ça à cause de la putain de tapisserie, ouais mon cul c’est pour me faire chier pense-t-elle mais voilà on se calme on reste classe. Elle se rappela la première qu’elle avait eue, offerte par démon bienveillant, comment elle était devenue accro, non pas à cause de la nicotine, parce qu’elle avait sa solution, les tics cessant immédiatement. Elle retira ses escarpins et passa sa jambe fine par-dessus la balustrade, puis l’autre. Assise au bord, elle se donna un petit élan de ses mains et sauta. C’était au premier étage. Amateurs.

Ensuite, il fallait trouver une manière de monter plus haut, le plus haut possible, de vivre dans ces étages élevés, loin du sol, loin d'en bas, mais pas seulement physiquement, non, il fallait s'en éloigner le plus possible sous tous les aspects. Ils appelaient ça être riche, ils mesuraient leur prestige avec des bouts de papier qu'ils échangeaient contre des choses qui les rendaient plus beaux. Elle avait compris ça. Il fallait être beau, en jeter pleins les yeux, respirer la classe, projeter son charisme. Et on devait s'entourer de gens tout aussi riches, beaux, proéminents. Parfois, ils le substituaient par du talent. Parfois, quand ils étaient très bons dans quelque chose, ils n'avaient pas besoin d'être beau. Mais elle, elle aurait tout, tout ça, elle monterait vers des cieux qu'ils croyaient eux-mêmes impossibles d'atteindre. Oh, elle n'avait pas de moyen précis en tête, mais ça serait simple, tellement simple, ils se laisseraient berner, ils se laissaient toujours berner, ils aimaient, crouler sous ses pas, sous sa gloire, ça c'était déjà passé tellement de fois auparavant, ils n'apprenaient pas, commettaient toujours les mêmes erreurs.

En possession d'une énorme fortune, narcissique, charismatique et terriblement séduisant. On le voyait partout dans les médias, impliqué dans plusieurs scandales, mais il semblait toujours s'en sortir intact, au contraire de ses opposants. Pour ses besoins, c'était la cible parfaite. Pendant qu'il était occupé à se croire invincible, elle pouvait comploter librement derrière son dos, sans même avoir besoin d'être subtile. Après tout, elle n'était bonne qu'à divertir son entourage, un accessoire, le cadre de son tableau. Et elle avait exécuté son travail à merveille durant ses années à son côté; son entourage avait en effet été... divertit. Pas besoin de chercher trop loin; elle avait couché avec tout le monde. Homme, femme, dans la soixantaine, parfois plusieurs en même temps, peut-importe. Ils partageaient maintenant tous ce sale petit secret et personne ne voulaient qu'il se rende à d'autres oreilles. L'ironie de la chose, c'est qu'elle l'avait mené en justice pour l'avoir trompé. Pourtant, la possibilité qu'elle puisse perdre ne lui avait même pas effleuré l'esprit. Après tout, elle n'avait pas fait tous ces calculs, prise toutes ces précautions pour rien. Le plus enivrant était que personne ne s'y attendait. Il croyait tous que ce serait lui qui gagnerait, parce qu'il ne s'agissait pas de son premier mariage, parce qu'il était avocat pour les riches et puissants, vivait entouré d'alliés qui avaient tout autant de pouvoir que lui. Il ne savait pas qu'elle les avait pernicieusement retournés contre lui.

Et enfin, elle ne devait jamais être rattrapée. Non seulement elle voulait gravir tous ces échelons, il fallait qu'elle soit la seule à le faire, qu'aucun autre d'en bas ne s'approche de la rejoindre au plus haut. Cela aurait été naïf de croire qu'elle était la seule à avoir creusé son chemin hors de ce trou. Il y en avait eu d'autres avant elle et plus encore à venir. Mais elle, elle ne voulait pas simplement se contenter d'en être sortie, non, elle voulait changer complètement, réellement se fondre à cette vermine de laquelle elle se sentait si supérieure, pour en faire partie, qu'on ne la distingue plus des autres. Elle aurait toujours cette part d'elle -n'était-ce pas ce qui la poussait en premier lieu? - qui continuerait de suinter sa noirceur, cette pourriture qui tentait de ternir tout ce qui s'en approchait, mais ça faisait aussi partie d'eux. C'était un débat sans fin : à qui ressemblaient-ils le plus? À ceux d'en haut, ou d'en bas? Elle, elle savait que ce n'était pas si simple. Certes, il y en avait de pire que la plus vile chimère et d'autres excédaient les halos les plus pures en bonté, mais au final, ils n'étaient qu'un vulgaire mélange de tout ça, arrivaient même à y tirer une certaine harmonie. C'était à quoi elle aspirait et elle ne tolèrerait ni qu'on la ramène, ni qu'on la rejoigne.

Le truc, c’est qu’après avoir atteint son apogée, on ne peut que redescendre. Elle était devenue le centre d’intérêt de Londres; personne ne parlait pas d’elle. Et justement. Tout était si bruyant. Elle ne pouvait tourner un coin de rue, assister à une pièce ou se commander un café sans que des regards ne la dévisage, que des murmures l’entour, qu’elle se retrouve dans une bulle où elle était seule, complètement seule, avec les regards inquisiteurs de spectateurs étrangers qui ne connaissaient rien d’elle, ne savaient rien de sa situation. Peut-importe où elle était, elle se sentait observée, avait l’impression qu’on l’espionnait. Elle vidait paquet de clopes sur paquet de clopes, tellement stressée qu’elle sentait le besoin de fumer alors qu’elle avait une cigarette au moment même dans la bouche. Les magazines ne la contactaient plus pour faire des interviews bêtes sur le contenu de son sac à main. Elle se retrouvait, au contraire, à devoir se méfier des visages inconnus, la moitié d’entre eux étant de jeunes journalistes à la recherche de quelques bribes de sa part pour les journaux à scandales. Et il n’y a pas grand-chose de pire que la paranoïa d’un démon (ou ex-démon). Elle piquait des crises sans crier garde, s’attaquaient à ses amis, le trois quart des choses qu’elle disait étant des vacheries. Elle avait mis à sac son propre bureau. Plus elle se fâchait, plus ça la rendait folle; elle avait gagné, elle était riche, elle vivait dans un loft, bien en hauteur et recevait les invitations de chaque évènement se produisant en ville, qu’est-ce qui lui fallait donc de plus? Elle connaissait la réponse, mais ne pouvait se l’admettre. C’était la raison de son départ, l’élément déclencheur de toute cette pagaille, l’idée derrière la machination. Que personne ne s’approche d’elle. Elle avait besoin de solitude, d’être en contrôle de la situation, que personne ne se mêle de ses affaires. Elle jeta un regard mélancolique à travers la fenêtre de son séjour. Comme elle s’ennuierait de la vue.

pseudo; call me sweetie. âge et sexe; chut. ce que vous pensez du forum; asdfghjkl;`<3 (vous me faites trop plaisir alors je ne trouve rien de constructif à dire) comment l'avez-vous découvert; j'sais pu. dieu le voulait. code du forum; code validé par haziel. célébrité et copyright; Keira Knightley. a)HERE b)le reste c'est des images rognées, alors osef. un petit mot pour la fin; en fait, la jalousie c'est d'avoir peur de perdre ce que l'on a, alors que l'envie c'est de vouloir acquérir quelque chose appartenant à autrui.