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 Nightfall [PV James]

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Theodora Atkins
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MessageSujet: Nightfall [PV James]   Nightfall [PV James] EmptyMar 2 Juil - 13:23

Il était près de huit heures du soir lorsque Theo sortit de chez elle, ferma à clé la porte de son très chic appartement et sortit de son immeuble pour remonter la grande rue qui la mènerait chez Jim.
On lui avait donné une heure pour se préparer et arriver ; elle n’avait donc pas perdu de temps. Elle s’était lavée et habillée comme si elle allait travailler cette nuit – non, en réalité, elle s’était bien mieux apprêtée que ça. Elle avait mis une tenue plutôt jolie qui la mettait en valeur tout en étant classe et loin d’être vulgaire. Quant aux dessous ... Jim aimait voir ses jouets vêtus à sa convenance. Et puisqu’il possédait une carte de fidélité dans l’un des plus grands et coûteux magasins de lingerie connus, il ne s’était pas privé pour lui acheter de jolies choses qui lui feraient plaisir à voir à lui. Et comme elle ne pouvait pas prévoir à l’avance ce qu’il voudrait faire ou non, elle préférait prévenir plutôt que guérir des coups qu’elle savait être atrocement douloureux.
Une fois prête, elle avait vite récupéré son sac à main, une grande veste, et était partie en se demandant malgré tout ce que la nuit allait lui réserver.

Tout en parcourant la distance qui la séparait de l’appartement de Jim, elle repensa à ces deux derniers jours. Tout d’abord, il y avait eu la dispute – plutôt violente – avec un ami à elle ; à cause de Jim, justement. Le jeune homme avait, une fois encore, tenté de l’éloigner de celui qui en avait fait sa chose, une chose avec laquelle il aimait s’amuser de temps à autres, et pas de la plus tendre des façons. Ce à quoi Theo avait répondu avec une certaine mesquinerie. Au final, elle et son ami s’étaient quittés en froid, ce qui l’affectait plus qu’elle ne voulait bien l’admettre.
Ensuite, il y avait eu la fortuite et inattendue rencontre de ce soir. Si on lui avait dit, quelques jours auparavant, qu’une jeune demoiselle viendrait l'aborder dans un bar pour lui demander des conseils en matière de séduction, elle aurait sûrement rit bien volontiers à ce qu'elle aurait considéré comme une vaste blague. Mais Octavie s'était entêtée, et finalement, elle était ressortie de ce petit entretien en lui donnant rendez-vous un peu plus tard pour d'autres "leçons" ; elle avait trouvé la jeune femme très sympathique – mignonne, naïve aussi, jeune et encore mal à l'aise avec certaines choses malgré l'assurance qu'elle se donnait en temps normal, mais néanmoins sympathique. Elle se demanda si elle le reverrait un jour, et dans quelles conditions se passerait leur discussion cette fois.

Finalement, Theo arriva à destination. Depuis qu’ils étaient partis à Dublin, elle avait parcouru le chemin tellement de fois qu’elle le connaissait par cœur, et aurait été tout à fait capable de le faire les yeux fermés. Elle entra dans le bâtiment et se dirigea vers l’ascenseur le plus proche. Direction le dernier étage : quand on aime dominer les autres, on le fait bien jusqu’au bout.
Les portes métalliques s’ouvrirent devant elle. Sortant de l’ascenseur, elle posa le pied dans un couloir au sol recouvert d’une fine moquette de bonne qualité. Elle croisa quelques gardes qui la laissèrent passer. Ils n’étaient pas là depuis très longtemps, et seraient sans doute morts avant la fin du mois, mais ils l’avaient vu suffisamment de fois déjà pour savoir ce qu’elle venait faire ici.
L’un desdits larbins lui ouvrit la porte de l’appartement qu’elle cherchait. Elle s’y glissa en silence, ne pouvant s’empêcher de se sentir piégée, comme toujours lorsqu’elle entendait les gonds grincer derrière elle et les panneaux de bois vernis se refermer prestement. La jeune femme fit deux pas en avant, puis s’arrêta. Elle n’avançait jamais plus sans qu’on l’ait invitée à le faire. Elle l’avait appris à ses dépends, quelques années plus tôt, lorsqu’elle apprenait encore les règles du jeu.
Son regard bleu croisa celui, d’un brun sombre, de l’homme assis sur le bord de son bureau, face à elle, et qui souriait comme souvent, doucereux et dangereux.
D’une voix calme, elle dit simplement :

« Bonsoir Jim. »

n'oublie pas de mettre le nombre de mots à la fin ! Nightfall [PV James] 1122333325 692 mots, 25 points + 10 points ouverture de sujet.


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MessageSujet: Re: Nightfall [PV James]   Nightfall [PV James] EmptyMar 2 Juil - 13:35

Jim avait passé une journée moyenne dans la banalité affligeante du petit train-train quotidien. Il l’avait passé au téléphone avec des clients, plus stupide les uns que les autres, afin de leur expliquer pourquoi c’était LUI qui décidait et pas eux. Ensuite était venue le moment irritant et prévisible où l’un des clients avaient désobéit... Il était étonné, malgré tout, de la facilité avec laquelle la masse populaire et imbécile se croyait profondément unique et irremplaçable. Il trouvait dans ces «non moi jamais» et ces «mais moi c’est différent» un genre d’amusement qui se remplaçait régulièrement par de l’exaspération teintée d’une très grosse envie de meurtre. En général, ses snipers - à qui il ordonnait de suivre ses clients - étaient là pour régler le léger détail qu’était leur existence. En cela, il devait bien le reconnaître, Theo était différente. C’est ce qui la rendait dans un sens, intelligente. Elle savait qu’elle n’était pas une exception. Elle savait pertinemment que le jour où son utilité déclinerait, le jour où elle commencerait à devenir autre chose que sa chose. Il la tuerait. Comme il avait d’ailleurs tué tout les trophées dont il s’était entouré.

Tapotant sur son clavier avec autant de conviction que s’il écoutait une conversation peu intéressante, Jim avait senti une frustration montée tout au long de la journée. Son regard s’était arrêté sur son portable. Son jouet préféré ne répondait pas à ses textos, ce qui l’avait frustré plus encore.  Puis, comme ça arrivait souvent, la frustration s’était muée en quelque chose de plus profond et bestiale, ça n’était plus un état d’esprit mais quasiment une fixation. Il était frustré: ces abrutis ne comprenaient rien  et pire encore, ils étaient persuadés d’avoir le dessus sur lui. Conneries. La moitié d’entre eux mangeait dans sa main comme on nourrit un agneau pour l’emmener à l'abattoir.
Le coup de trop avait été le renvoie de facture pour «montant trop onéreux». Décidément, être un génie du crime et vendre ses services en tant que tel n’aidait pas certaines personnes à refléchir plus de quelques centième de seconde. Son sniper avait réglé l’affaire quelques 3 secondes après la réception de la facture. Il avait été satisfait de voir passer la photo de cette immonde andouille, morte, un air bête sur le visage.
Alors, sentant le besoin irrépressible, il avait appelé Theo. Oui, il aurait pu le retenir, mais pourquoi l’aurait-il fait? Tout le reste attendrait. Une fois  le texto envoyé, il ne lui restait plus qu’à trouver de quoi s’occuper. Il avait alors harcelé Kitty Kat, ne recevant pour réponse qu’un très charmant «Fuck off» qui le remplit de satisfaction. Il était tombé au mauvais moment, quelle bonne nouvelle. Alors, seulement, il s’était remis à travailler, pas plus convaincu mais concentré au moins. Traitant les affaires du jour, jouant à Sugar rush, détaillant le nombre de contrat honorer et surtout, surtout, comptant le nombre de victime. Il sortit alors son pokedex et les indexa soigneusement un par un. L’air satisfait sur son visage en disait long.  Huit heures sonna, il était assis sur le coin de son bureau. Il entendit la porte s’ouvrit. Un sourire doucereux se peint sur son visage. Bien... Elle était à l’heure. Elle apprenait vite. Il se rappelait avoir du lui apprendre certaines politesses à son arrivée ici. Elle avait fini par comprendre.
Il l’observa s’arrêter à bonne distance, ricanant presque tant sa mémoire d’hypermnesique lui ramenait des images très nette de cette soirée d’été où elle s’était approchée sans qu’il ne l’ai demandé.

« Bonsoir Jim. »


Un sourire d’autant plus amusé se dessina sur son visage. Il s’approcha doucereux et tourna autour d’elle, comme un aigle survolerait sa proie. Il la détaillait sous toute les coutures, il n’aimait pas que ses choses soient habillées n’importe comment. Tant qu’à être un objet, autant être jolie à regarder.

«Bonsoir, darling...»

Il retourna à son bureau, tranquillement. Il s’asseya tranquillement à son bureau, laissant Theo plantée là un très très long moment pendant lequel il eu le temps de répondre à une demi douzaine de mail et de monter niveau 23 sur pokemon jaune. Avec un naturel déconcertant, lorsqu’on ne le connaissait pas, il dit d’une voix on ne peut plus charmante.

«-Mais je t’en prie, Theo... Met toi à l’aise. Tu as l’habitude...»

Un sourire plus que terrifiant tant on sentait la frustration accumulée dans la journée se figea sur son visage un long moment durant lequel il ne la quitta pas des yeux un seul instant. Il savait dans quel état cela mettait Theo comme il savait pertinemment que jamais elle ne s’habituerait à ça. Mieux encore, il savait qu’elle finirait par faire une erreur. Elle en faisait toujours une.



781 mots. 25 points


Dernière édition par James Brook le Mar 2 Juil - 13:40, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: Nightfall [PV James]   Nightfall [PV James] EmptyMar 2 Juil - 13:37

Theo ne bougea pas d’un cheveu en voyant Jim se lever de son bureau et s’approcher d’elle. Elle avait l’habitude : il venait vérifier qu’elle était présentable, qu’elle était jolie à regarder ; un bel objet qu’on aime à étudier de temps à autres et à utiliser parfois, voilà le rôle qui lui avait été donné. Jim avait été très clair à ce sujet, dès la première journée qu’ils avaient passé ensemble, quelques années de ça maintenant. Et les quelques fois où elle avait essayé de changer les choses lui avaient coûté cher. Vraiment très cher.
Alors, elle le laissa lui tourner autour sans broncher, le laissant l’observer comme un prédateur observerait un hypothétique et alléchant repas. Elle le suivait du coin de l’œil, les épaules et le dos droits, le menton légèrement relevé, les mains élégamment croisées devant elle. Rien dans son attitude ne montrait qu’elle était totalement soumise à lui et qu’elle aurait fait absolument tout ce qu’il lui aurait dit de faire.

«Bonsoir, darling...»

Bien malgré elle, la jeune femme sentit un léger frisson courir le long de son dos. Ce surnom qu’il lui donnait, dénué de toute affection, toute émotion, la suivait depuis qu’il avait décrété qu’elle serait son jouet, sa chose. Elle le regarda la contourner et retourner s’asseoir à son bureau sans rien ajouter de plus. Intérieurement, elle soupira : elle ne prendrait pas le risque de bouger sans qu’il lui ait clairement spécifié qu’elle le pouvait. Elle avait déjà essayé, et avait regretté très longtemps cette décision. Remettant rapidement en place ses longs cheveux bruns d’un léger mouvement de tête, elle attendit.
Elle attendit longtemps. Elle se focalisait sur les bruits qu’elle percevait : le cliquetis des touches du clavier sur lequel Jim pianotait en répondant à ses mails ; la soufflerie de l’ordinateur, discrète mais bien présente ; le régulier tic-tac d’une horloge ou d’un réveil ; le son diffus, presque inexistant, de la vie nocturne de Dublin. Il lui semblait pouvoir entendre les voitures filer le long des grandes allées, les rumeurs de la foule qui se pressait dans les rues, prête à sortir, à aller de ça de là. A vivre une existence banale et répétitive qui leur convenait bien. Theo se demandait comment on pouvait se satisfaire de la routine. Il n’y avait rien de plus mortel que la routine.
Enfin, presque rien.
Finalement, Jim parla à nouveau.

«-Mais je t’en prie, Theo... Met toi à l’aise. Tu as l’habitude...»

L’escort-girl croisa son regard et un nouveau frisson, d’appréhension cette fois, glissa le long de sa colonne vertébrale. Ce sourire qu’il affichait, elle le connaissait bien. Elle l’avait vu souvent, et généralement, ça n’annonçait rien de bon – rien de bon pour elle, en tout cas. Ca ne ratait pas : à chaque fois qu’il la fixait de cette manière, systématiquement, elle se tendait imperceptiblement ; enfin, imperceptiblement pour le commun des mortels. Aux yeux de l’homme en costume impeccable derrière son bureau, sa nervosité était aussi visible que le nez au milieu de la figure.
La jeune femme ne se démonta pas cependant ; ôtant sa veste, elle l’accrocha ainsi que son sac au porte-manteau dans un coin de la pièce, et alla s’asseoir dans un fauteuil bien précis. C’était « son » fauteuil, comme on parle de la table où est posée le joli vase chinois bien décoré. De là où elle était, elle voyait très bien Jim, et Jim la voyait parfaitement. La demoiselle se cala dans son siège, les jambes croisées et les deux mains posées sur les accoudoirs. Sa tenue la mettait très bien en valeur : encore une fois, elle avait choisi ses vêtements pour plaire.

Theo laissa passer quelques instants sans rien dire, juste le temps pour elle de s’assurer que Jim ne travaillait plus. Il la fixait toujours, et elle n’arrivait déjà plus à regarder ailleurs. Plutôt que de soutenir son regard, elle était, littéralement, hypnotisée. Il avait cet effet-là sur elle, et elle n’avait jamais su pourquoi. Elle se demandait comment elle avait pu tomber amoureuse de quelqu’un comme lui, mais ses questions étaient bien vite balayées par la virulence de tout ce qu’elle ressentait envers celui qui la considérait comme une distraction, un outil assez pratique pour l’instant, mais qui au moindre faux pas se ferait un plaisir de se débarrasser d’elle.
Calmement, elle demanda :

« Qu’est-ce que tu attends de particulier de moi ce soir ? »

Elle ne savait jamais ce qu’il lui préparait. Mais au sourire terrifiant qu’il arborait toujours, elle se doutait que ça ne serait rien de franchement très agréable.


766 mots 25 points


Dernière édition par Theodora Atkins le Mar 9 Juil - 12:43, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: Nightfall [PV James]   Nightfall [PV James] EmptyMar 9 Juil - 12:40

James n'avait eu de cesse de sourire tant il voyait l'angoisse monter en elle. Son sourire s'intensifia d'autant plus qu'elle frissonna. Il secoua la tête et eu un léger rire et finit par fermer les yeux.

« - Ah, Darling, Darling, Darling... Et dire que tu te crois douée... »

Ses yeux s'ouvrirent pour se fixer sur elle. James avait de véritables rayons X à la place des yeux, rien ne lui échappait. Absolument rien. Le léger tressaillement de Théo, les poils de ses bras se dressant sous l’effroi, ses pupilles dilatées en passant par ses articulations blanchies par la peur.  James soupira. Il fallait se rendre à l'évidence... Même ça, c'était trop simple, trop facile...  Sa frustration augmenta de manière visible. Il resta malgré tout assis. Souriant bien que ses prunelles se durcirent encore. Il avait soif de douleur, il voulait faire mal. Non, il ne « voulait » pas, il « devait ». Ca avait toujours été plus qu'une simple volonté, il avait toujours ressenti une irrépressible envie de faire mal, de voir et sentir la souffrance d'autrui. Il avait du pouvoir sur les autres, il aimait voir ce pouvoir-là en action. Il n'avait pas besoin de se sentir rassuré par rapport à ça. Il n'était pas capable de ressentir cette peur caractéristique du genre humain. Il n'était pas doué de ces émotions.

« Qu’est-ce que tu attends de particulier de moi ce soir ? »

James haussa un sourcil en l'entendant et pouffa une nouvelle fois de rire. Il regarda autour de lui avant de se lever, de s'adosser à son bureau, mains dans les poches. Il avait un sourire charmant, trompeur. Dans sa manière de la regarder transpirait le peu de considération qu'il avait pour elle et pour tout ceux de sa race. Oh, il ne parlait pas des mutants, les mutants étaient justes des humains avec des pouvoirs, des pouvoirs qui les rendaient pathétiques tant la plupart les utilisait n'importe comment, tant ces pouvoirs de changeaient rien à leur manière d'agir... Une évolution plus tard, les humain n'avaient toujours pas compris ce qu'était la plus grande préoccupation de James et de son ennuis.  Souriant continuellement, il se décida à répondre avec un ton jovial.

« Un jour, je te ferais tuer, tu sais... »

L'idée le ravissait déjà mais le fait était qu'il avait encore besoin d'elle pour l'instant. Sortir dans ces galas étaient beaucoup trop ennuyeux et surtout, il avait besoin de contrôler l'information. N'importe quelle information. Incluant ce qu'il se disait sur lui. Théo était ses oreilles dans le dos et sur l'oreiller. Oh, oui. Il l'employait également comme ça. Après tout, c'était une prostituée. Qu'elle croie avoir un certain standing ne l'élevait à aucun rang aux yeux de  James. Elle était ce qu'elle était. Elle savait jouer de son corps. Il avait besoin d'informations, de confession sur l'oreiller. Alors elle allait faire son travail avec pour seule paie la joie d'être encore en vie le lendemain. Aux yeux de James, c'était déjà beaucoup et ce soir, c'était même un peu trop. Il savait qu'elle s'était fait des amis. Lui en avait-il donné l'autorisation ? Il ne laissait pas sortir ses jouets sans surveillance... Et il n'avait pas trop aimé ce qu'on lui avait rapporté. Cela étant dit, il savait que les premiers faux pas ne tarderait pas à venir. Sa main sortit de sa poche, une photo coincée entre deux doigt. Ephraim Newton et Théo se trouvaient dessus. James pencha la tête se donnant des airs de cartoon triste.

« -Et bien, Darling... On me tromperait ? C'est mal, ça... Je me sens trahi, vraiment. »

Il éclata de rire, incapable de garder son sérieux. Il secoua la tête en reprenant son souffle. Ses yeux se posèrent une nouvelle fois sur Theo.

« -Ce que je veux... ? Hmm. Disons que nous allons jouer un petit jeu... »

Il prit le coupe papier à coté de lui, le faisant tourner entre ses doigt il se captiva pour les éclairs d'argents que la lumière faisait sur la surface lisse de la lame.

« -Chacunes de tes incartades habituelles te coutera cher. Si tu parviens à rester sage et immobile comme je te l'ai appris alors... Peut-être que je ne serais pas si désagréable. »

Un sourire immense et inhumain vint se dessiner sur son visage.

« Mais nous savons tout les deux que tu n'y arriveras pas, Darling. Je me demande combien de temps tu vas mettre avant de devenir indisciplinée... »

Le coupe papier fila se planter si prêt de la cuisse de Theo qu'il fila le collant de la jeune femme. James sourit de plus belle.

« -Je te propose d'aller te changer, ce soir. Tu ne sors pas. »

Il se leva, allant fermer la porte à clé. Il retourna tranquillement à son bureau. Il bouillonnait intérieurement. Il n'avait qu'une seule envie. Une seule obsession. Quelques tics vinrent polluer son expression de calme. Des tics qui ne valaient rien de bon.

811 mots ; 25 points.
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MessageSujet: Re: Nightfall [PV James]   Nightfall [PV James] EmptyMer 17 Juil - 17:14

Theo se laissait sonder sans broncher, consciente que tout ce qu’elle essayait de cacher finissait invariablement par être vu. Il y avait toujours quelque chose qui finissait par la trahir – quelque chose que le commun des mortels ne voyait généralement pas, un tout petit détail à côté duquel l’on passait parce qu’on ne se rendait pas compte qu’il était là. Les yeux de Jim voyaient tout. Absolument tout. Et parfois, la jeune femme se demandait s’ils n’arrivaient pas aussi à lire directement à l’intérieur de sa tête ; elle ne savait pas s’il s’agissait d’un pouvoir ou juste d’un autre de ses atouts qui le rendaient si dangereux et imprévisible.
Il la regardait avec ce même mépris qu’il réservait au monde entier. Personne, ni ange, ni démon, ni mutant, n’avait un quelconque intérêt pour lui. Il y avait bien celle qu’il appelait Kitty Kat, la drôle de fille qui avait débarqué un jour sans prévenir et avec laquelle il jouait un étrange jeu du chat et de la souris en inversant constamment les rôles, mais c’était tout. Le reste de tout ce qui vivait était ... était quoi, d’ailleurs ? Moins que rien ? C’était sûrement sous-estimer l’absence totale de considération et d’empathie qu’il avait pour les autres.
En attendant, il fixait toujours la jeune femme, sourire accroché aux lèvres, l’air presque amusé.

« Un jour, je te ferais tuer, tu sais... »

Theo ne prit pas la peine de répondre. Bien sûr, qu’elle le savait. Elle l’avait su très vite, qu’elle ne sortirait pas vivante de cette « relation ». Dès qu’elle deviendrait inutile ou qu’elle aura fait un faux pas de trop, son histoire s’achèverait purement et simplement. Cependant, si elle devait mourir, elle voulait que ce soit de sa main à lui. Elle ne voulait pas qu’un larbin parmi d’autres, qu’un assassin semblable à tous les tueurs existant l’achève salement. Cela dit, la jeune femme devait bien se rendre à l’évidence : James ne lui ferait certainement pas le « plaisir » de la tuer lui-même. Ce serait risquer tâcher son costume Westwood taillé sur-mesure, et il était hors de question de se salir en lui faisant un trou dans la tête.
Décidant de ne pas se concentrer davantage sur cette échéance funeste qui se rapprochait chaque jour un peu plus, elle reporta son attention sur l’homme appuyé contre son bureau. En le voyant glisser la main vers sa poche, elle se raidit très légèrement, inquiète. Son angoisse s’en trouva démultipliée lorsqu’il sortit une photo, et qu’elle s’y reconnu en compagnie d’Ephraïm.

« Et bien, Darling... On me tromperait ? C'est mal, ça... Je me sens trahi, vraiment. »

Il se mit à rire une fois encore, et elle pâlit violemment. Elle sentit son rythme cardiaque s’accélérer tandis qu’elle faisait de son mieux pour ne pas bouger.
S’il y avait bien une chose qu’elle avait apprise, c’était que James avait toujours un œil sur ses jouets. Toujours. Alors, qu’il l’ait fait surveiller n’aurait pas dû la surprendre tant que ça. Mais savoir qu’il était au courant de ses nouvelles relations à Dublin, elle qui jusqu’alors avait toujours été seule, ne présageait vraiment rien de bon, pour elle comme pour les quelques personnes avec lesquelles elle s’était liée. Muette, elle attendit la suite avec appréhension.

« Ce que je veux... ? Hmm. Disons que nous allons jouer un petit jeu... »

Theo pâlit davantage encore. Les jeux de James se terminaient souvent mal – pour les autres, cela s’entend. Ils lui servaient aussi bien de divertissement que de rappels à l’ordre ; IL était aux commandes, on ne faisait rien sans qu’IL l’ait décidé. Et les punitions réservées à ceux qui lui désobéissaient n’avaient rien à envier aux plus belles scènes de torture qu’on puisse imaginer, quelle que soit la torture employée d’ailleurs.
Impassible, Theo suivit des yeux le trajet que fit le coupe-papier depuis le bureau jusque dans la main de James qui semblait fasciné par les reflets argentés sur la lame.

« Chacune de tes incartades habituelles te coutera cher. Si tu parviens à rester sage et immobile comme je te l'ai appris alors... Peut-être que je ne serais pas si désagréable. Mais nous savons tout les deux que tu n'y arriveras pas, Darling. Je me demande combien de temps tu vas mettre avant de devenir indisciplinée... »

La jeune femme n’eut que le temps d’entendre un sifflement sinistre que le couteau se plantait dans le fauteuil. La tranche était passée si près de sa peau qu’elle avait déchiré son collant et lui laissait une vague impression de chaleur près du point d’impact. Inconsciemment, elle s’était reculée dans son fauteuil, les épaules redressées et la tête légèrement penchée en arrière.

« Je te propose d'aller te changer, ce soir. Tu ne sors pas. »

Un horrible frisson couru le long de son dos tandis qu’elle se levait en silence. Lorsqu’elle se tourna pour ramasser son sac et s’éloigna en direction d’une pièce adjacente, elle ne manqua pas d’entendre le verrou de la porte d’entrée se fermer.
Elle était prise au piège. Même si elle avait voulu s’enfuir, elle en aurait été bien incapable. Et puis, si elle avait esquissé ne serait-ce qu’un geste montrant son envie de partir, l’un des snipers postés autour de l’appartement l’aurait abattue bien avant qu’elle ne pose la main sur la poignée de porte.
Une fois passée dans la salle d’à côté, elle referma derrière elle et ferma les yeux.

Mais qu’est-ce que je fais encore là ... pourquoi je suis encore là ... ?

Question ô combien légitime qu’elle se posait lorsqu’on savait à quel traitement elle avait droit et le destin plus que macabre qui l’attendait. En silence, elle maudit son cœur, elle maudit ses sentiments qui s’opposaient à son bon sens et sa raison, elle maudit le destin de l’avoir mise sur la route de James Brook, elle se maudit elle pour ne pas être plus forte et capable de prendre la bonne décision, elle maudit l’univers tout entier pour ce qui allait se passer et ce qui se passerait après. Elle maudissait tout le monde, sauf son bourreau, et au final, elle finit par ne plus maudire personne d’autre qu’elle-même. Comme toujours.

Elle retourna dans le bureau de James quelques minutes plus tard. Elle avait troqué ses habits contre une autre tenue, bien plus dénudée sans tomber dans le vulgaire, et qui, en la couvrant nettement moins, la rendait d’autant plus vulnérable. Debout au milieu de la pièce, à la merci de l’homme en costume qui la regardait avec un sourire à faire froid dans le dos, elle espérait seulement que ça ne durerait pas suffisamment longtemps pour qu’elle craque et se mette à hurler.
Mais elle savait pertinemment que ce moment arriverait tôt ou tard.



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MessageSujet: Re: Nightfall [PV James]   Nightfall [PV James] EmptySam 27 Juil - 17:54

Selon James, il y avait  deux genres de situations amusantes : la première était de pousser quelqu'un à aller à un destin funeste sans avoir à le menacer, la seconde était de l'amener à savoir ce qui allait se passer et lui prouver qu'il avait tort de prétendre savoir cela. Aussi, après avoir fermé la porte, il avait envoyé un rapide message à l'un de ses hommes de mains.

Meanwhile

Kitty kat avait enfin regardé son portable. 63 messages non lus. Chacuns de plus en plus nerveux, coléreux et violents. Elle connaisait Pikajim. Tout ça ne sentait pas bon. Non pas qu'elle risquait quoique ce soit. Elle avait rencontré Theodora en revanche... Elle effaça les 63 messages et réajusta un bonnet marill offert par Jim (elle avait gagné un pari) puis appela un tout autre numéro.

« -Peach ? C'est moi, répond pas. Hmmm, j'ai reçu 63 messages de Jim. Ca va très mal se passer ce soir. Il va être inventif ce soir. Y a de la morphine chez lui sous le lit. Ne pose pas la question, bien entendu que c'est moi. Shoot toi. Ca vaudra mieux... J'peux rien faire d'autre pour toi, Theo. Désolée... »

Et raccrocha.

*

En attendant qu'elle revienne, jubilant à l'avance de ce qui allait se passer, il alla rajuster son costume, remettant sa cravate en place, vérifiant son allure. Bien que James n'ai le goût à rien, il n'en restait pas moins extrêmement méticuleux et il avait le sens des choses bien faites. S'il devait sortir, il était convenable et bien habillé : comment aurait-il pu se moquer des autres sinon ? Pourquoi pareil sociopathe s'amusait à de basses mesquineries ? Parce qu'il était tout aussi relaxant de juger une personne que de constater que le xieme garde de l'immeuble est mort. Bien sur, James n'avait pas besoin de ça aussi désespérément que les femmes en tenues guindées avec qui il pouvait avoir ses conversations... En fait, c'est même souvent d'elles qu'il se moquait. C'était là les seuls moments de complicités « réels » qu'il pouvait avoir avec Theo. Il sourit à cette idée, la trouvant parfaitement ridicule. Lorsqu'il l'entendit revenir un sourire malsain se peignit sur son visage. Se retournant vers elle, il la détailla longuement. Il ne pouvait pas lui enlever ceci : Elle était très agréable à regarder et c'est sans doute pour ça qu'il aimait la voir souffrir. Quoi de mieux qu'une ravissante personne au supplice ?

« - C'est fou comme tu portes ça bien, Darling... »

Il s'approcha d'elle, doucement, très doucement. Finalement sa main vint se poser sur la hanche de la jeune femme, remontant doucement le long de son flanc jusqu'à sa poitrine, parfaitement mise en valeur. James l'attira à lui, proche, il sentait le cœur de la jeune femme s'emballer pendant ce temps-là, les pupilles de l'escort girl se dilataient. Sa main posée sur la hanche de la jeune femme vint délicatement écarter les mèches cascadant sur les épaules, dégageant son cou qu'il vint baiser. Doucement, tout doucement, sa main descendit le long du dos de Theo. Ses mains, ses baisers, rien n'était fait au hasard. S'il savait faire mal, il était donc logique qu'il sache faire l'inverse. Le mal, le bien quand on savait faire l'un, on pouvait devenir très bon à faire exactement l'inverse. Ses mains parcourant le corps de Theodora s'arrêtaient toujours exactement aux bons endroits, il la sentit frissonner et rit un peu.

« - Oh tu aimerais que ça continue, n'est-ce pas Darling ? »

Il recula et la détailla en souriant.

« - Dommage que je doive sortir, pas vrai ? »

Il attrapa sa veste, l'enfilant d'un geste souple. Il récupéra son portable sur le bureau et enfila ses oreillettes sans prêter un regard à la demoiselle fébrile. Il traversa la pièce et ouvrit la porte, laissant entrer trois hommes particulièrement imposant.

« -Bonsoir messieurs. Je vous présente...hmmm.... Disons.... Pearl. C'est bien Pearl, n'est-ce pas Darling... ? C'est une mutante. Amusez vous bien. »

Les anti-mutants, voilà une race qui était aussi stupide que persistante. Les trois présents faisaient partis des pires abrutis que James avait jamais rencontré et c'est d'ailleurs pour ça qu'il les avait choisi. Parfaitement irraisonable, parfaitement persuadés d'avoir raison, parfaitement stupide. La soirée s'annonçait particulièrement bien. Les trois dévisageaient déjà Theo avec une haine que Jim aurait qualifiée de « cute ». Malgré tout une lueur ne lui plu pas dans les yeux de l'un d'eux.

« -Avant que je parte quelques petits rappels : Darling, tu ne sors pas et tu suis les règles. Vous. Si vous la tuez... Je vous transforme en en sac à main. »

Un sourire charmant se posa sur son visage tout en activant les micros de son duplex. Il poussa même le vice à embrasser « Pearl » et à peine  le dos tourné, il entendait déjà les semelles lourdes des trois hommes s'approcher de Theo. Il se retourna haussant plusieurs fois les sourcils, laissant la porte légèrement ouverte. Il savait qu'elle ne sortirait pas et c'était tout le jeu. Il lui laissait une porte de sortie qu'elle refuserait de prendre. Ca n'était plus lui qui décidait mais elle...

Il descendait les escaliers en sifflotant quasiment, entendant les coups tombés. Pourquoi ne restait-il pas ? Il avait autre chose à faire. Montant dans le taxi qui l’emmènerait jusqu'à la soirée il se fit la réflexion que l'imagination était encore la plus belle création de l'homme. Tandis que les coups pleuvaient sur la jeune femme, il imaginait ce qui avait pu lui arriver et il se doutait qu'il était beaucoup plus pervers que ces trois brutaux. Malgré tout... Il aimait bien s'imaginer chacun des coups et Theodora... Ah... Theodora... Elle se retiendrait jusqu'à ce qu'elle n'en puisse plus  et c'est là qu'il trouverait son nectar... Et qu'il rentrerait. Parce que oui. Il rentrerait. Pourquoi laisser les autres s'amuser... Il se mettait en condition. Pour l'instant, il avait du travail. Il envoya un texto tout simple.

« Enjoy your stay... Darling... »

Il éclate de rire tout seul. Il avait du mal à envisager pourquoi elle restait et il trouvait ça particulièrement génial. Le fait était qu'il avait cette emprise sur elle et sur certaines personnes. Ca ne lui déplaisait pas, bien au contraire, ça lui donnait envie expérimenter... Ca lui demandait beaucoup, beaucoup d'imagination.

« -touloutoum toutoum Stayin' alive, stayin' alive ! »

Il dansait légèrement sur son siège au grand dam de son chauffeur qui tentait tant bien que mal de se concentrer sur la route pour éviter de penser à ce grand criminel, sur sa banquette arrière, en train de danser en sortant un gameboy color pour jouer à Pokemon. On lui avait dit de ne pas parler, de ne pas poser de question... Il ne le ferait pas d'autant que James avait l'air inquiétant.

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MessageSujet: Re: Nightfall [PV James]   Nightfall [PV James] EmptyDim 28 Juil - 0:02

Au moment où elle se débarrassait de sa veste de tailleur, le téléphone de Theo se mit à vibrer. Fronçant les sourcils, elle saisit l’appareil en se demandant qui pouvait bien l’appeler dans un moment pareil. Mais lorsque ses yeux se posèrent sur le nom s’affichant sur l’écran de son portable, elle eut une longue seconde d’absence en se demandant à quoi tout ceci rimait.
Ne perdant pas un instant de plus, elle appuya sur une touche et porta le combiné à son oreille.

« -Peach ? C'est moi, répond pas. Hmmm, j'ai reçu 63 messages de Jim. Ca va très mal se passer ce soir. Il va être inventif ce soir. Y a de la morphine chez lui sous le lit. Ne pose pas la question, bien entendu que c'est moi. Shoot toi. Ca vaudra mieux... J'peux rien faire d'autre pour toi, Theo. Désolée... »

Puis la communication fut coupée.
Theo resta un moment sans bouger, les yeux clos, déglutissant avec difficulté. Elle connaissait bien cette voix maintenant, puisqu’elle appartenait à l’extravagante et insaisissable demoiselle qui entretenait avec James de drôles de relations, un étrange mélange de fascination mutuelle et de mise au défi perpétuelle. L’homme la surnommait Kitty Kat, et l’escort-girl n’avait pas spécialement cherché à en savoir plus sur elle – tout d’abord, parce qu’elle savait pertinemment que ce serait impossible à faire, et surtout parce qu’elle avait beaucoup de mal à la supporter. Elle éprouvait vis-à-vis d’elle une sorte de jalousie mal placée qui n’avait pas vraiment lieu d’être puisque la jeune femme aux cheveux colorés jouait dans la même cour que monsieur Brook ; cela n’empêchait pas Theo de se sentir encore plus en deçà de ces deux personnages lorsque d’aventure elle devait se retrouver dans la même pièce qu’eux. Si elle était un jouet pour James, Kitty Kat était presque une égale – agaçante, certes, mais une égale tout de même. Et elle ne doutait pas un instant qu’elle n’était rien de très important à ses yeux.
Aussi, cet appel lui laissait un goût amer. Quel était l’intérêt de la prévenir et de lui indiquer une solution de substitution à défaut de pouvoir prendre la fuite ? Après tout, elle devait être le cadet des soucis de Kitty Kat, et plutôt que de lui être reconnaissante pour cette mise en garde, elle en fut profondément agacée et en vint même à se demander si la demoiselle ne s’était pas mise à jouer avec elle à son tour. Pourquoi l’aurait-elle prévenue sinon ? Que gagnait-elle à le faire ? Et aux yeux de Theo, elle n’avait pas l’air du genre à faire de « bonnes » actions par pur altruisme.
Cela dit, elle se retrouvait maintenant face à un choix somme toute fort important : suivre les recommandations reçues et s’injecter la seringue de morphine, ou bien faire comme si de rien n’était et s’exposer à ce que lui avait préparé James ?
La jeune femme ferma les yeux. Puis, glissant son téléphone dans son sac, elle se dirigea vers le grand lit contre le mur du fond ; posant un genou à terre, elle passa la main sous le sommier et la laissa errer jusqu’à ce que ses doigts rencontrent la surface froide et lisse du verre.


Lorsqu’elle sortit de la chambre et revint dans la pièce où l’attendait Jim, elle se demandait combien de temps mettrait la morphine avant d’agir. Elle avait pris soin de se piquer là où sa tenue légère cacherait la marque de l’aiguille, et ne savait donc pas combien de temps prendrait la drogue pour se répandre dans son organisme. Suffisamment rapidement, espérait-elle, pour ne pas avoir le temps de hurler trop fort.
Les épaules droites et le menton relevé, elle laissait Jim la détailler sans retenue.

« - C'est fou comme tu portes ça bien, Darling... »

La jeune femme ne broncha pas, faisant comme si la remarque ne l’atteignait pas alors que la réalité était, bien évidemment, très différente.
Elle le laissa s’approcher sans ciller, et ne bougea pas plus lorsque finalement il posa la main sur elle. Extérieurement, elle sembla tout à fait maître d’elle-même. Intérieurement, elle sentait son cœur se mettre à cogner contre sa poitrine, si fort qu’elle ne doutait pas que Jim le sentait battre maintenant qu’il l’avait collée à lui. La jeune femme se forçait à respirer calmement, luttant pour ne pas se laisser aller à ces passions qui s’éveillaient en elle. James Brook lui faisait peur, elle le savait dangereux et imprévisible, colérique et pervers, mais il suffisait d’un contact, d’un simple baiser dans le creux de son cou pour qu’elle se sente envahie de sentiments violents et irrépressibles ; dans des situations comme celle-ci, toutes les fibres de son être lui hurlaient de se donner à lui corps et âme, sa raison momentanément étouffée par ce que lui dictait son cœur.
Un frisson vint la secouer, ce qui arracha  à James un léger rire amusé.

« - Oh tu aimerais que ça continue, n'est-ce pas Darling ? »

Theo se retint de répondre, se contentant de le regarder s’écarter.

« - Dommage que je doive sortir, pas vrai ? »

La jeune femme haussa légèrement les sourcils. Durant quelques secondes, elle avait tout oublié de la réalité qui l’attendait, dure et impitoyable. Ce ne fut que lorsqu’il fut prêt à partir et qu’il fit entrer trois colosses à l’air mauvais – et dangereusement idiot, il fallait le dire – qu’elle sentit l’angoisse arriver.

« -Bonsoir messieurs. Je vous présente...hmmm.... Disons.... Pearl. C'est bien Pearl, n'est-ce pas Darling... ? C'est une mutante. Amusez vous bien. »

La phrase lui fit l’effet d’un coup de marteau sur la tête.

Je le savais ... pensa-t-elle amèrement, je le savais que ça allait m’attirer des problèmes. Quel don, vraiment. Stupide mutation, stupides visions, stupide, stupide moi.

Le menton haut et la tête droite, elle regardait les anti-mutants tandis que la peur se frayait un chemin dans son esprit. Toutes les belles paroles d’Ephraïm, tous les beaux idéaux qu’il entretenait lui parurent tout à coup bien vains, et elle ne doutait pas que d’ici la fin de la soirée, elle serait plus proche que jamais de l’avis de l’aîné des frères Newton.
Elle sentait les regards noirs de haine fixés sur elle alors que, à moitié nue, elle était plus vulnérable que jamais ; fuyant la violence physique comme la peste, elle se retrouvait désormais à la merci d’hommes qui ne connaissaient que ça.
Jim prit la parole une dernière fois.

« -Avant que je parte quelques petits rappels : Darling, tu ne sors pas et tu suis les règles. Vous. Si vous la tuez... Je vous transforme en en sac à main. »

Il l’embrassa alors avant de tourner les talons et de sortir de l’appartement, prenant soin de ne pas totalement fermer la porte. Theo contemplait la scène d’un air lointain, un peu absent même. Elle se sentait de plus en plus détachée de ce qui était en train de se produire, le soudain affolement de son rythme cardiaque ayant accéléré la diffusion de la morphine dans ses veines.
La jeune femme regarda les trois antis s’avancer vers elle, menaçants, ravis de pouvoir casser du mutant, de montrer leur domination sur une femme qui avait pour seul défaut de parfois voir l’avenir en rêve. Un très mince sourire vint étirer le coin de ses lèvres.

Quelle ironie, la seule fois où j’en aurais eu vraiment besoin, ma clairvoyance me lâche.

Le premier coup vient de la brute situé à sa droite. Le poing serré et cagneux s’enfonça dans son estomac, lui arrachant un léger gémissement de surprise et de douleur. Un autre coup s’abattit sur son épaule gauche, puis un troisième sur sa joue.
Maintenant que les règles avaient été posées et les hostilités ouvertement déclarées, les trois hommes s’en donnaient à cœur joie. Frappant, insultant, frappant encore, ils ne se retenaient pas le moins du monde et déversaient sur elle leur haine des mutants, de la différence, de tout ce qui ne leur plaisait pas. Elle était une cible parfaite, tout à fait inoffensive, et elle n’opposait aucune résistance à ces frappes méchantes et purement gratuites.
La morphine avait enveloppé Theo dans un carcan de coton, atténuant ses souffrances juste assez pour qu’elle n’ait pas encore eut besoin de crier. Lorsque les effets de la drogue disparaîtraient, tout son corps lui rappellerait les évènements de cette nuit ; chaque os fêlé, chaque hématome, chaque égratignure sur sa peau ramènerait à son bon souvenir les détails des sévices subis.
De leur côté, les antis continuaient de frapper, agrémentant chaque coups de noms plus dégradants les uns que les autres pour Theo qui, relevée sans ménagement à chaque fois qu’elle touchait le sol, ne pouvait rien faire d’autre que d’attendre que ça passe.
Finalement, un coup plus violent que les autres la propulsa contre le bureau de James. Le choc lui arracha un cri qu’elle n’eut pas le temps de retenir. Durant quelques secondes, rien ne se passa. Puis elle sentit qu’on lui agrippait les cheveux et qu’on la remettait debout. Tout à coup, la tranche du bois s’enfonça dans son estomac. Clignant des yeux, la jeune femme réalisa qu’elle était à plat ventre sur le meuble parfaitement rangé. Et ce ne fut que lorsqu’une main vient appuyer sur sa tête pour la maintenir basse qu’elle comprit ce qui allait se passer. Elle avait déjà vécu cette situation avant, mais sans les coups et sans doute pas avec la même barbarie qui allait suivre.
Inspirant un grand coup, l’escort-girl planta ses ongles dans le bois et se prépara à la douleur, indifférente aux doigts glissant le long de son dos pour la déshabiller.


Theo ne sut pas combien de temps encore dura son calvaire. Tout ce qu’elle savait, c’était qu’elle avait mal, qu’elle était nue et qu’elle se sentait salie, souillée par des hommes qui n’avaient retenu aucune de leurs pulsions. Elle avait la gorge douloureuse à force d’avoir crié, la morphine cessant de faire effet beaucoup plus tôt qu’elle ne l’aurait espéré. Il lui semblait se souvenir de s’être évanouie pendant deux secondes, ou peut-être un peu plus. Une poignée de secondes durant lesquelles elle n’avait plus rien senti et plus rien vu, plus rien entendu que le silence.
Maintenant, elle se trouvait quelque part dans la pièce, elle ne savait trop où, la vision brouillée par la douleur. Gisant là comme une poupée de chiffon, elle aurait donné cher pour n’être que ça, une poupée sans nerfs, sans âme, sans rien, un bête tas de tissus et de coton qui n’aurait pas à se poser de questions, à avoir des états d’âmes ou à se laisser ballotter par des sentiments qui, de toute façon, n’apportaient jamais rien de bon.
Tel était l’avis de Theo en cet instant. Elle était fatiguée, elle avait mal, et elle aurait voulu fermer les yeux pour les rouvrir sur un monde où rien ne se serait produit, où elle ne serait pas mutante, où elle ne risquait pas d’être la proie de gens comme ceux qui l’avaient passée à tabac ce soir.
Mais c’était une jeune femme fière et pleine d’orgueil, et l’humiliation avait été suffisamment cuisante comme cela pour qu’elle se laisse aller à la faiblesse de l’inconscience. Et puis, cela ne plairait certainement pas à James.
Sans se soucier de l’endroit où pouvaient se trouver ses tortionnaires, elle roula sur le ventre en gémissant un peu et, tremblante, parvint à se mettre à genoux, ses longs cheveux bruns en bataille cascadant sur ses épaules, couvrant son dos et tombant un peu devant son visage, masquant en partie son regard bleu d’une froideur absolue.
Elle se sentait plus désabusée que jamais. Elle s’était surprise à vouloir croire aux paroles réconfortantes d’Ephraïm, à espérer qu’il ait raison et que la haine viscérale que les humains et les mutants se portaient bien trop souvent finisse par disparaître.
Plus que jamais en cet instant le jeune homme lui apparaissait-il comme un utopique naïf aveugle à la réalité des choses.
Un mouvement sur sa droite attira son attention, et la jeune femme tourna la tête, prête à endurer de nouveaux coups s’il le fallait. Après tout, plus grand’ chose ne pouvait la surprendre en matière de violence ce soir.




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MessageSujet: Re: Nightfall [PV James]   Nightfall [PV James] EmptySam 17 Aoû - 18:49


Ce ne furent pas des coups qui accueillirent le regard de Theodora, cette fois-ci mais trois gerbes de sang précédées d’un bruit d’explosion étouffée par un silencieux. James n’aimait pas qu’on abime ses affaires. Dans ce cas-ci, c’était particulièrement paradoxale parce qu’il voulait jouer avec Theodora mais il aimait que ça vienne de lui. Cette idée avait été brillante mais voir l’état de son jouet et de son appartement après le passage de ces gros porcs l’avait mis totalement hors de lui. Il renifla en leur jetant un regard méprisant.

« -Il manquerait plus que vous ayez pissé sur le tapis… »

Il roua de coup de pied le plus proche cadavre. Il ne parlait pas, il n’avait pas besoin pour que même des cadavres tout ce qu’il y avait de plus mort se sente profondément inquiet pour leur survie dans l’autre monde. James s’agenouilla, empoigna le col de l’homme –déjà mort- et l’approcha si près de son visage qu’il louchait légèrement pour le regarder dans ses yeux vides dont l’un commençait à avoir des envie de liberté.

« -J’AVAIS été…. » Il prit quelque seconde pour se détendre baissant la tête un instant le visage crispé en un masque absolument terrifiant. «  clair pourtant ! Assez pour que des abrutis comme v… »

Il avait levé les yeux tandis qu’un sourire avait fendu ses lèvres. Il avait duré exactement 3 centièmes de seconde. Il avait compté. Un soupire lassé vint remplacer l’énervement qui se transforma en calme plat. Heureusement qu’il avait enlevé sa dernière acquisition du mur. Ca aurait été dommage qu’elle soit recouverte de… De quoi ? A l’odeur, James aurait dit de la matière fécale mais il envisageait aussi que l’odeur fétide vienne directement des bonshommes eux-mêmes. James avait de gros doutes quant à leur hygiène.

«-La preuve, mon vieux, tu te répands sur mon tapis… tss… »

Ses nettoyeurs attendaient à la porte. James les aimait bien, ses nettoyeurs. Ils avaient tout vus et ne s’affolaient de rien. L’un des hommes s’approcha de lui. James l’appelait Beatsy. Il ne savait pas bien pourquoi d’ailleurs. Il fallait bien l’appeler, non ?

« -Monsieur, est-ce qu’on se debarasse d’elle aussi ? »

James haussa les sourcils et tourna la tête vers Théo. La première chose qui lui vint à la tête fut.

« -Ah oui quand même… »

Avec un sourire assez amusé avant de se rappeler qu’il avait bien l’intention de la réutiliser à un moment ou un autre, voir ce soir. James réalisait bien que ce soir son corps ne pouvait pas prendre plus de coup. Ca tombait bien. Les cris l’avaient calmé. Pour une fois. Il regarda Beatsy en souriant et secoua la tête.

« -Nan… Je m’occupe d’elle… »

Beatsy lui lança un regard calme et soupira.

« -Donc… Nous passerons plus tard pour elle ? »
« -Non, non. Son utilité n’est pas arrivée à terme, Beatsy. »

« - Si vous le dites monsieur… »

Ses hommes avaient déjà déblayés deux des trois cadavres. Beatsy allait prêter main forte à son équipes pendant que James considérait ce qu’il allait faire de Theo ce soir. Il ne pouvait pas la laisser comme ça. C’était son jouet, hors de question que quelques nettoyeurs profitent de la vue. Et surtout… Surtout quelque chose l’énervait prodigieusement : cette chose liquide et blanche qui coulait sur les jambes de la jeune femme. James eut un léger rire à cette pensée. Elle en était couverte et c’était peu de le dire. James alla chercher un drap blanc, quitte à être gentil autant que ça ne lui coute ni un pressing, ni de prendre sur lui de ne pas simplement la tuer. C’était déjà arrivé et ne pas avoir été maitre de lui-même l’avait particulièrement  énervé. Il revint et enroula Theo dans le drap sans délicatesse. Pour James, c’était déjà beaucoup de délicatesse. Il finit par la porter jusqu’à la salle de bain. Il la portait comme une petite fille, comme si elle ne pesait rien.

« -Il est temps de prendre une douche, Darling. Ca ne va pas du tout. Les gens sont si peu civilisés de nos jours… Alala… »

Il souriait en disant ça, comme si c’était une blague et s’en était une. Il la déposa doucement dans la baignoire. Le but du jeu n’était pas de la casser encore plus. Il déchira le drap derrière elle pour ne pas avoir à la relever. Vu l’état piteux de ses os et les ecchymoses qui la marbraient sa peau, il fallait mieux attendre avant de la bouger pour de vrai. Enlevant sa veste et sa chemise pour éviter de les réduire à de pauvres torchons. Il ouvrit l’eau et entreprit de trouver une température qui  conviendrait pour éviter toutes complications. Une fois arrivé à ce qu’il voulait, James entreprit de laver la jeune femme avec une délicatesse quasi chirurgicale. La pression qu’il exerçait paraissait parfaitement dosée. Après avoir fini. Il coupa l’eau. Il la sorti de la baignoire avec une aisance déconcertante quand on connaissait James. Il l’allongea sur le carrelage froid, se levant il dit simplement.

« -Pas bouger… »

Il sortit en soupirant, c’était pas très drôle d’être gentil… Il n’aimait pas particulièrement ça. Mais… Mais ça serait tellement plus  intéressant que ce soit elle MALGRE ses sévices qui viennent à lui… James eu un léger sourire à cette idée. Le syndrome de Stockholm était une merveille de paradoxes. Le voir en live sur des gens comme Theodora était un pur plaisir. Il revint avec tout ce qui fallait pour la soigner. S’asseyant par terre, il entreprit de désinfecter les plaies de la jeune femme puis immobilisa un de ses bras qui semblait particulièrement atteint.
Une fois terminé, il  se releva et remit sa chemise. Les nettoyeurs avaient ouvert les fenêtres, il faisait frisquet d’un coup. Il détailla la jeune femme et lui tendit une serviette avant de lui tendre la main.

« -Allez, debout. Tu n’es pas non plus à l’agonie, Darling. »

Lorsqu’elle se fut enfin lever, il l’emmena à la chambre. Il y avait là un papier, sur la table de chevet, quelque chose de froissé qui plus est. James sorti de la pièce pour aller chercher un verre. La soirée, hormis les cris de Theodora, avait été particulièrement navrante. Les vieilles grues lui avaient tournées autour. Il était jeune et dangereux. Apparemment, ça plaisait. Tant mieux et tant pis à la fois. Il sourit en se servant un verre qu’il vida avant de le remplir à nouveau. Il resta dehors un long moment avant de retourner dans la chambre et de se figer en voyant Theo avec le papier froissé.

« -Tu l’as lu n’est-ce pas…. »

Il y avait quelque chose de menaçant dans sa voix. Cela dit, il ne se leurrait pas. Si il n’avait pas voulu qu’elle le voit… Elle ne l’aurait pas vu. Inconsciemment ou non, il l’avait laissé trainer.


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MessageSujet: Re: Nightfall [PV James]   Nightfall [PV James] EmptyLun 19 Aoû - 0:17


Theo regarda s’écraser les cadavres de ses tortionnaires d’un œil désintéressé. Elle en était à ce point où elle ne tirait même plus de satisfaction de leur mort. Pour cela, il aurait fallu que Jim rentre beaucoup plus tôt, qu’il les abatte avant qu’elle décide de ne plus essayer de résister et que son esprit s’égare sur des sentiers dangereux tandis que son corps était malmené de bien des façons.
Elle ne s’occupait pas de sa nudité, pas plus que des nettoyeurs qui entrèrent dans la pièce lorsque leur patron les autorisa à le faire.

« -Monsieur, est-ce qu’on se débarrasse d’elle aussi ? »

La jeune femme coula un regard en coin à l’homme qui venait de parler. Elle le voyait régulièrement – l’un des employés préférés de monsieur Brook. Rapide, efficace, bon dans son travail et pas du genre à poser des questions.
Un parfait et dangereux larbin.

Tue-moi donc, pensa-t-elle. Tu crois que ça me fait peur ?

Depuis qu’elle fréquentait James, la mort était un point fixe et proche auquel elle ne pourrait échapper. Et si ce soir devait être le soir où elle serait abattue, eh bien soit : qu’il l’abatte.
La douleur et l’humiliation avaient plongé l’escort girl dans un état bien étrange ; elle n’était pas malheureuse, pas soulagée, pas en colère, rien. C’était une neutralité totale qui s’était emparée de ses sentiments et la faisait se sentir assez détachée de ce qui était en train de se passer et de ce qui pourrait bien lui arriver.
Aussi, ce fut sans réel enthousiasme qu’elle accueilli la réponse de Jim à son nettoyeur.

« -Nan… Je m’occupe d’elle… »

Elle écouta d’une oreille distraite la brève conversation entre les deux hommes, trop occupée à compter en silence ses plaies et ses os fêlés. Heureusement et par chance, les trois brutes ne lui avaient rien cassé ; son squelette était amoché ça et là, certes, mais rien de redoutable ni de très handicapant.
Fermant les yeux, la jeune femme resta là, assise au beau milieu du salon, seule. Les cadavres avaient été enlevés, les hommes de Jim étaient partis, et lui était passé dans une pièce attenante. Durant les quelques secondes où il fut absent, elle eut tout le loisir de se demander ce qu’il allait bien pouvoir faire d’elle ce soir maintenant qu’il avait eu sa dose de hurlements et de cris de détresse. Un léger sourire passa brièvement sur les lèvres de la jeune femme.

Il doit adorer l’état de l’appartement ... c’était une belle bande de porcs.

Ce fut le contact du tissu contre sa peau qui la fit rouvrir les paupières. Elle posa ses prunelles bleues sur Jim, affairé à l’enrouler dans un drap blanc et propre. Elle le regarda en haussa très vaguement les sourcils, l’air de lui demander ce qu’il comptait faire et si c’était une nouvelle torture qu’il était en train de lui préparer là. Cependant, elle eut rapidement sa réponse : il était calmé, et elle, son jouet, était trop abîmée pour qu’il ne cherche sciemment à l’amocher davantage encore.

« -Il est temps de prendre une douche, Darling. Ca ne va pas du tout. Les gens sont si peu civilisés de nos jours… Alala… »

Aussi se laissa-t-elle faire sans broncher lorsqu’il la souleva, la tenant dans ses bras comme si elle était tout à coup devenue incroyablement légère. Elle se laissa faire lorsqu’il l’amena dans la salle de bain et la déposa doucement dans la baignoire. Elle le laissa faire lorsqu’il déchira le tissu dans son dos pour qu’elle n’ait pas à se lever, ce qui lui aurait sans doute fait perdre du temps et l’aurait fort ennuyé.
Néanmoins, elle accueilli l’eau tiède sur son corps avec un léger soupir soulagé. La pression quasi inexistante massait cependant ses membres ankylosés, et Jim la lavait avec délicatesse et précision. Il n’appuyait jamais trop fort, mais frottait suffisamment pour que partent les traces de ce qui l’avait salie. Fermant à nouveau les yeux, elle se contenta d’apprécier le contact plutôt que de se concentrer sur le reste.
Lorsqu’enfin l’homme à ses côtés coupa l’eau, elle s’autorisa un frisson – de froid et de douleur. Et ce fut tout. Sa fierté empêcha d’autres démonstrations de ce type.
Avec tout autant de facilité que lorsqu’il l’y avait mise, Jim la sortie de la baignoire et la posa sur le sol.

« -Pas bouger… »

Elle le regarda sortir et se fit la réflexion qu’il avait employé le ton exact pour s’adresser à elle. Après tout, elle obéissait à ses ordres au doigt et à l’œil ; elle ne devait pas valoir mieux qu’un chien, bien dressé qui plus est.
Et comme tout bon chien fidèle, elle ne bougea pas. Enfin, ce fut la raison plus que la dévotion qui la fit rester assise. Après tout, qu’aurait-elle bien pu faire une fois debout ? Rien qui ne puisse soigner ses bleus ou effacer de sa mémoire la soirée qui venait de s’écouler, et à dire vrai, elle n’était pas sûre de le vouloir. Ca lui servirait de leçon, à croire que les humains et les mutants avaient une infime chance de s’entendre.

Conneries ... pensa-t-elle avec amertume.

Jim revint, avec un kit de premier soin. Elle le laissa désinfecter ses blessures en silence, et ne broncha pas lorsqu’il immobilisa l’un de ses bras qui avait pris un nombre de coups assez important tout au cours de la soirée. La jeune femme attrapa la serviette qu’il lui tendit et prit la main qu’il lui tendit pour l’aider à se mettre debout. Enroulant le linge autour de son corps, elle le suivit jusqu’à la chambre et s’assit sur le grand lit double contre le mur du fond.
Lorsque Jim la laissa seule à nouveau, elle redressa doucement la tête et huma l’air de la pièce. Elle connaissait bien cette odeur maintenant, odeur qui avait tendance à s’incruster dans ses cheveux, sur sa peau, sur ses vêtements. Le parfum de Jim et toutes les autres senteurs plus subtiles qu’elle avait fini par reconnaître au fil du temps.
Ces quelques inspirations la détendirent un peu, et semblèrent lui redonner un semblant de réactivité lorsque ses yeux tombèrent sur le papier froissé posé sur la table de chevet.
Theo fronça les sourcils. Jim ne laissa jamais rien traîner d’ordinaire. Méticuleux et ordonné, tout était rangé ou éliminé selon les besoins ou l’envie du moment. Alors, la présence de cette feuille était tout sauf normale.
Sans se soucier une seconde de ce qui pourrait lui arriver au cas où il ne veuille pas qu’elle voit ça, la jeune femme attrapa le papier et le déplia.
Plus son regard glissait sur les mots et les chiffres imprimés à l’encre noire, plus il lui sembla que son cœur tombait lentement vers des abîmes sombres.

C’est une mauvaise blague ... songea-t-elle.

Elle était toujours assise sur le lit, les résultats d’analyse dans les mains, lorsque Jim revint. Elle l’entendit avant de le voir.

« -Tu l’as lu n’est-ce pas…. »

Comme elle aurait pu s’y attendre, sa voix avait ce petit quelque chose de menaçant qui, d’habitude, lui glaçait les sangs. Mais pas ce soir.
Fixant toujours les feuillets entre ses doigts fins, elle parla d’une voix calme et posée.

- Qu’est-ce qui est en train de t’arriver, Jim ?

Elle leva finalement le nez de sa lecture et planta son regard dans le sien, sans gêne ni peur ni passion dévorante et encombrante. Elle était encore dans cet état où le monde entier ne lui inspirait ni frayeur ni haine ni bonheur, ni quoi que ce soit d’autre, d’ailleurs. Et le monde en dehors de cette chambre et de cet instant avait cessé d’exister pour elle à l’instant où elle avait compris.

- Depuis combien de temps est-ce que tu sais que tu vas mourir .. ?



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MessageSujet: Re: Nightfall [PV James]   Nightfall [PV James] EmptyLun 19 Aoû - 14:46


Il était très bête de la part de James de croire un seul instant qu’elle ne l’avait pas lu. Elle le savait aussi bien que lui : Il ne laissait jamais rien au hasard. Il était forcé d’admettre, malgré tout, qu’il l’avait fait tout à fait inconsciemment. Ca le contrariait assez pour la simple et bonne raison que l’homme n’aimait pas du tout quand son inconscient essayait de parler au monde entier. Déjà qu’il n’aimait pas quand il lui parlait à lui… Alors à quelqu’un d’autre. Pitié ! Il ne fallait pas être ridicule ! Il détailla Theo avec un air mi concerné mi enervé qui signifiait qu’il ne savait pas trop quoi penser de ce papier. Elle ne le voyait pas, ça tombait très bien. Bien qu’il ait conscience que si une personne sur terre pouvait garder le secret de sa dégénérescence c’était elle, il trouvait ça particulièrement gênant. La jeune femme avait désormais un moyen de pression que James considérait comme suffisant pour être problématique. Puis il réalisa une chose : qu’elle essaye de crier sur les toits qu’il était mourant… Un sourire barra son visage. Cette petite révélation ne changeait pas la donne. Elle devenait un problème, il la tuait. C’était aussi bête et simple que ça.

- Qu’est-ce qui est en train de t’arriver, Jim ?

James haussa un sourcil, amusé. N’avait elle pas lu ? C’était pourtant écrit noir sur blanc et même l’intelligence moyenne de la jeune femme pouvait lui permettre de comprendre ce qui était inscrit sur la page froissée. James avait été voir un de ses médecins personnels quelques mois plus tôt pour des saignements de nez intempestifs. Il était ressorti du cabinet en colère et particulièrement inquiet. James n’avait jamais ressentit de l’inquiétude dans sa vie. Oui mais voilà, on s’attaquait à son cerveau, là. Son intelligence était en péril. Son intelligence le définissait tout autant que sa sociopathie et il arborait les deux avec une fierté qui aurait rendu vert de jalousie un paon. Perdre la mémoire était une constante de paranoïa chez lui. Il retenait tout, absolument tout. Son intelligence s’en nourrissait grandement et ça lui permettait de rester à des années lumières devant les autres. Toujours cinq coups d’avance. C’était là tout l’intérêt. Il avait passé outre les migraines, les bruits blancs qui envahissaient l’espace sonore de temps à autre. La douleur était aux limites du supportable, ça faisait des années que ça durait. Au moment où il se dit qu’il n’avait pas compté, le nombre s’imposa à lui comme une évidence : 10ans. S’il en avait eu un, son cœur se serait serrer à l’idée de perdre cette réactivité et c’est exactement ce qu’il fit, sans que James n’y prête attention. Kitty kat avait une théorie à ce sujet : les sociopathes n’étaient pas dépourvus de cœur ; ils étaient juste capables de ne pas l’écouter et de l’ignorer comme un corps étranger. James trouvait cette idée plus que farfelu. L’homme n’avait jamais entendu son cœur autrement qu’avec un stéthoscope. La jeune femme excentrique le traitait souvent d’handicapé à cause de ça. Ca l’énervait autant que ça le faisait sourire. L’idée d’être incapable de quelque chose était dérangeant. Oh il se passait très bien de ce cœur qui semblait encombré la plupart des gens, mais… Lui ne pouvait pas l’écouter et de ce fait on lui avait imposé. James n’aimait pas qu’on lui impose des choses. Il détestait ça même. Il finit par répondre.

« -Tu sais lire, darling. Tu sais exactement ce qui est en train de m’arriver. »

Il avait dit ça en souriant. Il y avait de la désinvolture dans sa réponse mais pas que… Il ne voulait pas en parler. Vraiment pas. Malgré tout le mal qu’il pensait de Theodora parce qu’elle était si  simple d’esprit, elle restait de ce qu’il avait de plus proche d’une confidente. Certes contrainte et forcée mais quand même. James la vit relever le nez et le regarder droit dans les yeux. Ca, voilà, il voulait éviter ça. Exactement et totalement ça. Pourtant ce qu’il voyait sur le visage de la jeune femme le fit doucement décoléré de cet affront.  La colère monta d’un coup lorsque Theodora articula.

- Depuis combien de temps est-ce que tu sais que tu vas mourir.. ?

James fronça les sourcils, particulièrement mécontent. Ses poings se serrèrent tandis qu’il perdait doucement la patience de ne pas la toucher. Il se contrôlait. La frustration montante ressemblant fortement à celle qu’il avait évacué quelques heures plutôt grâce aux hurlements de la jeune femme. La réalité était qu’il était condamné. Il lui restait entre 6 mois ou un an, peut-être plus, les médecins n’avaient jamais vus ça. Absolument jamais. Ils pouvaient juste spéculer et James détestait les spéculations. Elles étaient aussi peu fiables que de se faire tirer les cartes. Au prix où il payait ces praticiens, il avait sérieusement envisagé d’aller voir une cartomancienne qui lui couterait doublement moins cher pour lui déballer exactement les mêmes conneries. La colère ne se calmait pas le moins du monde pendant qu’il repensait à ça aussi se força-t-il à sourire, un sourire aussi rassurant qu’un volcan qui gronde. Son visage se contractait dans des moues colériques aux grés de la violence de vagues qui s’acharnaient sur son esprit.

« Je ne mourrais pas. » dit il avec l’expression d’un tigre blessé mais qui se battrait jusqu’au bout.

Le plus beau, c’est qu’il y croyait et un part de lui le regardait avec mépris pour ça. Comment pouvait-il ne pas mourir alors que son cerveau faisait n’importe quoi à part être sain ? Il inspira profondément et s’approcha de Theo et repris le papier de ses mains. Il se dirigea vers son bureau, dans la pièce attenante. Les nettoyeurs avaient finis, tout était propre et il s’en contre-foutait. Allant chercher un briquet dans un des meubles du salon, il se dirigea vers la cuisine et alluma le feu pour jeter ensuite les résultats dedans. Il resta devant les flammes tout le temps de la combustion. Il avait entendu les pas. Il la savait dans son dos. Il la connaissait assez pour savoir que, cette fois, elle voudrait une réponse. Sans se retourner, obnubilé par les flammes, il dit sur le ton de la conversation.

« -Quatre mois, une semaine, cinq jours, dix heures et quarante sept minutes. »

Il n’avait pas spécialement compté. Il le savait. C’était ça avoir une intelligence hors norme. Certaines choses s’imposaient d’elles-mêmes. Il se retourna vers elle souriant, parfaitement ironique quoiqu’on sentait autre chose. Il appréhendait. Dieu qu’il appréhendait.

« -Souris, darling. D’ici six mois à un an. Tu devrais pouvoir courir les forêts comme avant. »

Il haussa les sourcils plusieurs fois en souriant comme pour provoquer son enthousiasme. Il regarda vaguement autour de lui et haussa les épaules comme un petit garçon qui était sur le point de faire une bêtise. La tête rentrée dans les épaules, il avait l’air malicieux.

« -Mais je ne compterais pas trop là-dessus. Je trouve toujours une solution. »

Il l’attira à lui et la serra dans ses bras. Pour une fois, une infime fois. Il ressentait le besoin de combler un vide émotionnel. James avait peut-être peu de sentiments mais lorsqu’ils désertaient la place, il lui laissait un vide violent qu’il ne supportait pas. Le néant n’a rien d’enviable. Même pour James. Dans ces état-là, il était tellement vide que rien n’importait plus. Ca ne changeait pas trop de d’habitude vous trouvez ? James tenait à lui-même d’une certaine manière. Lorsqu’il se retrouvait dans cet état d’esprit, rien n’importait plus, rien n’était plus. Il était une coquille vide qui contemplait le monde, le détaillait en comprenant les rouages mais rien ne venait jamais. Il ne fallait pas qu’il devienne ça, une fois de plus. Il était hors de question que ça arrive. Quelque chose de chaud coulait le long de son nez, il ne le calculait pas encore. Il luttait. Il luttait contre son pire travers. A quoi pouvait bien servir de faire tout ça alors qu’on était tous destiné à mourir ? Voilà l’un des problèmes majeur de James Brook. Tout lui paraissait vain, ce qu’il faisait ne dérogeait pas à la règle. Le sang gouttait sur le dos de Theodora. On aurait pu prendre ça pour des larmes… Il ne bougeait plus, totalement immobile comme si le temps c’était arrête depuis bien longtemps.


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MessageSujet: Re: Nightfall [PV James]   Nightfall [PV James] EmptyMar 20 Aoû - 23:26

Theo regardait Jim, et ce qu’elle vit sur son visage, ce fut de la colère. Une colère grondante comme le feu d’un volcan, qui menaçait d’exploser à tout instant et d’emporter tout le reste sur son passage. Du coin de l’œil, elle pouvait voir ses poings serrés, et les nombreux tics de rage venant déformer ses traits au gré de ses pensées lui apparaissaient soudain dans toute leur ampleur.
Dire qu’il était énervé était un euphémisme des plus navrants. Et la jeune femme ne doutait pas qu’à ce rythme, la frustration que ses hurlements lui avaient permis d’évacuer ne tarderait pas à refaire surface, lui promettant sans aucun doute de nouveaux supplices ; cela dit, à ce stade, elle ne s’en préoccupait pas le moins du monde. Elle avait bien d’autres choses en tête – ces résultats d’analyse et l’homme qu’ils condamnaient, par exemple.

« Je ne mourrais pas. » dit-il en souriant du sourire du condamné qui se battra envers la terre entière pour échapper à l’échéance fatidique.

Theodora le fixait toujours, indifférente à ce qu’elle sentait monter chez lui. Elle le regarda sans ciller, et haussa doucement les épaules.

Ce n’est pas ce que dit ce papier, pensa-t-elle.

Les chiffres étaient alarmants, les conclusions rédigées froidement à l’ordinateur ne laissaient pas vraiment de place à l’espoir d’une rémission miracle ; et encore aurait-il fallu que James ou Theo croient aux miracles. Terre à terre, la jeune femme ne pensait rien de bon de la chance, du destin, des coïncidences et des soi-disant prodiges perpétré par une force invisible et infiniment bonne – en théorie. Parce qu’en pratique, Theo aurait été plus encline à croire au Diable qu’à Dieu. Après tout, il était plus courant de voir le mal à chaque coin de rue que des actes de bonté désintéressé.
Et là, aucune intervention divine ne viendrait frapper James Brook. Pas de magie, pas de mutation, seulement la science et la médecine face à la dégénérescence d’un cerveau extraordinairement brillant.
L’escort le regarda s’approcher d’elle et lui prendre les feuillets avant de passer dans l’autre partie de l’appartement. D’ordinaire, Theo l’aurait laissé tranquille. Elle avait fini par apprendre à partir de quel moment il était plus sage de le laisser seul. Mais ce soir, elle ne faisait plus preuve de la même prudence excessive et de la dévotion quasiment religieuse qui caractérisaient son comportement lorsqu’il était proche. Alors, en silence et toujours vêtue uniquement de sa serviette, elle le suivit et le rejoignit dans la cuisine, où il regardait se consumer les restes des documents que ni l’un l’autre n’auraient jamais voulu voir.

« -Quatre mois, une semaine, cinq jours, dix heures et quarante sept minutes. » dit-il naturellement, apportant une réponse à la question qu’elle lui avait posé quelques instants plus tôt.

La jeune femme hocha la tête en silence, appréciant la précision des chiffres qui lui serrèrent le cœur. Depuis plus de quatre mois, il savait que sa fin était bien plus proche qu’il ne l’aurait cru. Theo comprenait mieux maintenant pourquoi il avait été si facilement irritable depuis quelques temps – pourquoi ses tortures se faisaient plus cruelles et ses vices plus sombre. Tout le monde a besoin d’évacuer la pression d’une façon ou d’une autre, et Jim avait ses méthodes bien à lui pour se détendre. Qui sait ce qu’il ferait jusqu’à ce que son encéphale ait dépérit et lui avec ? Et d’ailleurs, combien de temps lui restait-il ?
La réponse lui vint sans qu’elle ait à le demander.

« -Souris, darling. D’ici six mois à un an. Tu devrais pouvoir courir les forêts comme avant. »

La demoiselle n’eut même pas envie de laisser un sourire sans émotion étirer ses lèvres. Elle se contenta donc d’une neutralité toute feinte et haussa vaguement les sourcils.

« Oh, je suis extatique. »

La vérité était toute autre, bien sûr. A ce moment précis, Theodora ne faisait pas de projets pour l’année prochaine. Elle faisait déjà très peu de spéculations sur l’avenir étant donné la gigantesque épée de Damoclès au-dessus de sa jolie tête, mais au moins, elle savait comment elle mourrait – ou du moins, qui mettrait un terme à son existence. Là, les aléas de la vie avaient décidé d’achever celle de la seule personne à laquelle elle se serait vendue corps et âme sans hésiter un instant. Certes, elle recouvrait sa liberté – s’il ne la faisait pas abattre avant – mais ensuite quoi ? Elle retournerait à sa routine ; son ennuyeuse, lassante, monotone routine. Elle continuerait à faire son travail et à gagner sa vie en vendant ses charmes. La différence étant qu’il n’y aurait plus de Jim. Plus de menace de mort. Plus de tortures. Mais plus de Jim. Elle l’aimait si fort qu’elle aurait enduré n’importe quoi juste pour avoir droit à quelques petits moments où il se forçait à être gentil ; quelques moments, bien trop rares mais présents, où il montrait très légèrement ce qui aurait pu ressembler à un semblant d’affection. Et elle se serait dressée contre le monde entier, tous les démons de l’Enfer et le Paradis dans sa totalité pour lui empêcher de subir ce qui l’attendait.

« -Mais je ne compterais pas trop là-dessus. Je trouve toujours une solution. »

La jeune femme sourit un peu finalement, et lorsqu’il la serra contre lui, elle ne sut rien faire d’autre que de le prendre dans ses bras à son tour. Theo avait un seul avantage sur James : elle était légèrement plus grande que lui. Alors, enlacés comme ils étaient, elle pouvait sans problème poser la tête sur son épaule – ce qu’elle fit donc, et finalement, elle ferma les yeux pour mieux le sentir. Pour mieux sentir la chaleur de cet homme qui lui avait fait tant de mal et pourtant qu’elle adorait tant ; pour mieux sentir son parfum si particulier, cette odeur de propre et de rasé de près. Puisqu’elle était presque nue et lui en chemise, elle n’avait aucun mal à compter les battements de son cœur à lui, réguliers, calmes. Elle profita de ce moment tant qu’elle le pu, parce qu’elle savait pertinemment qu’il ne se reproduirait pas, ou alors dans très longtemps.
Lorsqu’elle sentit quelque chose de chaud couler dans son dos, elle se demanda une fraction de seconde de quoi il s’agissait, avant de se rappeler que Jim ne pleurait jamais. Elle resta dans ses bras une bonne minute encore, minute durant laquelle ni l’un ni l’autre ne bougèrent. Finalement, elle dit doucement :

« Ne meurs pas ... »

S’écartant légèrement tout en restant dans ses bras, elle tendit la main vers le comptoir de la cuisine et saisit un torchon propre qui trainait là. Doucement, elle essuya le sang coulant du nez de Jim, comme si c’était tout à fait normal, comme si ce n’était pas là la preuve physique qu’il allait terriblement mal. Elle continua tout à fait calmement.

« Je serais très déçue de ta part si tu n’étais pas capable de tromper même la mort. Et puis, j’attends toujours que tu me fasses tuer – avec un peu d’imagination, j’espère. »

Elle le regarda dans les yeux.

« A vous de jouer, monsieur Brook. »

Elle lui sourit. Un léger sourire calme, ni effrayé ni enamouraché, et son regard était désert de cette admiration béate qu’elle avait pour lui en temps normal. En cet instant, elle était un être humain parlant à un autre être humain, peu importe son génie ou sa dangerosité, et s’il la tuait maintenant sous la colère ou par ennui, eh bien soit. Elle n’avait pas peur.





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MessageSujet: Re: Nightfall [PV James]   Nightfall [PV James] EmptyMer 21 Aoû - 17:47



« Ne meurs pas ... »


Il y avait des choses qu’il ne s’attendait pas à entendre. Il la regardait sans rien dire, la laissant essuyer la preuve physique de sa maladie. Theo était étonnante, il le devait l’avouer. Il ne comprenait pas bien sa dévotion envers lui. Elle lui était bien pratique mais il ne la comprenait pas. Il n’aimait pas subir et il avait tendance à trouver ça particulièrement stupide de se laisser enfermer comme elle l’avait fait. Il savait qu’il lui était nocif, comme il savait qu’il la tuerait un jour. Ca ne l’attristait pas. Il était comme ça, James. Son nez avait arrêté de saigner et il continuait de la regarder. Il eut un sourire amusé et approcha un peu sa tête de celle de Theo.

« -Ca n’est pas au programme. »


Il la laissa faire, la laissant prendre des initiatives. Il était encore dans l’entre deux. Il se sentait vide tout en luttant pour ne pas l’être totalement.  Dans la cuisine régnait un silence lourd que James n’avait pas le loisir d’entendre, le bruit blanc envahissait son espace sonore. Doucement, il le sentait monter doucement,  rognant l’espace entre lui et le monde. Mêlant monde réel et affabulations d’un cerveau à l’agonie. Il se sentait sombrer doucement. James n’avait jamais pensé pouvoir dire qu’il était sur le déclin à seulement 30 ans. Il fallait se rendre à l’évidence, le sursis qui planait au dessus de sa tête ressemblait à une blague. Tu as fait du mal dans ta vie ? Tiens, voilà que ta pire paranoïa se révèle être vrai. L’idée que son cerveau puisse décliner et le laisser tomber le mettait dans un état second où il voyait une issus possible, un coup d’éclat. Le dernier coup de James Brook. Il ne laisserait pas une maladie inconnue lui dire quand et comment il mourrait. Si quelqu’un devait tirer une gâchette, c’était lui. Uniquement lui. Il trouverait une solution, il n’en doutait pas. En revanche, il devait parer à toute éventualité. La sellette sur laquelle il se trouvait lui semblait bien dérisoire face aux merveilles d’intelligence et de mémoires dont il était capable.
S’il ne trouvait pas un moyen de se sortir de là, il ne méritait pas de vivre. Voilà tout. Il se tenait en haute estime par rapport au reste de l’humanité pour une seule raison : Il était lucide sur la condition humaine. Alors puisque son but était de se divertir pour palier à la réalité qui ne lui plaisait pas plus que ça en attendant une mort inéluctable. L’échéance lui paraissait minable et surtout résultant d’un dysfonctionnement. S’il avait appris un truc de Kitty kat en particulier, c’était que tous les dysfonctionnements se réparaient. On n’avait juste pas encore trouvé comment. Malgré tout, le vide latent était toujours là. A son plus grand étonnement ce fut  Theo qui le fit sortir de son malaise. Ses yeux bleus plantés dans les siens, il regardait ses lèvres articuler dans un calme qu’il apprécia.

« Je serais très déçue de ta part si tu n’étais pas capable de tromper même la mort. Et puis, j’attends toujours que tu me fasses tuer – avec un peu d’imagination, j’espère. »


Jim pouffa de rire en levant les yeux au ciel. Voilà qui lui donnait un coup de fouet évident.

« A vous de jouer, monsieur Brook. »


Il se prit à passer la main dans ses cheveux en souriant de plus belle, toujours hilare. Il avait le visage de quelqu’un qui venait de se réveiller. Il la détailla avec son sourire calme, elle paraissait apaisé quasiment. La relation qu’une attitude comme elle avait profilait avait quelque chose de magique aux yeux de James. Il aurait pu aimer cette femme. Si elle était capable d’être exactement ça tout le temps. Ca n’était pas le cas et ni lui ni Theo ne se leurraient à ce sujet. Il pencha la tête sur le coté et eut un sourire qu’on aurait pu qualifier de reconnaissant.

« -A moi de jouer, mademoiselle Atkins. »


Il l’écarta avec douceur. Ce soir, il n’était plus en colère. Ce soir, il était calme. La jeune femme avait réussi à le sauver de quelque chose dont elle n’avait pas conscience et pour ça, il était reconnaissant. Devenir une loque sans but, sans ambition, sans panache. Il était hors de question qu’il devienne ça. Il s’éloigna doucement et revint avec le menu d’un restaurant qu’appréciait Theo. Etre insensible ne le rendait pas aveugle, il connaissait la jeune femme par cœur : de sa couleur préférée en passant par ce qui la rendait réellement triste. Alors il connaissait ses habitudes alimentaires. C’était un restaurant Japonais dont la jeune femme était friande. Il glissa la carte dans sa serviette de bain tout en l’embrassant goulument, de ce genre de baiser qui hurle à la terre entière « JE SUIS EN VIE ». Il l’avait échappé belle, son cerveau était sa plus grande faiblesse, autant qu’elle était sa force. Les gens comme lui se perdaient souvent sur des chemins tortueux d’une logique implacable et calculatrice. Ca n’aurait pas été la première fois que James Brook se serait rendu dans un endroit calme avec son fidèle Glock 18 à calculer que sa mort ne changerait pas grand-chose et que la vie n’avait que pour enjeu que de rester vivant et que ça l’ennuyait particulièrement. En général, quelqu’un l’en empêchait sans jamais le savoir. Une curiosité pour une tournure de phrase, un ennuie sur une mission de dernière minute, il en fallait peu parce qu’il n’avait pas de réel passion pour la mort. Il la trouvait même plutôt nulle. Enfin. Appliquée à lui. Il lui avait toujours sembler que la mort avait ceci de beau qu’elle était signifiante au regard de ce qui s’était passé pour arrivé là. Aussi, il était persuadé d’aider les gens sans brillances à mourir avec panache et de cette façon, il donnait sens à toute leur misérable existence. Il s’écarta enfin et détailla la jeune femme.

« -Félicitations, tu as gagné une soirée « couple like » ce soir. Commande ce que tu veux. C’est pour moi. »


Il glissa les mains dans ses poches et la détailla des pieds à la tête en se mordant la lèvre, l’air pensif.

« -Quel dommage que tu ne sois pas comme ça en réalité et qu’il faille en passer par trois violeurs et ma mort imminente… J’aurais pu t’aimer… Si tu étais comme ça. »


Il plissa les yeux et inspira de l’air entre ses dents serrées puis haussa les épaules.

« -Mais bon, réjouissons nous. Ca arrive. »


Il tapota dans ses mains en ayant un sourire faussement mignon. Il se détourna et retourna dans son bureau, l’air de rien. Il s’y assit et posa la main sous son nez comme pour vérifier que le sang ne coulait plus. Il récupéra un cachet qu’il ingérait plus facilement que si ça avait été des dragibus et le liquida avec un verre d’eau avant de se servir un verre d’un couteux scotch.

« -Tu sais, Darling. Je vais avoir besoin de toi  beaucoup plus souvent. Il faudra bien que j’ai une porte parole et je ne ferais pas ce plaisir à Kitty Kat. Elle est beaucoup trop laide pour ça. »


Il avait dit ça en riant un peu. Theo était organisée et méthodique et surtout, elle ne jouait pas les filles de l’air. Elle était parfaite pour ce rôle, si jamais il y en avait besoin. Il était conscient que les prochains mois seraient plus que compliqué mais pour l’instant, tout allait bien. Sa maladie n’avait pas suffisamment progressé pour perpétrer les premiers dommages handicapant. Malgré tout, il remarqua assez vite que ses mains tremblaient. Il plissa les yeux, l’air contrit, posant la main sur son cœur. Calme, battements réguliers, aucune arythmie. Un sifflement mécontent s’échappa de ses lèvres tandis qu’il constatait que le médicament avait sur lui des effets qui le contrariait grandement. Il balança les médicaments dans la poubelle, ne se souciant absolument pas de la présence de la jeune femme. Elle avait feu vert, ce soir. Dans une certaine mesure, elle en avait conscience alors il  la laissait faire.

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MessageSujet: Re: Nightfall [PV James]   Nightfall [PV James] EmptyMer 21 Aoû - 23:53

« -A moi de jouer, mademoiselle Atkins. »

Cette simple phrase fit sourire la jeune femme. Elle était toujours aussi sereine, aussi détendue, mais ces quelques mots étaient pour elle la preuve qu’il se battrait malgré tout – contre la maladie, contre le temps, contre la mort. Theo n’avait aucune idée de ce qu’elle venait de faire pour lui, et si elle l’avait su, elle aurait doucement haussé les épaules : pour elle, aider Jim était quelque chose de tout à fait normal. Et surtout, le voir calme était chose suffisamment rare pour qu’elle lui trouve une grande importance.
Elle le regarda fouiller dans l’un des tiroirs, puis revenir vers elle avec un papier qu’elle connaissait bien, puisqu’il s’agissait du menu de l’un de ses restaurants favoris. Elle pencha doucement la tête sur le côté lorsqu’il le glissa dans sa serviette, et le regarda un bref instant avant qu’il ne l’embrasse profondément. Elle lui rendit son baiser sans hésitation, profitant du contact, appréciant la spontanéité du geste et surtout le geste en lui-même. Elle ne se serait jamais lassée de ses baisers, de sa présence, de sa chaleur, et aucune torture au monde ne pouvait tuer cet amour qu’elle éprouvait pour lui. Cependant, après ce qui lui était arrivé tout à l’heure aux mains des trois anti mutants, elle se trouvait dans cet état second plutôt agréable où elle voyait et sentait les choses de manière différente. Elle était apaisée, car toute appréhension, toute peur avait levé les voiles vers d’autres horizons l’espace de quelques heures, et elle considérait le monde d’un autre œil.
Finalement, l’homme s’écarta doucement.

« -Félicitations, tu as gagné une soirée « couple like » ce soir. Commande ce que tu veux. C’est pour moi. »

La jeune femme haussa légèrement un sourcil en souriant ; dire qu’elle était surprise était un bel euphémisme, et elle se demanda bien ce qu’elle avait pu faire pour mériter une telle attention de la part de Jim. Il ajouta alors :

« -Quel dommage que tu ne sois pas comme ça en réalité et qu’il faille en passer par trois violeurs et ma mort imminente… J’aurais pu t’aimer… Si tu étais comme ça. »

Theo le regarda longuement, et pour une fois, elle pu prendre conscience de l’amour sans pareil qu’elle éprouvait pour lui ; elle le réalisait avec assez de détachement pour qu’elle ne revienne pas à son état « normal », où elle était folle de peur et de passion. L’impact qu’eurent les mots de Jim sur elle ne fut pas du tout négligeable, et inconsciemment, elle saurait s’en souvenir. Consciemment aussi, à vrai dire. « J’aurais pu t’aimer ». Une bête phrase qui laissait entendre qu’il y avait une chance. Pas avec la Theodora habituelle, cela dit. Plutôt avec cette Theodora désabusée mais flegmatique qui ne tremblait plus d’effroi à l’idée de souffrir ou d’avoir une parole malencontreuse.
La demoiselle sourit et haussa doucement les sourcils.

« Qu’est-ce que tu veux, en général je suis un peu longue à la détente. »

En temps normal, elle se serait figée, son cœur se serait emballé et elle aurait sûrement bafouillé en cherchant ses mots, devenant ridicule à essayer de paraître assurée. Heureusement que ce soir n’était pas comme tous les autres. Aussi se contenta-t-elle d’un léger rire amusé.

« -Mais bon, réjouissons nous. Ca arrive. »

Elle pencha la tête d’un air entendu et le suivit lorsqu’il retourna dans son bureau après avoir passé un coup de téléphone au restaurant pour commander. Elle alla s’asseoir sur la banquette confortable contre un mur de la pièce. Adossée à l’accoudoir, elle étira ses jambes et ses bras, grimaçant à peine en sentant ses hématomes et ses os fêlés la rappeler à l’ordre. Elle ne s’occupa pas du médicament que Jim avala rapidement, et tourna la tête vers lui lorsqu’il s’adressa à elle une nouvelle fois.

« -Tu sais, Darling. Je vais avoir besoin de toi  beaucoup plus souvent. Il faudra bien que j’ai une porte parole et je ne ferais pas ce plaisir à Kitty Kat. Elle est beaucoup trop laide pour ça. »

Theo rit un peu avec lui et haussa doucement les épaules.

« Disons qu’elle n’a pas assez de bons ... arguments. Et elle est aussi patiente qu’un écureuil sous caféine : elle massacrerait tes clients à tour de bras tellement ils l’énerveraient au bout de trente secondes de discussion. »

Elle le regarda faire du coin de l’œil, l’observant jeter ses cachets à la poubelle d’un air agacé. Calmement, la jeune femme se leva et alla récupérer la boîte, puis s’assit dans le fauteuil près de lui et sortit la notice. La dépliant, elle alla directement au paragraphe des effets secondaires, et haussa un sourcil dubitatif.

« Est-ce que ton médecin essaye de t’achever plus vite ? »

Les dommages que pouvait produire ce médicament étaient alarmants. La médecine pouvait faire des merveilles, mais parfois, elle donnait naissance à des aberrations innommables. La jeune femme secoua doucement la tête, puis glissa la feuille pliée en huit dans l’emballage cartonné avant de reposer le tout sur le bureau. Elle ne le lui agitait pas sous le nez en l’intimant de le prendre, elle ne lui conseillait pas avec frayeur de ne pas le jeter. Elle posait juste la boîte là. Libre à lui de la ranger ou de la jeter à nouveau.
Quelques minutes s’écoulèrent, durant lesquelles elle alla enfiler une nuisette très élégante qui lui allait très bien. Le vêtement ne cachait pas forcément plus que la serviette de bain, mais elle avait au moins le mérite d’être sèche. Elle revint se poser près de Jim, tranquillement assise sur l’accoudoir de son fauteuil, restant près de lui jusqu’à ce que l’on frappe à la porte. Theo se leva et remit rapidement ses cheveux encore humides en place d’un mouvement de tête. Elle s’éloigna vers l’entrée en lançant calmement :

« J’ai commandé pour toi aussi, bien entendu. Pour une fois que je dîne en bonne compagnie. »

Elle rit doucement et s’éloigna récupérer les plats, revenant quelques instants plus tard. Elle connaissait bien les goûts de Jim maintenant, très bien même, et elle pouvait affirmer sans se tromper qu’elle avait bien choisi.





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MessageSujet: Re: Nightfall [PV James]   Nightfall [PV James] EmptyJeu 22 Aoû - 17:12



« Qu’est-ce que tu veux, en général je suis un peu longue à la détente. »

James sourit légèrement. Il savait que l’état était parfaitement passager. L’état de Theo était un simple résultat d’un choc violent. Il savait aussi qu’en disant cela, il la préparait à devenir autre chose qu’une petite fille apeurée. Il avait réellement apprécié ce qu’il avait vu chez elle et ce qu’il voyait là. Il se dit que si ça durait jusqu’à ce qu’elle s’en aille demain alors il y avait un espoir qu’elle comprenne, finalement. Aussi étonnant que cela puisse paraître, Theo était remontée dans son estime. Elle avait désormais un nouveau potentiel qu’il n’avait pas soupçonné mais dont il comptait bien prendre parti et l’aider sur ce chemin. Bien entendu, on parlait de James, l’apprentissage serait probablement douloureux puisqu’il ferait ce qu’il faut pour pouvoir atteindre cet objectif. Il savait qu’au rythme de sa maladie, il deviendrait difficile de se trouver partout comme il pouvait l’être pour l’instant. Il fallait donc diviser pour mieux régner.  Theo était la parfaite candidate. Dans l’état dans lequel elle se trouvait, elle était quasiment son égale. QUASIMENT.

Il avait finit par aborder le sujet, l’air de rien. Il avait bien évidemment pensé à Kitty Kat mais ça revenait à demander un service à son chat préféré et ça n’était pas une bonne idée. Ils avaient tout les deux appris l’un sur l’autre et l’une des premières choses qu’il fallait retenir entre autre c’était qu’on ne demandait pas une faveur. On faisait des contrats. Or, il savait déjà que le Marill humain lui demanderait probablement la moitié de ses membres en échange et c’était hors de question. De plus, la jeune femme aux cheveux bleus était beaucoup plus impulsive que lui. Oui, c’était possible. Mais la jeune femme n’avait aucune notion des normes sociales et s’en foutait complètement. James la considérait comme une fille de l’air à mi chemin entre un genre de lutin et une bohémienne 2.0. C’est avec un rire réellement amusé qu’il accueillit la remarque de Theo.

« Disons qu’elle n’a pas assez de bons ... arguments. Et elle est aussi patiente qu’un écureuil sous caféine : elle massacrerait tes clients à tour de bras tellement ils l’énerveraient au bout de trente secondes de discussion. »

Il hocha la tête, la comparaison était loin d’être mauvaise. Un écureuil sous caféine. Il la réutiliserait à l’occasion… Il riait toujours, bloquant ses mains tremblantes l’air de rien.

« -Oh, et je pourrais le comprendre. Ce bon vieux Smithy par exemple… Je pense que son heure a sonnée. »

Il disait ça en riant. Smithy était un vieux véreux qui avait toujours rêvé d’avoir son propre réseau de prostitués. James l’avait mis sur le droit chemin et ces derniers temps, l’octogénaire commençait à montrer quelques réticences à payer. C’était dommage pour lui. James, lui, s’en fichait éperdument. Il prendrait une balle dans la tête comme les autres. No big deal.

« - Mais oui, c’est un problème. C’est pour ça qu’il faudra que ça soit toi et puis tu as de solides arguments. »

Dit-il en mimant des seins avec une grande délicatesse. Il jeta ses cachets d’un air mécontent en bloquant ses mains tremblantes. Il regarda Theodora se lever de sa banquette et récupérer la boite dans la poubelle en haussant les sourcils. Tiens… C’était nouveau ça aussi. Elle faisait les poubelles maintenant… ? Il ne dit rien cependant, la regardant lire les effets secondaires, il se demandait silencieusement si elle réalisait que les traitements médicamenteux cytotoxiques revenait à une radiothérapie. Le médecin n’avait pas vraiment trouvé de tumeur, il n’avait pas non plus vraiment trouvé de caillots. En gros, il n’avait rien trouvé du tout, tout ce qu’il savait c’est que ça allait mal suffisamment vite pour que ça se passe mal assez rapidement. De manière général, le médecin l’avait traité pour ça en lançant une mine de crayon sur une feuille avec différent médicament en priant fort pour que ça soit le bon. James les avait pris sans réellement vouloir, le problème d’une radiothérapie c’est que les effets secondaires ressemblaient beaucoup plus à une maladie que la maladie elle-même. Il les avait pris un temps et ça s’arrêtait ce soir.

« Est-ce que ton médecin essaye de t’achever plus vite ? »

James sourit et secoua la tête.

« -Peu probable. De toute façon, je ne les prendrais plus. Ce n’est pas comme si ce truc faisait effet et que c’était concluant. »

Il haussa les épaules en souriant.

« - Pour être sur que c’est un tant soit peu efficace, il faudrait déjà qu’ils se mettent tous d’accord sur ce qui se passe là-dedans… » Dit-il en tapotant sa tête en souriant.

Il la regarda s’éloigner dans sa serviette de bain et regarda la boite de médicaments. Dieu qu’il aurait aimé être télékinesiste… Il avait une sainte flemme de se lever pour la remettre à la poubelle. Il avait souvent la flemme de faire des choses quand elles étaient aussi bénignes que jeter une boite de médicaments qu’il ne prendrait plus. Alors que la jeune femme revint vêtue d’une nuisette qui lui allait divinement bien, il sourit tranquillement et passa doucement la main sur ses cuisses lorsqu’elle vint s’asseoir. Elle portait la lingerie avec une distinction qui aurait rendu n’importe quelle tenue vulgaire digne d’une reine.  Il laissa courir sa main distraitement sur les cuisses de la jeune femme allant des fois plus haut que la décence ne l’aurait normalement permis.  Il n’entendit pas les coups à la porte. Son visage s’était vidé, dénué de tout, il était comme absent. La voix de Theodora lui arriva avec un filtre cotonneux. Il détaillait tout et rien. Comme si rien ne s’imprimait réellement. La jeune femme avait eu le temps de revenir et probablement de s’inquiéter qu’il s’éveilla et reprit tout les souvenirs que ses yeux avaient enregistrés avec une violence telle qu’il plaqua sa main droite contre sa tempe en serrant les dents. Il se tendit violemment, les yeux fermés, le fauteuil emit un craquement pour protester contre la pression honteuse qu’on lui faisait subir. James se detendit aussi vite qu’il avait fait l’inverse et regarda Theo avec les yeux fiévreux de douleur. Il n’avait pas laissé échapper un son, pas un gémissement. Rien. Seuls ses yeux traduisaient encore la douleur lancinante et profonde qu’il avait ressentit. Il dit en souriant.

« -Et bien dinons, puisque tu es en si bonne compagnie, darling. »

Il haussa un sourcil en voyant sa tête. Allons bon… Quoi encore ?

« -Et bien… Quoi ? »

Il haussa les deux sourcils en comprenant que son absence avait troublé la jeune femme.

« - Vraiment, Darling ? Si tu commences déjà à me faire ces yeux alors que je suis encore en bonne santé, qu’est-ce que ça va être quand je vais m’écrouler par terre en convulsant ! Sans rire !  Je refuse que tu sois autre chose qu’un Evoli. Et un Evoli, c’est calme. »

Il avait l’air plus sérieux puis éclata de rire. Non, décidément, James Brook ne prenait pas grand-chose au sérieux ce soir, même pas sa maladie. Il la prit sur ses genoux et prit son plat à elle et porta à l’aide des baguettes la première bouchés à la bouche de la jeune femme.

« -Maintenant, il faudrait manger. Tu ne crois pas ? »

Il haussa  plusieurs fois les sourcils en faisant sautiller les baguettes dans ses mains.

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MessageSujet: Re: Nightfall [PV James]   Nightfall [PV James] EmptyVen 13 Sep - 12:05

« -Peu probable. De toute façon, je ne les prendrais plus. Ce n’est pas comme si ce truc faisait effet et que c’était concluant. »

Theo hocha doucement la tête d’un air entendu. Une fois que James avait décidé quelque chose, il était impossible de le faire changer d’avis. Ne pas prendre ces médicaments était peut-être moins dramatique que de les avaler en attendant qu’ils fassent effet ; après tout, vu ce qu’elle venait de lire, la jeune femme n’était pas loin de penser que le remède était pire que le mal.

« - Pour être sur que c’est un tant soit peu efficace, il faudrait déjà qu’ils se mettent tous d’accord sur ce qui se passe là-dedans… »

Elle sourit doucement.

« Tâche ardue s’il en est. »

Elle se leva ensuite et partit tranquillement se changer. Que ce soit des affaires qu’elle avait apporté en venant, celles qu’elle avait laissées ou d’autres encore qu’il avait achetées pour elle, il y avait toujours dans le placard de Jim une partie réservée aux tenues de la jeune femme. Plus que des vêtements de ville, c’était des habits d’un autre genre qui se trouvaient rangés sur les étagères et les cintres.
Ce fut donc vêtue d’une très élégante et légère nuisette que la demoiselle revint s’asseoir sur l’accoudoir du fauteuil d’où l’homme n’avait pas bougé. Elle le laissa passer la main sur ses cuisses sans que cela la dérange un seul instant, souriant tranquillement. Elle s’autorisa un léger frisson agréable, loin de ceux, plus incontrôlables, qu’elle avait en temps normal lorsqu’il la touchait. Elle était bien plus posée ce soir, mais n’était pas indifférente à son contact pour autant, et elle profitait tout à fait de la situation, sans plus penser aux hématomes marbrant sa peau ni aux fêlures le long de ses côtes. Lorsqu’elle entendit frapper à la porte, elle se leva et alla récupérer leurs repas avant de revenir à sa place. Cependant, un détail la frappa à son retour : James n’avait pas bougé d’un cheveu. La tête légèrement basse et le regard dans le vide, il avait l’air incroyablement absent. La jeune femme s’approcha doucement et le détailla, les sourcils légèrement froncés. Elle ne l’avait encore jamais vu comme ça, aussi statique qu’un automate dont on aurait oublié de remonter la clé. Elle se demanda où pouvait bien dériver son esprit, avant de se demander s’il dérivait seulement, et s’il avait conscience de son état en cet instant précis.
Theo le regardait et finit par l’appeler doucement.

« Jim .. ? »

Ce fut le moment que choisit son cerveau pour se remettre à fonctionner correctement. Elle le vit se crisper et serrer les mâchoires avec une violence rare, main soudainement plaquée sur sa tempe tandis que le fauteuil grinçait sous la pression. D’habitude, elle aurait reculé, effrayée, avant de revenir vers lui. Là, elle n’esquissa même pas un mouvement en arrière ou pour se protéger.
Finalement, il se calma, et la fixa avec des yeux qui n’étaient non plus vides, mais luisants de douleur – seul vestige de ce qu’il venait de traverser, puisque pas un son n’avait franchi ses lèvres.

« -Et bien dinons, puisque tu es en si bonne compagnie, darling. »

La demoiselle le regarda sans répondre tout de suite, assez troublée malgré tout de cette soudaine reprise de la conversation après cette absence sommes toutes inopportune ; elle se demanda également depuis combien de temps il était sujet à des crises de ce genre, et ce qui l’attendait durant les semaines à venir.
Il ne manqua pas de remarquer son inquiétude, bien entendu.

« - Vraiment, Darling ? Si tu commences déjà à me faire ces yeux alors que je suis encore en bonne santé, qu’est-ce que ça va être quand je vais m’écrouler par terre en convulsant ! Sans rire ! Je refuse que tu sois autre chose qu’un Evoli. Et un Evoli, c’est calme. »

Theo haussa un sourcil, puis éclata de rire avec lui. Il avait raison, quelque part : il n’était pas encore un pauvre malade mourant au fond d’un lit d’hôpital, dans une chambre empestant la maladie et les produits aseptisant. Pour l’instant, il était encore incroyablement dangereux et lucide, malgré ses absences, malgré les migraines qui devaient lui vriller le crâne, les douleurs et tous les maux qui l’assaillaient sans doute sans qu’elle ne les connaisse tous. Si elle se mettait à paniquer maintenant, que ferait-elle en effet quand la situation irait en s’aggravant ? La jeune femme sourit.

« Très bien, dans ce cas, je te promets de faire un effort pour ne pas me mettre à courir partout en hurlant comme une donzelle terrifiée. »

Elle rit doucement et se laissa faire lorsqu’il l’assit sur ses genoux, se calant de sorte à ce qu’ils ne soient gênés ni l’un ni l’autre.

« -Maintenant, il faudrait manger. Tu ne crois pas ? »

Elle sourit et pencha très légèrement la tête sur le côté.

« Il semblerait que ce soit une bonne idée, oui. »

Elle le laissa lui donner à manger un temps, puis ils se mirent à dîner plus normalement en discutant tranquillement de tout et de rien. « Soirée couple like » avait dit James. Et en effet, si quelqu’un les avait vu en cet instant, il aurait été bien incapable de dire qu’ils ne formaient pas un couple normal.
Le repas ne s’éternisa pas plus que nécessaire cela dit, et lorsque tout fut débarrassé, Theo embrassa longuement le seul qu’elle eu jamais vraiment aimé – et qu’elle aimerait sans faille jusqu’au bout, jusqu’à la fin de son histoire à elle ou bien de la sienne à lui. Et pour une fois, une rare mais si délicieuse fois, elle pouvait profiter de ces sentiments sans être parasitée par la peur ou l’appréhension. Il ne lui apparaissait pas moins dangereux, bien sûr que non ; mais elle le voyait ce soir comme un humain et plus comme une sorte d’entité instable et inatteignable. Plutôt que de l’idolâtrer et l’idéaliser, elle se contentait simplement d’être une jeune femme amoureuse, une personne plus calme et réfléchie, non plus une fillette apeurée, et ça lui allait bien comme ça.
Ca lui allait mieux comme ça.






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MessageSujet: Re: Nightfall [PV James]   Nightfall [PV James] EmptyLun 16 Sep - 12:06


« Très bien, dans ce cas, je te promets de faire un effort pour ne pas me mettre à courir partout en hurlant comme une donzelle terrifiée. »

James sourit un peu. Il y avait chez Theo une schizophrénie latente qu’elle ne voyait pas mais que lui percevait largement. Elle était d’un calme plat, promettait de ne pas devenir hystérique… Il connaissait la demoiselle depuis quelques années maintenant, suffisamment bien pour connaitre chacune de ses réactions dans chacune des circonstances qui pourraient se présenter à elle. Il savait qu’elle ferait exactement l’inverse et qu’elle paniquerait violemment à la vue de James, convulsant dans un coin, écume aux lèvres, comme s’il avait contracté la rage. Il secoue la tête.

« -Hoho , je suis curieux de voir ça. Tu fais toujours l’inverse d’habitude et c’est une très très mauvaise habitude à avoir. »

Il l’avait prise sur ses genoux et lui avait littéralement donné la béquée. On aurait pu croire à un geste tendre mais James, même content de la transformation de Théodora n’en restait pas moins Monsieur Brook, le génie criminel, celui qui a tout, toujours, en contrôle. La faire manger représentait autant un jeu qu’un simple : « je suis la main qui te nourris ». Il donnait l’autorisation, sans cela… Et bien sans cela il ne l’aurait sans doute pas laissée manger.  Il ne l’aurait sans doute pas punie en cas d’incartade, bien que la parole de James soit  aussi changeable qu’une cartouche, il lui avait promis une soirée « couple like » et vu les efforts fournis par la demoiselle, elle méritait une récompense. Elle avait été sage, très sage même et cette nouvelle perspective d’avenir semblait beaucoup plaire à James. Il se prit à penser qu’il n’allait peut-être pas la tuer finalement. Il raya mentalement la note où il était inscrit qu’il la ferait tuer deux semaines plus tard.

Il avait d’autres projets pour elle, à présent, que celui de nourrir les alligators d’un quelconque réptilarium. C’était des soucis en moins à ce sujet mais, il le savait, d’autres à venir. Il était lucide cependant, vu sa santé, il ne pouvait pas se permettre de l’évincer maintenant. Il savait que cette exécution programmée était principalement un caprice. Il supportait mal le fait de devoir être privé de son intelligence et de sa vie- mais surtout de son intelligence- quand une prostituée de luxe qui avait moitié moins de ses capacités survivrait plus longtemps. Il fallait pourtant admettre que si le karma existait, il favoriserait plus Theo que James. Il en était sur. Il écoutait parlé Theo, tout en mangeant faisant en sorte de repousser loin dans son cerveau la douleur lancinante qui le parcourait de nouveau. Il n’était pas prêt à baisser les bras. Toutes les maladies inconnues du monde ne lui survivrait dut-il se miniaturiser pour leur régler leur comptes.

Tout en mangeant, un sentiment diffus que la soirée n’était pas si ennuyeuse que ça l’avait envahi. Il s’en trouvait très étonné. La soirée n’avait rien eu de particulièrement spéciale et sa frustration disparu, il pouvait même dire qu’elle avait été celle de monsieur et madame tout le monde. Il détailla Theo, l’air de se demander si il était vraiment si enthousiaste à l’idée de la transformer en une meilleur version de elle-même et la réponse fut oui. Bien sur que oui. Il avait de la pate à modeler et c’était un gamin. Pourquoi l’idée de jouer avec cette pate pour la transformer en chef d’œuvre ne lui aurait-elle pas plu.. ? Il y voyait une merveilleuse expérience, une merveilleuse occasion et surtout un merveilleux successeur. Il réalisa avec un certain étonnement qu’il pensait au monde après sa mort… Et il trouvait ça étrange. Il travaillait parce qu’il fallait de l’argent, il faisait du mal et faisait tout ce qui lui passait par la tête parce qu’il voulait tuer le temps et son ennui. Pourquoi s’occuper d’un après ? La réponse fut très simplement trouvé : parce qu’il était hors de question qu’il parte sans laisser un héritage, une chose si énorme et souterraine que lorsqu’elle éclaterait au grand jour, elle reverserait l’ordre mondial. Ca serait le dernier coup de James Brook, s’il avait à mourir.

Pour le réaliser, il fallait des fonds. Beaucoup de fonds… Pour cela, il était nécessaire que son organisation continue à prospérer et elle prospèrerait par Theodora. Elle connaissait ce job sur le bout des doigts ou presque et ce qu’il avait l’intention de faire d’elle lui permettrait d’avoir les décisions qu’il fallait, aussi cruelle et immorale devaient elles être.
Réfléchissant à tout ça, il l’avait faite lever puis l’avait contemplé, caresser et étreinte. Physiquement, c’était une merveille. Psychiquement, elle était encore en travaux… Mais elle serait digne de James d’ici peu de temps. Tranquillement, il l’avait emmené à la chambre dont il avait fermé la porte, pour une fois, il ne l’avait pas fermé à clé.

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